Dimanche 11 mai, Alger a ordonné l’expulsion immédiate de 15 agents français, récemment affectés sur le territoire algérien, en mission de renfort temporaire.
Cette décision a été annoncée suite à une convocation du chargé d’affaires de l’ambassadeur de France, Gilles Bourbao, au ministère algérien des Affaires étrangères. Les motifs ? Des « manquements flagrants et répétés » des autorités françaises au respect des règles et des procédures diplomatiques.
Une décision « incompréhensible » pour Paris
Le Quai d’Orsay ne s’est pas fait attendre dans ses réactions. En effet, « c’est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale, a affirmé avec force Jean-Noël Barrot, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Et comme je l’ai fait le moins dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l’atteinte qui est portée à nos intérêts ».
Mi-avril, l’Algérie avait déjà expulsé brutalement douze fonctionnaires français en moins de 48 heures, ce à quoi la France avait répondu par des mesures de représailles similaires. Concernant cette nouvelle décision d’expulsion, le ministre assure qu’il ne s’interdit pas « de prendre de nouvelles mesures. Je ne dirai pas forcément quand je les prendrai (…). Ainsi fonctionne la diplomatie », a conclu le chef de la diplomatie française.
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La poursuite de la dégradation des relations franco-algériennes
Ce nouveau trouble intervient alors que semblaient s’être réchauffées les relations entre Paris et Alger. Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune s’étaient entretenus en fin mars, laissant présager un apaisement de tensions.
La semaine dernière encore, un déplacement inattendu d’une délégation d’élus français en Algérie a eu lieu. Une trentaine de parlementaires, de divers bords politiques, avait traversé la Méditerranée afin de commémorer les massacres du 8 mai 1945, à Sétif, Guelma et Kherrata. Cela semblait souligner une reprise pacifique des dialogues politiques entre les deux pays.
Mais ce nouvel épisode de la crise franco-algérienne témoigne de l’infructuosité des tentatives de conciliation. Une décision d’expulsion, dont les effets demeurent à l’heure invisibles, mais qui ne manquera aucunement de complexifier le rapprochement entre la France et l’Algérie.
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