Après la fin de Barkhane, le Sahel à l’épreuve du conflit en Ukraine

15 avril 2022

Temps de lecture : 11 minutes
Photo : Des militaires français du 126e régiment d'infanterie et des militaires maliens, le 17 mars 2016. c : TM1972
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Après la fin de Barkhane, le Sahel à l’épreuve du conflit en Ukraine

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Au Sahel central, l’annonce du retrait partiel de l’opération militaire française Barkhane laisse la région face à des défis sécuritaires majeurs dans le contexte d’une progression des groupes armés terroristes dans la région et d’une recrudescence des attaques. À ces incertitudes s’ajoutent les possibles répercussions dans la région de la récente offensive russe en Ukraine, l’attention de la France et de ses alliés européens ayant pivoté vers l’est de l’Europe au détriment de l’Afrique. Importateur de matières premières agricoles et énergétiques, le Sahel subit en outre une hausse des prix importante avec un risque de contestation sociale et de détérioration sécuritaire à la clé.

Huit ans après son lancement, en août 2014, dans la continuité de l’opération Serval au Mali, Barkhane va bientôt s’achever sous sa forme actuelle[1], signant la fin de la plus importante opération extérieure française du XXIe siècle. En 2013, la France était intervenue pour enrayer la progression d’une colonne de près de 600 véhicules de rebelles touaregs et islamistes armés menaçant la capitale Bamako et avait ensuite mis sur pied une vaste opération régionale, Barkhane, déployant jusqu’à 5 100 soldats pour lutter contre les franchises locales d’Al-Qaïda et du groupe État islamique au Sahel.

Fin de l’opération Barkhane au Sahel et retrait des troupes françaises au Mali

Une réduction de la voilure avait déjà été annoncée par le président français dans son discours du 10 juin 2021, qui prévoyait de recentrer le cœur du dispositif opérationnel français dans la zone dite des trois frontières (aux confins du Mali, Niger et Burkina Faso). Au Mali, trois bases étaient censées rester en activité : Gossi, Ménaka et Gao (la plus importante de la région). Mais la dégradation des relations entre Paris et le gouvernement de transition à Bamako depuis le putsch de mai 2021 – le deuxième en 9 mois – a achevé d’entériner le retrait de Barkhane du pays. Au terme d’une surenchère verbale ayant culminé avec l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, Paris et ses partenaires européens ont officialisé, le 17 février 2022, leur « retrait coordonné » du pays d’ici à fin août 2022.

Les contours du nouveau dispositif au Sahel restent flous, des annonces étant attendues pour le mois de juin 2022, selon les déclarations de l’Élysée – soit après l’élection présidentielle prévue en avril. Néanmoins, ce processus devrait aboutir au retrait des 2 400 soldats français engagés au Mali pour un repositionnement de ces forces au Niger, vu comme le dernier bastion démocratique dans la région sahélienne[2], et dans les pays du golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, etc.). Le centre de gravité de l’opération militaire glisserait ainsi vers les pays d’Afrique de l’Ouest, également menacés par la progression de groupes djihadistes. À terme, le nombre de militaires français déployés au Sahel sera compris entre 2 500 et 3 000 hommes.

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Le président français Emmanuel Macron semble avoir voulu répondre à une certaine lassitude au sein de l’opinion publique française pour justifier sa décision, même s’il s’est appuyé sur le contexte politique au Mali, critiquant le second coup de force mené par le colonel Assimi Goïta, ainsi que le franchissement de « lignes rouges » fixées par Paris, comme la volonté malienne d’ouvrir le dialogue avec certains groupes djihadistes. La décision du gouvernement de transition malien de recourir aux mercenaires et à la coopération militaire russes[3] a constitué une pomme de discorde supplémentaire.

D’autre part, ce retrait coïncide avec l’hostilité croissante que cristallise la présence militaire française dans les opinions publiques africaines depuis quelques mois, illustrée par les violentes mobilisations au Burkina Faso le 19 novembre puis au Niger le 27 novembre 2021 pour bloquer le passage d’une colonne de ravitaillement de l’armée française en route pour le Mali. À Téra (Niger), les heurts entre la population et les soldats français, accusés d’avoir tiré sur les manifestants, ont fait au moins 3 morts et 18 blessés. Plus récemment, le 22 janvier 2022, un soldat français a été tué lors d’une attaque au mortier du camp militaire de Barkhane à Gao (Mali) dans des circonstances indéterminées.

 

Une situation sécuritaire toujours précaire au Sahel

Si l’Élysée récuse l’idée d’un échec français au Mali et rappelle qu’à l’origine, l’opération Barkhane est née d’une victoire[4], force est de constater qu’après neuf ans d’intervention militaire, malgré des succès tactiques indéniables[5], l’objectif d’endiguement voire d’éradication de la menace djihadiste n’a pas été atteint. Bien au contraire, les groupes armés terroristes (GAT) ont étendu leur emprise dans cette vaste région semi-désertique et les incidents violents n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, affichant une hausse spectaculaire de 70% en 2021 par rapport à 2020, selon le Centre d’études stratégiques de l’Afrique[6]. Pour certains observateurs, la question est même de savoir dans quelle mesure l’opération Barkhane a permis de coaliser les forces de groupes armés épars et désormais rassemblés sous l’égide du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda et mené par Iyad Ag Ghali.

Alors que Barkhane amorce son retrait militaire, l’armée malienne, plus active que jamais, multiplie les offensives au centre et au sud du pays, ainsi que les communiqués de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) sur ses succès. Mais cela ne bride pas la nébuleuse djihadiste qui recrute aisément dans des zones enclavées, souvent délaissées par l’État. Plongé dans une spirale de violence, le Mali a connu au cours des six derniers mois de 2021 une augmentation de 16% du nombre de personnes tuées par rapport aux six premiers mois pour atteindre 584 morts, selon la mission de l’ONU dans le pays (Minusma). La même année, ces violences ont aussi fait 732 morts au Burkina Faso et 588 au Niger, d’après la Global Terrorism Database (GTD).

Dans cette perspective, le départ des forces françaises du Mali suscite une double inquiétude. Sur les conditions du repli, d’une part, s’effectuant dans un climat hostile sur une durée de plusieurs mois, alors même que l’interdiction de l’espace aérien imposé par les autorités maliennes complique le transport des soldats et matériels hors du pays[7]. Sur le sort du Mali, d’autre part, laissé aux mains d’un gouvernement qui ne contrôle que le tiers du territoire et n’a, pour le moment, pas les moyens d’investir le nord du pays. Le retrait de la France fait donc craindre l’émergence d’un nouveau vide sécuritaire, puisqu’il signifie une perte importante de moyens humains et de capacités militaires – en particulier d’hélicoptères de combat et d’hôpitaux de campagne. À ce titre, les GAT opérant au Mali pourraient se sentir encouragés à exploiter ce vide sécuritaire, ou, à l’inverse, pourraient reprendre les pourparlers avec le gouvernement malien, conformément à la volonté de ce dernier, afin de parvenir à un éventuel cessez-le-feu.

En Afrique, une perception divisée du conflit en Ukraine 

Dans ce contexte de flottement stratégique, l’offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022 est susceptible de contribuer à la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel à plusieurs égards. Tandis que les pays européens risquent de réorienter leur attention et leurs ressources – y compris en matière de développement et d’aide humanitaire – en faveur des engagements de l’OTAN à l’est de l’Europe, ce conflit pourrait également entraîner des répercussions significatives sur les plans socio-politique, économique et militaire au Sahel.

 

Sur le front diplomatique, la guerre a provoqué des divisions au sein du continent qui ont été révélées par les résultats du vote du 2 mars 2022, lors de l’Assemblée générale des Nations unies pour condamner le recours à la force de la Russie contre Ukraine. Le refus de 24 États africains sur 54 d’approuver la résolution lors du vote a provoqué un certain émoi. Au Sahel central, seul le Niger a voté en faveur de cette résolution, tandis que le Mali s’est abstenu et le Burkina Faso a pratiqué la politique de la chaise vide.

Si certains pays ont pu s’abstenir ou ne pas voter, car ne se sentant pas concernés, l’abstention est un message politique qui, dans l’ensemble, peut s’interpréter à l’aune d’une conjoncture de relative méfiance à l’égard des puissances occidentales, mais également de calculs diplomatiques assujettis à certaines considérations économiques et militaires, comme des partenariats avec la Chine ou la Russie. D’autre part, les chefs d’État africains s’avèrent soucieux de ménager l’état d’esprit de leurs opinions publiques, lesquelles ne sont pas toujours majoritairement pro-occidentales.

Quoi qu’il en soit, cette recomposition géopolitique à l’œuvre laissera sans doute des traces dans les interactions diplomatiques ultérieures avec les autorités africaines, en particulier dans le contexte de lutte d’influence qui oppose Moscou aux États occidentaux.

 

La guerre en Ukraine : nouveau facteur d’instabilité au Sahel ?

 

Alors que l’armée russe se déploie en Ukraine, les perspectives d’une envolée des prix et d’une pénurie de matières premières, de céréales et, surtout, d’engrais font craindre une aggravation de l’insécurité alimentaire au Sahel, déjà durement éprouvé par les conflits, les aléas climatiques et la pandémie de Covid-19.

Outre la volatilité des hydrocarbures, dont la Russie est le deuxième exportateur mondial et qui a fait s’envoler le prix du baril à quasiment 140 dollars le 6 mars avant de refluer, les prix des matières premières agricoles sont, eux aussi, fortement touchés. Environ 30% du blé consommé en Afrique provient de la Russie et de l’Ukraine. Or le cours de cette matière première essentielle a déjà augmenté de plus de 60% depuis le début de l’année 2022, atteignant 450 euros la tonne le 7 mars – un prix inédit, en particulier comparé aux moins de 200 euros la tonne en moyenne en 2021. La poursuite de la guerre, en entravant la saison agricole en Ukraine, pourrait empêcher une partie des récoltes de se faire et entraîner une hausse supplémentaire des cours.

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Au Mali, cette situation survient alors que le pays fait déjà face aux conséquences économiques liées à l’embargo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), en vigueur depuis le 9 janvier dernier[8]. Déjà confronté à une inflation importante, estimée à 3,8% en 2021, le Mali reste largement dépendant de l’importation de blé, avec un besoin annuel estimé à au moins 120 000 tonnes pour une production annuelle moyenne d’environ 8 000 tonnes. Au Burkina Faso, la production céréalière a baissé de 10% en 2021, exposant plus 2,3 millions de personnes à une situation de crise alimentaire, selon un rapport du ministère burkinabé de l’Agriculture le 30 mars 2022. Au Niger, l’envolée des cours laisse également planer des risques sur l’approvisionnement du pays.

Pour les pays du Sahel, cette situation soulève des inquiétudes, notamment en ce qui concerne l’augmentation des prix au moment du ramadan qui est traditionnellement une période de tensions concernant le prix des denrées de base. Cette tendance inflationniste, qui intervient alors que la région est aux prises avec une crise sécuritaire, pourrait se traduire par des risques de contestation sociale, voire, si la situation perdurait, de crise politique. De fait, le conflit russo-ukrainien a fait grimper les prix à des sommets inédits et périlleux, dépassant même les pics observés lors des violentes « émeutes de la faim » de 2008, notamment au Burkina Faso, et au début du « Printemps arabe » en 2011.

Le transport stratégique des forces françaises mis à mal

Quelle que soit la durée de la guerre russo-ukrainienne, celle-ci aura également des conséquences sur les dispositifs militaires de la France et des Européens au Sahel.

Pour son transport militaire, le recours des forces françaises aux gros porteurs ukrainiens Antonov An-124 et Antonov An-225 « Mriya » est mis à mal. Ces avions de transport stratégiques, sur lesquels la France comptait pour opérer le redéploiement de Barkhane et rapatrier du matériel lourd, ont été fortement endommagés par les forces aéroportées russes. L’unique Antonov An-225 existant a été détruit dans la nuit du 24 au 25 février sur une piste de l’aéroport d’Hostomel, à une vingtaine de km au nord-ouest de Kiev. Si au moins cinq An-124 de conception ukrainienne ont pu être préservés de la guerre, dont deux opèrent depuis la France, l’utilisation à moyen terme de ces avions-cargos est impossible, car la maintenance de ces avions était assurée en Ukraine. En outre, la flottille d’An-124 a pour le moment été réaffectée au renforcement du flanc est de l’OTAN, même s’ils ravitaillent toujours les forces françaises au Sahel.

La France dispose également d’une flotte d’Airbus A400M avec lesquels elle opère des rotations, mais ces avions ne transportent que 30 tonnes, une capacité d’emport insuffisante en regard des 120 tonnes de l’Antonov An-124, très utilisé en location par l’armée française pour la logistique de ses opérations extérieures. Elle est aussi loin des 250 tonnes du Antonov An-225 « Mriya », le plus gros avion-cargo du monde, qui avait déjà servi pour l’opération Serval[9]. Cela paralyse partiellement les capacités de projection aérienne de la France dans un futur proche et ne simplifie pas le défi logistique déjà délicat du rapatriement du matériel militaire depuis le Sahel.

 

La continuité des opérations militaires au Sahel à l’épreuve du conflit russo-ukrainien

Si la restructuration de Barkhane ne devrait pas être affectée, puisqu’elle était déjà actée avant le déclenchement de la crise russo-ukrainienne le 24 février, l’irruption de la « guerre aux portes de l’Europe » pourrait laisser une portion plus congrue qu’initialement prévue au nouveau dispositif. Les moyens en hommes et en matériels n’étant pas extensibles, il est possible que les livraisons d’armement à l’Ukraine et les renforts de soldats déployés sur le flanc oriental de l’OTAN aboutissent à une réduction encore plus significative de l’empreinte militaire française dans la bande sahélo-saharienne.

Quant à la force conjointe européenne Takuba, créée à l’issue du sommet de Pau du 13 janvier 2020 pour aider les forces armées maliennes (FAMa) à gagner en autonomie, elle semble aujourd’hui sur la sellette. Ce dispositif encore embryonnaire, grand chantier du président français Emmanuel Macron, compte environ 800 soldats des forces spéciales de quelques pays européens et doit également être repositionné au Niger. Mais parmi les pays encore engagés, quatre pays – la Roumanie, la République tchèque, l’Estonie, la Pologne ont désormais d’autres priorités et la Suède, elle, a déjà prévu de ne pas renouveler son engagement. En outre, l’annonce du départ de Barkhane et de Takuba du Mali pose la question du futur des deux missions de formation des quelque 16.000 militaires maliens menées par l’UE au Mali, l’EUTM et l’EUCAP Sahel-Mali, encore en suspens[10].

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La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) et son effectif d’environ 15.000 Casques bleus n’a pas été remise en cause jusque-là. Mais le retrait de Barkhane du Mali, dont elle bénéficiait de la protection et d’un important soutien sur les plans aérien et médical, fragilise considérablement cette mission de paix, la plus importante de l’ONU dans le monde et la plus meurtrière pour ses Casques bleus (159 tués depuis 2013, dont deux le 7 mars dernier). Cela pourrait en outre entraîner des départs à moyen terme de contingents européens (Allemagne notamment).

La situation reste inchangée pour la force conjointe du G5-Sahel, promue par la France pour mutualiser les moyens et sécuriser les zones frontalières. Mais depuis sa création en 2014, cette force reste balbutiante et les armées malienne et burkinabè en particulier peinent à faire le poids sur le terrain. L’UE est le plus gros bailleur de fonds du G5 Sahel[11] mais le conflit en Ukraine a bouleversé ses priorités, et il n’est plus certain que cette région en fasse partie, d’autant qu’avec les conséquences des sanctions imposées à la Russie, l’inflation et les difficultés économiques guettent les États européens.

Enfin, une autre conséquence du conflit pourrait être une réorientation des fonds des grands bailleurs au profit du conflit dans l’est de l’Europe, menant à une diminution de l’activité des ONG dans le Sahel central. Si, en 2021, les organisations humanitaires ont collecté environ 700 millions de dollars de financement, ce montant est jugé insuffisant par l’ONU pour répondre aux besoins des populations du Sahel. L’organisation estime en effet que la communauté humanitaire aura besoin de près de 2 milliards de dollars en 2022 pour la réponse humanitaire au Mali, au Niger et au Burkina Faso[12], alors même que la crise russo-ukrainienne éclipse bien d’autres actualités.

Le Sahel à la croisée des chemins ?

La réarticulation de l’opération française Barkhane et le retrait des troupes françaises et européennes du Mali opèrent un profond changement du paysage sécuritaire sahélien, alors même que cette zone subit une recrudescence des violences et une expansion géographique des groupes armés. À ces défis majeurs s’ajoutent les possibles répercussions de l’offensive russe en Ukraine, comme l’inflation des denrées de base et l’insécurité alimentaire, pouvant à leur tour donner lieu à des troubles socio-politiques. Le degré d’attention accordée à l’Ukraine et aux préoccupations de l’OTAN au détriment d’autres causes risque d’avoir des implications sur l’engagement européen au Sahel en particulier, ce qui pourrait altérer les efforts de stabilisation dans la région.

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[1] La fin de Barkhane – une  annonce ambigüe ayant suscité certains malentendus  – doit être comprise comme une transformation profonde du dispositif militaire actuel.

[2] La région est sujette à une instabilité politique chronique. Outre les deux coups d’État successifs menés depuis août 2020 au Mali par Assimi Goïta, le Burkina Faso est tombé aux mains de militaires menés par Paul-Henri Sandaogo Damiba le 24 janvier 2022 tandis qu’au Tchad, Mahamat Idriss Déby a pris le pouvoir le 20 avril 2021 suite à la mort de son père, en violation de la Constitution.

[3] Selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian le 14 février 2022, environ un millier de mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner se trouveraient désormais au Mali. Ce groupe privé, engagé dans différents pays d’Afrique sub-saharienne, comme en Centrafrique, y serait chargé de la formation des troupes maliennes ainsi que de la protection des personnalités.

[4] L’opération « Serval », lancée le 11 janvier 2013 à la demande des autorités maliennes pour enrayer la progression des groupes armés vers Bamako, fut effectivement un succès éclair. Le 2 février, le président français François Hollande était d’ailleurs accueilli à Tombouctou en libérateur. Un an plus tard, le 1er août 2014, l’opération Serval fut remplacée par Barkhane, une opération anti-djihadiste à vocation régionale déployée dans la bande sahélienne.

[5] Le 16 février 2022, le site d’informations Mediapart affirme avoir calculé qu’au moins 2.800 djihadistes ont été tués au Sahel par les troupes françaises depuis 2013.

[6] Centre d’études stratégiques de l’Afrique, « La hausse de la violence des militants islamistes au Sahel, une dynamique qui domine le combat de l’Afrique contre les extrémistes », Infographie, 26 janvier 2022.

[7] L’espace aérien du pays a été fermé par les autorités maliennes en représailles à des sanctions similaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

[8] La Cédéao a placé le Mali sous embargo économique le 9 janvier, après que le gouvernement de transition a annoncé qu’il reportait de 5 ans les élections prévues en février 2022.

[9] L’opération Serval au Mali en 2013 a affrété 115 vols d’An-124 et 7 vols d’Antonov 225.

[10] L’UE a deux missions de formation au Mali, l’EUTM pour les forces armées et l’EUCAP Sahel-Mali pour la police. Le mandat de l’EUTM, approuvé en 2013, court jusqu’au 18 mai 2024. Celui de l’EUCAP, depuis 2015, a été prolongé au 31 janvier 2023. Le service européen d’action extérieure demande des garanties quant à l’immixtion de mercenaires russes du groupe Wagner.

[11] Entre 2014 et 2021, le soutien total de l’Union européenne aux pays du G5 sur les plans militaire, civil (police et justice) et économique, avec l’aide au développement s’élève à 4,5 milliards d’euros.

[12] ONU, « Sahel central : il faudra 2 milliards de dollars pour la réponse humanitaire en 2022 », ONU Info, 27 janvier 2022.

À propos de l’auteur
Catherine Van Offelen

Catherine Van Offelen

Consultante en sécurité internationale, spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
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