Le Venezuela est le pays qui possède le plus de réserves de pétrole. Mais c’est un bien piètre producteur. La faute à une mauvaise gestion des ressources et à une corruption généralisée.
Paradoxe majeur de l’économie pétrolière mondiale : le Venezuela détient les plus importantes réserves prouvées de pétrole brut au monde, mais figure parmi les producteurs les plus faibles du classement. Avec environ 19 % des réserves mondiales, le pays surpasse largement l’Arabie saoudite ou l’Iran sur le plan des réserves. Pourtant, sa production ne représente qu’environ 1,3 % de la production mondiale, un chiffre dérisoire au regard de son potentiel.
La comparaison avec d’autres grands acteurs souligne l’ampleur du décrochage. L’Arabie saoudite, qui dispose de réserves inférieures à celles du Venezuela, demeure l’un des piliers de l’offre mondiale grâce à une production élevée et stable. Les États-Unis illustrent une trajectoire inverse : avec des réserves relativement limitées (environ 2,9 % des réserves mondiales), ils assurent près de 18 % de la production mondiale, portés par l’exploitation intensive des hydrocarbures non conventionnels. Cette opposition révèle que la puissance pétrolière ne dépend pas uniquement de la richesse du sous-sol, mais surtout de la capacité politique, technique et financière à l’exploiter.
Venezuela : corruption et mauvaise gestion
Dans le cas vénézuélien, plusieurs facteurs expliquent cette situation. Les sanctions américaines, renforcées depuis la fin des années 2010, ont restreint l’accès du pays aux marchés, aux technologies et aux capitaux indispensables à l’exploitation du pétrole lourd de l’Orénoque. À cela s’ajoutent une mauvaise gestion chronique de la compagnie nationale PDVSA, un sous-investissement massif, ainsi qu’une corruption endémique qui a affaibli durablement l’appareil productif.
Le croquis souligne ainsi une réalité plus large : le pétrole n’est pas seulement une ressource naturelle, mais un fait géopolitique. Des pays comme la Russie, l’Irak ou les Émirats arabes unis parviennent à transformer leurs réserves en influence économique et stratégique. Le Venezuela, au contraire, incarne l’échec d’un modèle rentier incapable de convertir son abondance énergétique en puissance durable.
Ce document met finalement en évidence une leçon essentielle du monde contemporain : à l’ère des sanctions, de la transition énergétique et des rivalités géopolitiques, posséder du pétrole ne garantit plus ni prospérité ni souveraineté.











