Les guerres africaines de François Hollande, de Grégor Mathias

4 mai 2015

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : La force Licornet et Onuci au contact des populations locales, dans la région de Man
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Les guerres africaines de François Hollande, de Grégor Mathias

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Les guerres africaines de François Hollande, de Grégor Mathias

Les guerres africaines de François Hollande, de Grégor Mathias

Janvier 2014. Le général Puga, chef d’état-major particulier de François Hollande, attend dans l’antichambre du salon doré de l’Élysée. Il a donné une heure au Président pour prendre la décision de l’intervention au Mali. Ce dernier accepte et, quelques heures plus tard, l’opération Serval commence.

Le principal mérite de l’ouvrage de Gregor Mathias, professeur associé à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, est de nous plonger au cœur du processus des opérations armées. Si le dernier mot appartient aux politiques, l’avis des militaires est souvent déterminant. Cela est particulièrement vrai quand la gauche est aux affaires car elle se méfie des experts de son propre camp qu’elle juge, avec une certaine lucidité, aveuglés par l’idéologie. Dans le cas des deux crises du Mali et de Centrafrique, les spécialistes de l’Élysée n’avaient pas de plan à proposer ; le général Puga, qui connaît le terrain africain, a emporté la décision car il avait un plan d’action simple et clair.

À son arrivée au pouvoir, François Hollande avait pourtant commencé, comme François Mitterrand et Lionel Jospin avant lui, à remettre en cause la Françafrique ; il avait refusé de recevoir le dirigeant tchadien Idriss Déby. Puis, comme pour ses prédécesseurs, le réalisme s’est imposé. Avec François Hollande il y a plus de militaires français qui combattent en Afrique qu’à aucun moment depuis la fin de la guerre d’Algérie ! Et Idriss Déby a finalement été reçu à l’Élysée le 5 décembre 2012.

Le lecteur se nourrira de bien d’autres faits et réflexions, sur l’obligation de légitimer les opérations extérieures par un blanc-seing international, sur la situation d’urgence qui nécessite les interventions, sur les insuffisances de l’armée française qui a dû faire acheminer 95 % de ses approvisionnements stratégiques par ses alliés, sur les faiblesses de matériels usés jusqu’à l’os comme les hélicoptères Gazelle ou les camions de transport de troupes, sur les réactions que notre action a provoquées en France et à l’étranger… Mais aussi sur la façon dont les dirigeants africains instrumentalisent les responsables français pour les amener à soutenir leurs intérêts ; Antoine Galser parle d’ailleurs d’un « AfricaFrance » qui « maraboute » Paris.

Car rien n’est simple dans la Françafrique. Une seule chose est certaine : la baisse des dépenses militaires rendra difficiles, sinon impossible, de telles opérations dans l’avenir malgré le sens de la débrouille de nos soldats.

Les guerres africaines de François Hollande seront-elles les dernières ?

P.G.

Les guerres africaines de François Hollande, Gregor Mathias, L’Aube, 2014, 252 pages, 17,80 €

Crédit photo : DR

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Pascal Gauchon

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