L’Algérie en 100 questions ; un pays empêché

3 janvier 2021

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L’Algérie en 100 questions ; un pays empêché

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Le récent rappel par Alger, de son ambassadeur en France, suite à une émission de la chaîne LCP sur le Hirak, jugée par trop critique, montre que les relations entre les deux pays ne sont toujours pas apaisées. Les événements de 2019 ont brouillé les relations entre les deux pays. Après la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika en avril, le pouvoir transitoire incarné par le général Ahmed Gaïd Salah a multiplié les critiques et les saillies à l’encontre de l’ancienne puissance coloniale.


Des tensions encore vives avec la France

Durant la campagne électorale, le futur président Abdelmadjid Tebboune a, lui aussi, critiqué la France et son président Emmanuel Macron, accusés de vouloir s’ingérer dans les affaires algériennes. La pandémie a interrompu le mouvement et on ne sait pas quand et comment il reprendra. Déjà durant les premières semaines de 2020, des personnalités connues du Hirak ont estimé qu’il était temps d’accepter l’offre de dialogue formulée par Abdelmadjid Tebboune.

 

 

La démarche a créé la polémique et semé les graines de la division. Pour celles et ceux qui tenaient à garder le cap, la seule option possible était la démission d’un président qu’ils jugeaient illégitime et la mise en place d’une vraie transition indépendante du système. Jusqu’auboutisme ou pragmatisme, l’avenir du Hirak restait encore à écrire.

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S’affirmer en tant que puissance régionale

En 2020, la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach devrait procéder à son premier forage pour extraire du gaz de schiste dans le Sahara. Selon les estimations, le pays possèderait près de 17 000 milliards de mètres cubes de réserves ce qui, si cela se confirme, correspond à près de quatre fois les réserves dites conventionnelles, c’est-à dire qui n’exige pas de fracturation de roche pour récupérer le gaz. Selon les prévisions les plus courantes, l’Algérie disposerait ainsi de deux siècles et demi de réserves gazières en se fondant sur sa consommation et ses exportations de 2017. Alger veut donc produire 30 milliards de mètres cubes de gaz de schiste par an, ce qui augmentera en moyenne ses recettes d’exportations de 40 %. Dans l’actuelle conjoncture fortement déprimée, le secteur des hydrocarbures reste hautement sensible. Cette nouvelle édition pose en définitive plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, mais telle est l’image actuelle de l’Algérie dont on espère qu’elle sortira de sa situation actuelle pour assurer davantage ses responsabilités régionales.

À propos de l’auteur
Eugène Berg

Eugène Berg

Eugène Berg est diplomate et essayiste. Il a été ambassadeur de France aux îles Fidji et dans le Pacifique et il a occupé de nombreuses représentations diplomatiques.
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