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Inégalités, course aux diplômes et manque de visibilité internationale : les défis de l’université espagnole

Nicolas Klein De Nicolas Klein
28 janvier 2020
Dans Europe
6 Minute de lecture
Inégalités, course aux diplômes et manque de visibilité internationale : les défis de l’université espagnole

Un groupe d'étudiants se réunit en assemblée générale à Barcelone en Espagne le 31 octobre 2019. © Paco FREIRE/ SOPA Images/ Sipa U/SIPA

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L’Espagne au passé universitaire prestigieux se retrouve aujourd’hui loin derrière les établissements britanniques et américains. Quelles sont les raisons de son faible rayonnement international?


C’est en 1218 qu’est fondée l’Université de Salamanque (actuelle Castille-et-León), plus ancienne université au monde en espagnol et troisième établissement d’enseignement supérieur en Europe. Berceau des humanités, de la seconde scolastique et d’une école qui porte son nom, elle est suivie d’autres universités prestigieuses en péninsule ibérique (comme celle d’Alcalá de Henares, non loin de Madrid).

Nos voisins ne s’arrêtent pas en si bon chemin puisqu’ils créent sur le continent américain toute une série d’universités, bien avant que les anciennes colonies britanniques ou portugaises ne fassent de même. Le premier centre de ce type, l’Université Saint-Marc, voit ainsi le jour à Lima (actuel Pérou) dès 1551[1] et une trentaine suivront, aussi bien en Amérique hispanique qu’aux Philippines.

Aujourd’hui, pourtant, les universités espagnoles sont bien moins connues à l’international que leurs consœurs britanniques ou américaines. Le système universitaire de notre voisin pyrénéen souffre par ailleurs de plusieurs graves problèmes qui freinent son développement et son rayonnement mondial.

Les universités espagnoles, tributaires des résultats du primaire et du secondaire

Pour bien comprendre la crise que traverse à l’heure actuelle l’enseignement supérieur outre-Pyrénées, il faut évidemment prendre en compte les difficultés auxquels il doit faire face et qui sont parfois très proches de celles rencontrées par ses équivalents à l’étranger. C’est par exemple le cas de la massification des études sur les dernières décennies, qui a entraîné en Espagne comme ailleurs des décalages entre l’offre et la demande[2].

Toutefois, il convient également d’aller en amont et de faire un constat : l’université est d’abord tributaire de la formation donnée aux futurs étudiants par le système primaire et secondaire. Or, si l’on s’en tient aux principales mesures internationales effectuées en la matière (et notamment aux classements PISA successifs), force est de reconnaître que les élèves espagnols ne brillent ni en compréhension écrite, ni en mathématiques, ni en sciences – en tout cas pas en comparaison des élèves d’autres nationalités[3]. Leur niveau en langues étrangères, en particulier en anglais, n’est semble-t-il pas non plus remarquable[4].

Les causes de ces mauvais résultats sont multiples et ne sauraient être toutes abordées ici. Les dépenses publiques dans le domaine de l’instruction sont assez faibles outre-Pyrénées, même si l’on cumule les lignes budgétaires qui y sont consacrées par l’État central et les communautés autonomes[5]. Le pari d’une éducation bilingue espagnol anglais fait par certaines autonomies (comme la Communauté de Madrid) achoppe sur le niveau médiocre de trop nombreux enseignants, insuffisamment formés[6].

L’existence même de dix-sept communautés autonomes crée des différences abyssales de niveau, de programme et de moyens qui aboutissent à dix-sept systèmes scolaires distincts[7]. La montée en puissance du séparatisme catalan n’arrange rien puisque, depuis des décennies, le gouvernement régional fait subir aux élèves un endoctrinement en règle[8].

Par ailleurs, la prédominance de l’instruction privée perpétue un grand nombre d’inégalités dans le pays[9]. De fait, les meilleurs établissements du primaire et du secondaire sont souvent, en Espagne, des écoles privées hors contrat (escuelas privadas) ou sous contrat (escuelas concertadas)[10]. La défense et le financement de ces centres éducatifs est plutôt le fait de gouvernements régionaux de droite[11], bien qu’on en trouve partout en Espagne.

Un système universitaire inégal et en manque de reconnaissance internationale

Ces inégalités régionales et sociales se perpétuent lorsqu’il s’agit d’accéder à l’université. Les tarifs d’inscription varient en effet énormément d’une communauté autonome à l’autre[12]. Par ailleurs, il existe en Espagne un examen spécifique, appelé selectividad, passé juste après le baccalauréat (bachillerato) et qui, avec les notes obtenues à ce dernier, permet de réaliser un premier écrémage des aspirants étudiants. Or, cette selectividad présente un contenu et une difficulté très mouvants en fonction de la région et du cursus visé[13].

Mais une fois entré à l’université, un jeune Espagnol n’est pas sorti d’affaire puisque ce sont les communautés autonomes qui financent en grande partie ces centres d’enseignement supérieur. Or, certaines ne cessent de couper dans les budgets correspondants, à l’image de la Catalogne, qui emploie l’argent public à promouvoir l’indépendantisme[14].

Plus généralement, notre voisin ibérique ne parvient pas à se faire une place de choix au sein du classement de Shanghai. Aux dernières nouvelles, elle place certes treize universités parmi les cinq cents meilleures au monde, mais une seule se situe au-dessus de la 200e place[15]. Ses résultats sont donc loin de ceux du Royaume-Uni, des États-Unis d’Amérique, de la Chine ou même de la France, de la Suisse et de l’Allemagne.

Si l’on se penche plus précisément sur le classement de Shanghai, l’on remarque plusieurs éléments :

  • notre voisin ibérique abrite plusieurs universités très correctes, mais aucune exceptionnelle ;
  • au regard de sa richesse, l’Espagne n’est certes pas si mal placée ;
  • mais, chaque année, la position des universités espagnoles s’affaisse un peu plus[16].

En cumulé, l’Espagne apparaît comme le 159e pays au monde en 2018 pour l’enseignement supérieur, derrière des pays de taille comparable ou inférieure, à l’instar de l’Italie, Israël, la Malaisie, le Canada ou encore l’Australie.

La diffusion de chacune des nouvelles éditions du classement de Shanghai donne lieu outre-Pyrénées à des commentaires désabusés ainsi qu’à une réflexion sur l’avenir des jeunes générations et, plus globalement, de la nation dans son ensemble. La crise de 2008, avec son lot de coupes budgétaires, mais aussi le choix récurrent des étudiants espagnols pour des « voies de garage » semblent faire partie intégrante du problème. Pour beaucoup, le système universitaire espagnol est obsolète, dépassé par la mondialisation et la modernité[17].

Trafics interlopes et mauvaise formation

Les analyses sur les autres causes de cette situation désastreuse ne manquent pas et nous ne pourrons tout mentionner dans cet article. Contentons-nous de rappeler quelques-uns de ces problèmes :

  • un grand nombre de papiers de recherche produits outre-Pyrénées sont considérés de mauvaise qualité[18];
  • une endogamie marquée au sein d’un même centre éducatif et un poids considérable du « mandarinat » universitaire[19];
  • un vieillissement accéléré du corps enseignant[20];
  • des scandales de plagiat à répétition dans de nombreuses universités[21];
  • une « fuite des cerveaux » vers des cieux plus cléments[22];
  • une course au diplôme universitaire à tout prix (ce que les Espagnols appellent péjorativement titulitis) qui amène à d’authentiques trafics de travaux de fin d’année ou de cycle[23];
  • et, enfin, un désintérêt des jeunes Espagnols à l’égard des cursus scientifiques et technologiques (ingénierie, informatique, ), qui ne semblent pas assez attrayants d’un point de vue professionnel et financier[24].

Quelques points positifs

Malgré tout, dans un marasme apparemment généralisé surnagent des pôles d’excellence, qu’ils soient publics ou privés, lesquels attirent des étudiants venus du monde entier.

C’est le cas de l’Université de Barcelone (Catalogne), qui figure souvent en première place parmi les centres espagnols d’enseignement supérieur au sein du classement de Shanghai[25]. Les universités de l’agglomération madrilène progressent elles aussi[26].

Dans tout le pays, certaines disciplines semblent plus prometteuses, à l’instar de l’odontologie et des sciences vétérinaires (Université Complutense de Madrid, Université autonome de Barcelone) ; de l’architecture et de l’urbanisme (Université polytechnique de Madrid, Université polytechnique de Catalogne) ; de l’économie (Université Charles-iii de Madrid, Université Pompeu-Fabra de Barcelone) ; ou encore du management et des sciences de l’entreprise (Université Ramon-Llull de Barcelone, IESE Business School de Pampelune)[27].

Mais à ce jeu-là, ce sont les écoles de commerce privées de Madrid qui tirent le mieux leur épingle du jeu. L’IE Business School de la capitale, qui forme les élites de tout le pays[28], apparaît régulièrement comme le premier ou deuxième meilleur centre au monde dans cette branche[29]. Les étudiants latino-américains se pressent d’ailleurs dans ces établissements en raison de leur réputation et de leurs excellents débouchés professionnels[30]. Le gouvernement régional de la Communauté de Madrid, dominé par la droite depuis 1995[31], fait à ce sujet le pari d’un soutien politique et économique affirmé envers son système d’enseignement supérieur[32].

L’exécutif national pourrait peut-être s’en inspirer ou, à tout le moins, appuyer de façon plus volontariste l’attractivité mondiale des universités espagnoles. N’oublions pas que, malgré leurs défauts, ces dernières enregistraient en 2018 plus de 610 000 inscriptions d’élèves venus d’autres pays, toutes universités et filières confondues[33].

 

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Tags: EducationEspagneuniversité
Nicolas Klein

Nicolas Klein

Nicolas Klein est agrégé d'espagnol et ancien élève de l'ENS Lyon. Il est professeur en classes préparatoires. Il est l'auteur de Rupture de ban - L'Espagne face à la crise (Perspectives libres, 2017) et de la traduction d'Al-Andalus: l'invention d'un mythe - La réalité historique de l'Espagne des trois cultures, de Serafín Fanjul (L'Artilleur, 2017).

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