<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Amérique latine : le défi des frontières

7 janvier 2024

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Amérique latine : le défi des frontières

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L’histoire d’une revendication des frontières qui ne s’est sans doute par complètement éteinte.

Article paru dans le numéro 48 de novembre 2023 – Espagne. Fractures politiques, guerre des mémoires, renouveau de la puissance.

Fragilisée par l’invasion des troupes de Napoléon en 1810, l’Espagne voit son empire colonial sud-américain se fissurer et se révolter sans pouvoir agir. Plusieurs chefs militaires se lèvent pour proclamer l’indépendance de pays en création ; reste alors à fixer des frontières dans des confins qui sont souvent mal connus et mal maîtrisés.

Pérou (1821), Chili et Bolivie (1825) doivent régler l’accès à la mer et la délimitation des frontières dans des espaces montagneux et forestiers. Une gageure quand le territoire contrôlé se limite souvent à la capitale et à quelques grandes villes. Le Chili profite de ce flou pour exploiter le salpêtre dans la région d’Antofagasta, alors sous souveraineté théorique bolivienne, avec le soutien des Anglais et en dépit des nombreuses protestations boliviennes. Sûr de son fait, le Chili envahit le port d’Antofagasta en février 1879, s’arrogeant le contrôle de la région littorale. S’ouvre alors la guerre du Pacifique (1879-1884), qui voit l’alliance Bolivie/Pérou affronter le Chili. Une guerre qui se termine par la perte de l’accès à la mer pour la Bolivie et la victoire du Chili, la région étant définitivement contrôlée par celui-ci en 1929.

Depuis lors, devenue pays enclavé, la Bolivie ne cesse de demander un accès à la mer, sans qu’une solution ne soit trouvée avec ses voisins. D’autant que le pays a également perdu de nombreux territoires face au Brésil, au Paraguay et à l’Argentine, le réduisant de plus en plus à sa géographie andine.

Pérou, Chili et Bolivie se disputent toujours l’accès à la mer et l’obtention d’un couloir maritime. Une méditation internationale a bien été tentée devant la Cour internationale de justice, sans que cela ne puisse aboutir. La raison du plus fort et l’état de fait l’ont emporté. Conflit frontalier endormi, celui-ci n’est pas encore éteint. Un réveil des frontières n’est jamais à exclure.

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