<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> État de l’industrie française de l’armement

12 janvier 2022

Temps de lecture : 10 minutes
Photo : Recherche et developpement au sein de VEDECOM sur un vehicule autonome militaire de Nexter. Credit:ROMUALD MEIGNEUX/SIPA/2102191913
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État de l’industrie française de l’armement

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Un secteur porté par la LPM et les exportations, qui aurait apprécié (comme le naval et l’aérien) un plan de relance spécifique.

 

Selon les derniers indicateurs du GICAT[1] disponibles, le chiffre d’affaires des adhérents du GICAT s’est établi en 2019 à 7,5 milliards d’euros, en léger repli de 2,6 %. L’essentiel (89 %) résidait dans la défense terrestre et aéroterrestre, avec 11 % dans la sécurité (en hausse de deux points sur l’année précédente). L’électronique et les systèmes (25 %) dépassent les véhicules et les blindés (20 %). Le soutien et les services comptent pour 18 %, l’aéroterrestre 15 %, les armes et les munitions 8 %, et l’équipement du combattant 3 %.

Selon le GICAT, ses membres pèsent 24 500 emplois et 20 000 emplois dans la sous-traitance, à rapporter aux quelque 200 000 évoqués en général par les autorités pour l’industrie française d’armement. Comme dans le reste de l’industrie d’armement française, l’export est essentiel, avec environ la moitié de la production exportée ces dernières années. Parmi les succès des dernières années, la vente du Griffon et du Jaguar en Belgique (1,6 milliard d’euros) ou de plusieurs centaines de véhicules Arquus au Maroc en 2020. Le secteur terrestre est d’abord implanté en région parisienne (35 % de l’effectif) puis en Auvergne-Rhône-Alpes (11 %) et en Occitanie (9 %). Ces trois régions cumulant déjà plus de la moitié de l’effectif. L’importance du tissu en Rhône-Alpes explique sans doute pourquoi c’est aussi là qu’est né un rassemblement de PME, Eden, qui a fait depuis florès dans toute la France.

La loi de programmation militaire (LPM) actuelle offre une réalité de renouvellement des capacités aussi bien dans les équipements majeurs (50 % des blindés de Scorpion sont à livrer avant 2025…) que les petits équipements, souvent négligés. Pourtant, une partie des industriels n’ont pas caché leur déception de ne pas être concernés par un plan de relance spécifique pour compenser les effets économiques de la crise du Covid-19, permettant de combler par exemple certains déficits capacitaires. Ou par exemple d’attribuer des marchés reportés depuis plusieurs années.

C’est le cas par exemple pour le renouvellement de plus de 7 500 camions (blindés ou non) de tailles diverses (mais des 6×6 pour une bonne partie), pour remplacer un parc vieillissant. L’appel d’offres est évoqué depuis plus de deux ans : il sera sans doute européen et donc, générera une concurrence féroce. Le marché pourrait être découpé en plusieurs lots. Le successeur du VBL, le véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE) pourrait aussi faire l’objet d’une coopération européenne préalable afin d’ouvrir ses débouchés et de partager le coût du développement. Ces deux contrats sont des « contrats à ne pas perdre » pour Arquus qui a livré la quasi-totalité de ce que l’armée de terre compte de véhicules à roues.

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Nexter

Nexter, le maître d’œuvre historique du domaine terrestre est désormais intégré dans un groupe franco-allemand, KNDS. L’intégration de deux sociétés, de cultures et de nationalités prend des années (on l’a bien vu pour Airbus, alors que cela aura été assez rapide en revanche pour MBDA ou Airbus Helicopters). C’est sur le temps long que les bénéfices seront vraisemblablement obtenus, même si les premiers résultats ont d’ores et déjà été engrangés en matière de chaîne d’approvisionnement et d’études communes. L’épreuve du feu sera le char MGCS (Main Ground Combat System), qui doit succéder à l’horizon 2040 aux actuels Leclerc (en service en France et exporté aux Émirats arabes unis) et Leopard (en service dans l’armée allemande, mais aussi largement exporté). Les difficultés rencontrées sur le SCAF (système de combat futur), l’Eurodrone, ou le MAWS (programme de patrouille maritime franco-allemand qui semble mort-né) ne sont peut-être qu’un avant-goût du MGCS. Tout dépendra aussi de l’évolution politique du couple franco-allemand, qui avait placé ces programmes sur la table.

Avec une situation différente, puisque le maître d’œuvre du MGCS sera KNDS, chaque État cherchant évidemment à avantager son industrie nationale. Moins célèbre, la capacité de feu future (Common Indirect Fire Systems) est aussi essentielle pour remplacer les canons Caesar et les lance-roquettes unitaires (LRU, périmés en fin de décennie). Comme le MGCS, c’est un programme en coopération qui doit fournir une capacité qui aura sans doute deux effecteurs différents, un canon et un lance-roquettes.

Mais Nexter est aussi attendu bien avant cet exercice complexe sur le temps court, avec des obligations de disponibilité plus fortes sur le char Leclerc, dont il vient de remporter, en mars, l’entretien pour dix ans, un marché de un milliard d’euros. Un marché qui s’est doublé aussi en juin de la rénovation à mi-vie du Leclerc, dont la conception avait été notifiée en mars 2015. Les premiers chars rénovés sont attendus dès 2022, et les 200 doivent avoir été livrés pour 2028. Autre sujet de rénovation à mi-vie avec le VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie), dont le périmètre n’a pas encore été clairement défini : les industriels concernés (principalement Nexter et Arquus) ont envoyé leurs propositions à la DGA. Les deux véhicules sont essentiels à la haute intensité et doivent donc être disponibles au meilleur standard.

L’industriel a aussi une obligation de résultat sur Scorpion, avec des chaînes bien plus modernes, à Roanne, pour produire le Griffon et le Jaguar, ainsi que le Serval, avec son partenaire Texelis. Un petit retard à l’allumage a été rencontré au début du programme Griffon, mais les partenaires et la DGA ont réussi à combler le décalage et Nexter peut se targuer d’avoir réussi à tenir les chiffres de remise de véhicules à la DGA, en 2019 puis en 2020, malgré l’irruption du Covid-19.

Il a aussi réussi l’exploit de gagner un premier contrat export avant même la livraison des premiers exemplaires à l’armée de terre : la Belgique a décidé de commander 382 Griffon et 60 Jaguar, pour 1,6 milliard d’euros. L’industrie belge sera largement impliquée, ce qui était un des prérequis du contrat. Avec sans doute aussi des obligations de faire participer l’industrie belge à d’autres programmes : le tourelleau retenu pour la rénovation du char Leclerc est issu de la gamme de FN Herstal.

Nexter a aussi percé là où on ne l’attendait pas forcément : les robots. Ses Nerva (déplaçant 3 à 5 kg selon les versions) ont convaincu le RAID et le GIGN, mais aussi les SEAL américains, l’armée canadienne. Avant de percer dans l’armée de terre, avec 56 robots déjà commandés dans le cadre de Scorpion, dont un modèle fourni par ECA, le plus lourd des trois, déplaçant 12 kg. Fort de ces premiers succès sur les mini-robots, Nexter a aussi bâti une famille de robots pour le combat. L’Ultro est un utilitaire logistique qui peut servir de mule à des fantassins, ou permettre de porter les obus de 155 mm entre le camion de stockage et le Caesar. L’Optio est un robot armé avec autonomie décisionnelle, sauf pour l’ordre de tir qui reste du ressort de l’humain.

Arquus

Arquus reste un exemple singulier dans le paysage français : filiale de Volvo Group (110 000 employés, 43 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019), c’est l’agrégation des trois cultures d’entreprise de Renault Trucks Défense, de Panhard et d’ACMAT. L’intégration est en cours de parachèvement par la spécialisation des sites historiques. Limoges est consacré site d’assemblage final de tous les modèles, à l’exception du VT4 qui ne reste que la customisation d’un 4×4 du commerce. « Les lignes de Limoges doivent être flexibles » explique le directeur industriel d’Arquus, Michel Brun, car les produits assemblés peuvent varier d’un mois sur l’autre. Une ligne supplémentaire a été créée en mai et 8,5 millions d’euros sont investis sur place entre 2020 et 2023. Une zone dédiée sera créée pour les véhicules sensibles, comme ceux destinés aux forces spéciales.

Le site reste aussi en charge des kits de mobilité des Griffon et Jaguar, après avoir réalisé ceux du VBCI. Chaque semaine, quatre semi-remorques quittent ainsi Limoges pour Roanne et les lignes de Nexter.

Saint-Nazaire (un ancien site ACMAT) se chargera des services, Marolles, des tourelleaux et d’ensembles mécaniques. Garchizy sera le hub logistique pour Scorpion et confirmera sa vocation dans la fabrication de caisses blindées. Deux robots sont opérationnels sur place depuis cet été : l’un pour souder les caisses blindées, l’autre pour souder les sous-ensembles. La partie logistique a bénéficié de 10 millions d’euros d’investissements.

De plus en plus, Arquus tire ses revenus du maintien en conditions opérationnelles : maintenances, remises en état, notamment des VAB de retour des OPEX et de camions logistiques GBC180. 600 de ces derniers ont été remis en état par un atelier spécifique créé en 2014 à Limoges et une centaine seront encore réalisés sur place avant le transfert à Saint-Nazaire.

Plusieurs programmes lui ont aussi permis de montrer sa capacité à prolonger la vie de ses propres véhicules par des modernisations, comme sur les VAB (plus de 3 000, dont les dernières versions Ultima et Ultima génie) ou le VBL (800 VBL et VB2L rallongés doivent être portés au standard Ultima). L’industriel se veut aussi réactif sur la survivabilité des véhicules : il a assuré la production des kits pour renforcer en urgence la protection des VBL, à la suite de plusieurs attaques, en 2020-2021. La vitalité d’Arquus repose sur un matelas important d’activité de services avec l’armée de terre, dont elle a fourni 90 % des véhicules à roues (1 600 VBL, 1 200 PVP, 600 VLRA, 2 300 VAB, 10 000 camions, et, avec Nexter, 630 VBCI et 77 Sherpa). Sur la base de trois contrats, il soutient 10 000 camions et 5 000 blindés.

Nexter et Arquus sont aussi associés sur les véhicules de Scorpion : le second fournit les ensembles de mobilité, mais aussi les tourelleaux de la gamme Hornet, une activité qui avait commencé tranquillement, au profit des VBL et PVP sous le nom de Wasp. Désormais, ces systèmes sont logés dans une filiale dédiée, afin de pouvoir les désolidariser des véhicules et pouvoir équiper des véhicules étrangers en première monte, ou réaliser des rétrofits.

Il finalise aussi le développement de deux véhicules pour les forces spéciales, un véhicule léger (VLFS, 241 exemplaires prévus) et un poids lourd (PLFS, 25 déjà livrés d’un premier standard, reste 187). Les livraisons doivent commencer en 2022 et 2023.

Arquus tire aussi son essor des contrats exports décrochés dans un environnement très concurrentiel, où chaque pays développe désormais sa propre activité de véhicules. Arquus a réussi à plutôt bien tirer son épingle du jeu en 2020, en obtenant un contrat avec le Maroc, pour 425 millions d’euros qui lui a assuré un solide matelas de 300 VLRA, des canons Caesar (une charge partagée avec Nexter, qui monte le système d’artillerie sur le camion Sherpa d’Arquus) et des Sherpa light scout. Un contrat qui a contribué à lui permettre de battre son record de cadences de production à Limoges : quatre (soit le double de la moyenne habituelle), puis cinq camions sortant des chaînes chaque jour.

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Autres acteurs

Par-delà ces deux maîtres d’œuvre, le paysage comprend aussi des acteurs intermédiaires, ETI et PME.

CEFA est un spécialiste des franchissements, il va livrer 20 systèmes (soit 40 robots de 13 tonnes) de lutte contre les IED et les mines. Il exporte aussi actuellement des ponts au Bangladesh avec un partenaire polonais.

CNIM est également spécialiste des franchissements : il vient de rénover les ponts flottants motorisés (PFM) et les systèmes de pose rapide de travures (SPRAT). La société va aussi présenter à l’automne 2021 un robot d’ouverture d’itinéraires fondé sur le Themis estonien. Comme la plupart des maîtres d’œuvre du domaine, CNIM est en embuscade pour fournir le prochain système du génie. Cette année, il a aussi livré des enveloppes de ballon captif pour permettre le renouvellement des systèmes déployés au Sahel, qui avaient été conçus par la section technique de l’armée de terre (STAT).

ECA est un des spécialistes français des robots terrestres et maritimes. Il a gagné avec Nexter un appel d’offres de la DGA pour fournir 56 robots à l’armée de terre, mais l’essentiel de son activité est à l’export, ce qui fait de cette PME une référence assez unique en France.

Technamm est un des fournisseurs qui monte, dans l’ombre des gros maîtres d’œuvre. Il a décroché plusieurs contrats successifs, pour fournir 500 Masstech (fondés sur une cellule de Toyota) pour les missions intérieures, ainsi que des centaines de pick-up utilisés par les commandos de Barkhane et les forces partenaires du G5 Sahel. Les retards des programmes d’Arquus au profit des forces spéciales ont aussi fait son bonheur, puisque la société a pu placer une grosse centaine de véhicules de patrouille (VPS2) et véhicules de soutien logistiques (PLPP) en quelques années seulement. Technamm a aussi gagné un appel d’offres pour fournir des chenillettes HT270, notamment à la Légion en Guyane.

UNAC fabrique aussi ses propres véhicules : l’armée de terre lui doit le tracteur niveleur aéroporté (TNA) et le futur fardier de la 11e brigade parachutiste, dont 300 exemplaires sont prévus (le cahier des charges d’origine évoquait aussi d’équiper les forces spéciales).

Soframe possède un catalogue assez étoffé : pour l’armée de terre, le programme de camions logistiques PPLOG avec Iveco, et pour l’export, avec le MPCV vendu à MBDA comme véhicule porte-missiles pour un client export, sans doute l’Arabie saoudite. Plusieurs projets de véhicules pour les forces spéciales ont aussi été développés, et Soframe propose son véhicule Mosaïc pour le futur VBAE et un projet de véhicule multi-configurations. Ce HE441 peut être un véhicule léger ou un robot-mule, déplaçant 2 200 kg, dont 750 kg de charge utile.

Airbus et Thales contribuent dans des domaines essentiels, que sont la guerre électronique, les communications, les centres de commandement. Producteur du poste radio Contact de la gamme Scorpion, Thales est aussi présente avec les radars du champ de bataille (dont le dernier Murin, déployé au Sahel), les mortiers de 120 mm, dans les véhicules, via le Hawkei de sa filiale australienne. Après plusieurs d’années d’efforts, il a réussi à s’imposer dans les drones, avec son système de mini-drone de reconnaissance déjà commandé à 35 exemplaires. Chaque système comporte trois drones, qui doublent les performances du DRAC en service en 2005. Mille cinq cents heures de vol et 1 000 vols ont été accomplis en seulement six mois de présence au Mali, après le premier vol intervenu le 26 décembre 2020.

Le groupe de défense est aussi un fournisseur d’optronique, une de ses spécialités historiques, des caméras thermiques (dont les derniers modèles Sophie Ultima et Sophie Optima) et les jumelles de vision nocturne (dont l’Onyx déployée au Mali). Il vient d’y ajouter XTRAIM, un prototype de viseur pour fusil d’assaut et mitrailleuses légères, permettant de fusionner une visée holographique avec point rouge et un capteur infrarouge, qui permet de décamoufler l’adversaire. L’innovation tiendra dans un boîtier de moins de 500 grammes capables de fonctionner durant une nuit complète. L’optronique est aussi un point de force de Safran qui s’est aussi imposé dans les caméras portables, les caméras embarquées à bord des véhicules, ainsi que les centrales de navigation à inertie présentes sur certains véhicules et le canon Caesar. Safran a gagné aussi tous les appels d’offres de drones tactiques de l’armée de terre depuis 1992, avec le Crécerelle (1992-2005), le système de drone tactique intérimaire (2005-2020) et le système de drone tactique (SDT) qui a connu un retard important à la suite des difficultés avec son sous-traitant Stemme (fabricant de la cellule) puis un accident en vol, en 2019. La reprise des livraisons et la mise en service sont espérées pour 2022.

MBDA est un maître d’œuvre global dans le domaine des missiles, le missile Mistral 3 à très courte portée, et évidemment le MMP (missile de moyenne portée) acquis par la France, la Belgique (via l’achat du Jaguar) et un accord a été signé avec la Suède en 2021, pour acquérir quelques missiles à des fins d’évaluation. Florence Parly lui a aussi confié le missile de haute trame (MHT) pour équiper l’hélicoptère Tigre Mk3.

La force du tissu industriel français réside aussi dans une kyrielle de spécialistes d’équipements essentiels, comme Ouvry et Proengin (domaine NRBC), PGM précision (fusils). Dans le domaine des micro-drones, de nombreux acteurs ont réussi à se positionner, comme Novadem (dont les NX70 volent au Mali), Elistair et Delair.

Importations

Producteur d’armement, la France reste aussi un importateur de matériels étrangers : soit parce que les équipements concernés ne sont pas disponibles dans l’industrie française, soit parce que les fournisseurs étrangers ont gagné les appels d’offres contre des Français. Ces importations sont clairement visibles dans les armements. Les pistolets sont autrichiens (Glock), les fusils d’assaut, allemands (Heckler & Koch), les mitrailleuses et fusils de précision, belges (FN Herstal), les gilets de protection, norvégiens (NFM), les lance-roquettes sont suédois (Saab). Dans ce domaine de l’armement, l’armurier savoyard PGM reste un cas isolé, mais ses fusils Hecate en calibre 12,7 mm restent particulièrement appréciés : ils font l’objet d’une rénovation avec changement des canons. Les munitions de petit calibre sont aussi acquises à l’étranger depuis que l’État-actionnaire a décidé d’en faire cesser la production par le GIAT.

En matière de communications, des achats ont été faits aux États-Unis (Motorola, Harris), et des drones aériens ont été acquis en Norvège (Proxdynamics), aux États-Unis (AeroVironment) et en Israël (Elbit Systems).

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[1] Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres. Fondé en 1978, il regroupe 270 adhérents.

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À propos de l’auteur
Jean-Marc Tanguy

Jean-Marc Tanguy

Journaliste défense, auteur de Commandos parachutistes de l’air, entre ciel et terre, Pierre de Taillac, 2016.
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