Le sommet UE – Asie centrale qui s’est tenu à Samarcande a témoigné des liens économiques entre la France et l’Ouzbékistan. Un pays vers lequel regardent de plus en plus les entreprises françaises, soucieuses de trouver de nouveaux débouchés.
Depuis l’établissement de relations diplomatiques en 1992, la coopération entre l’Ouzbékistan et la France s’est intensifiée dans les domaines économique, scientifique, culturel et surtout agricole. La visite du président français Emmanuel Macron (novembre 2023) a donné un nouvel élan à ce partenariat bilatéral, avec la signature d’un traité commun à la suite de la visite du président ouzbek en mars 2025.
Croissance du commerce agricole
En 2024, les échanges de produits agricoles entre les deux pays ont atteint près de 60 millions de dollars. L’Ouzbékistan a exporté pour 4,4 millions de dollars, tandis que les importations françaises ont totalisé 55,5 millions. Ce volume est en hausse par rapport à 2023, où les échanges s’élevaient à 41,1 millions de dollars.
Parmi les exportations ouzbèkes figurent des fruits et légumes transformés, du raisin et des fruits secs. En retour, l’Ouzbékistan importe des produits alimentaires français tels que des confiseries, des produits laitiers, des semences, de l’alcool, du tabac, des aliments pour animaux et de la volaille.
La coopération agricole : un pilier stratégique
L’agriculture représente 28 % du PIB de l’Ouzbékistan. Le partenariat agricole s’appuie sur une déclaration conjointe signée en janvier 2023 entre les ministères de l’agriculture des deux pays.
À lire aussi : Un sommet à Samarcande pour les relations UE – Asie centrale
Cette coopération englobe la sécurité alimentaire, l’élevage, la protection phytosanitaire, la logistique et le commerce. Une attention particulière est accordée à l’élevage, avec des accords sur l’exportation de bovins, volailles, autruches, et semences bovines. À ce jour, 89 entreprises françaises sont enregistrées pour exporter des produits soumis à contrôle vétérinaire vers l’Ouzbékistan.
Les produits importés dans ce cadre comprennent du bétail, des produits avicoles, de la viande, des produits laitiers, des aliments pour animaux et des semences. Cette coopération soutient le développement du secteur agricole ouzbek tout en renforçant les liens stratégiques entre les deux pays.
Quarantaine et sécurité phytosanitaire
L’un des domaines de coopération les plus actifs est la protection des plantes. Les deux pays collaborent dans le cadre d’organisations internationales comme la CIPV et l’OEPP, améliorant ainsi la sécurité phytosanitaire. L’Ouzbékistan peut désormais exporter ses fruits et légumes vers la France à condition de fournir un certificat phytosanitaire agréé.
Dans cette optique, l’Ouzbékistan a obtenu un espace d’exposition de 1 200 m² au salon international SIAL à Paris en 2026, soit douze fois plus qu’en 2024. Une foire « Produits d’Ouzbékistan » est également prévue en 2025 au marché de gros Rungis.
De plus, l’Ouzbékistan participe au projet scientifique européen EUPHRESCO III. Le pays a aussi introduit l’échange électronique de certificats phytosanitaires via la plateforme ePhyto, réduisant la bureaucratie et les coûts logistiques.
Coopération scientifique et formation
La coopération s’étend également à la recherche scientifique et à l’enseignement agricole. L’Ouzbékistan travaille avec plusieurs institutions françaises de renom telles que l’INRAE, le CIRAD, l’université de Bordeaux et l’Institut Vétérinaire Français. L’université agricole de Tachkent participe à des programmes de formation pour former des spécialistes selon les standards européens.
À lire aussi : Le rapprochement entre la France et l’Ouzbékistan assombri par des sanctions économiques mal ciblées ?
Ces échanges favorisent l’introduction de technologies modernes et de méthodes pédagogiques innovantes dans l’enseignement agricole ouzbek.