Que reste-t-il de l’Occident ? de Régis Debray et Renaud Girard

7 août 2015

Temps de lecture : 2 minutes
Photo : Frontières inanimées, avez-vous donc une âme ? Éditorial du n°5
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Que reste-t-il de l’Occident ? de Régis Debray et Renaud Girard

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Que reste-t-il de l’Occident ? de Régis Debray et Renaud GirardC’est sous la forme d’un dialogue faussement épistolaire que les deux auteurs du livre se saisissent de la question qui est le titre d’un petit ouvrage roboratif paru en octobre 2014.

On trouvera un Régis Debray très offensif, à la manœuvre pour traiter en 40 pages de « l’Occident, fiche clinique » tandis que lui répond Renaud Girard par 40 pages intitulées « Occident, mémoire en défense ». Le second y croit, pas le premier.

Les formules de Debray, animé d’une virulence et d’une férocité hors normes, font mouche : les États-Unis sont des « fauxculs donneurs de leçon […] symboles d’un Occident paternaliste et nombriliste, pilote autoproclamé du vaisseau de l’humanité », tandis que l’Union Européenne est qualifiée de « lâche flanc-garde de l’empire euroatlantique […] cocue et toujours contente ».

Il en résulte une conception du monde où la communauté internationale est en fait une « aristocratie du genre humain, confédération de démocraties qui se vit en ligue du bien public contre un gang de despotes et de crapules ». En réalité l’Europe et la France en particulier sont soumises « à la douce colonisation des âmes et des mots » par l’Amérique. Régis Debray, un brin désabusé, se pose en Don Quichotte face à un Girard très habile dont la défense de l’Occident évite précisément les écueils du moralisme.

À l’argumentation anti-impérialiste de Regis Debray, Renaud Girard répond en le confortant totalement dans cette analyse : ses développements sur l’Irak, la Syrie et l’Ukraine pointent l’arrogance et le complexe de supériorité de l’Occident.

Mais en dépassant ce constat, Renaud Girard en conclut que la force de l’Occident est précisément d’être la seule civilisation à être capable de se remettre en cause. Et de prédire par la même occasion le retour de la Realpolitik dans les chancelleries occidentales. Quant à l’Union européenne, Renaud Girard reste confiant.

Le meilleur moyen de s’opposer à l’Amérique est précisément de construire une Europe forte, crédible qui ait une réalité politique capable de suivre ses intérêts et de choisir ses alliances avec ses voisins. Un dialogue riche, de haute volée, agaçant parfois mais toujours stimulant.

F. P.

[colored_box bgColor= »#DCEDC8″ textColor= »#222222″]Régis Debray et Renaud Girard, Que reste-t-il de l’Occident ? Grasset, 2014, 144 p., 11 €[/colored_box]

Crédit photo : DR

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