Javier Milei a obtenu une très nette victoire en Argentine. Avec plus de 40% des voix, son parti confirme le succès de 2023. Déjouant les pronostics médiatiques, il a démontré que sa politique rencontre un grand succès populaire.
Le président argentin Javier Milei a obtenu un éclatant vote de confiance pour poursuivre ses réformes, après son large succès aux législatives de mi-mandat dimanche, avec un peu plus de 40% des voix au niveau national.
Ces élections sont « la confirmation du mandat que nous avons reçu en 2023 » à la présidentielle, pour « avancer sur la voie réformiste » a lancé un Javier Milei triomphant, mais sans excès ni outrances, à ses partisans dans son QG électoral, dans un hôtel de Buenos Aires.
Le résultat, qui dément bien des sondages, est un immense soulagement pour l’exécutif, alors que l’incertitude liée au scrutin avait placé l’économie argentine, et sa monnaie, sous une intense pression depuis deux mois. Déclenchant la promesse d’une aide massive de son allié américain Donald Trump, jusqu’à 40 milliards de dollars.
La Libertad Avanza, le parti de Javier Milei, a recueilli 40,7% des voix au niveau national, selon des résultats officiels à 97% du décompte, et est voué à quasi-tripler sa base parlementaire, sans pour autant atteindre la majorité absolue. Le parti péroniste obtient 31,6%, ce qui reste un très bon score. Mais il perd la province de Buenos Aires.
Les élections législatives et sénatoriales se tiennent tous les deux ans, avec à chaque fois le renouvellement de près de la moitié des sièges. En 2025, il s’agit de renouveler 127 des 257 députés à la Chambre des députés, ainsi que 24 des 72 sénateurs du Sénat. En 2023, les législatives s’étaient tenues au même moment que les présidentielles. Le parti de Milei avait obtenu 27% des voix, 35 députés et 7 sénateurs.
Présence renforcée au Parlement
La victoire de 2025 permet d’accroître la capacité du président « anarcho-capitaliste » à réformer un pays gangrené par le péronisme et le socialisme. Les premiers résultats obtenus depuis 2023 sont bons : réduction de la pauvreté et du chômage, quasi-disparition de l’inflation, très forte baisse de la dépense publique. Les investisseurs étrangers sont revenus en Argentine, la corruption conduite par le parti péroniste est en train d’être vaincue. Mais il reste encore beaucoup à faire dans les deux ans de mandat qu’il reste au président argentin.
Selon des projections exprimées dimanche son bloc de députés passerait de 37 à 101 (sur 257 députés), et ses sénateurs de six à 20, sur un total de 72 sénateurs.
Javier Milei avait estimé qu’obtenir un tiers des sièges, serait un « bon chiffre », seuil lui permettant en particulier d’imposer ses vetos aux parlementaires le cas échéant.
« L’Argentine a donné un soutien très fort au président, qui a maintenant l’opportunité de démontrer qu’avec un Parlement plus favorable, il est effectivement en mesure de tenir ses promesses. » Comme celle maintes fois répétée « d’éradiquer » l’inflation totalement d’ici mi-2026.
Javier Milei arrivait au scrutin déjà auréolé d’un succès contre l’inflation, ramenée en 20 mois de plus de 200% à 31,8% en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans.
Depuis 2023, le chef de l’État a beaucoup légiféré par décrets, ou accords législatifs ponctuels dans l’hémicycle. Mais il s’était vu de plus en plus entravé par un Parlement encore dominé par les péronistes.
Milei s’est réjoui : « Nous avons franchi un cap décisif, la construction de la nouvelle Argentine peut désormais commencer. »
Les clés du succès libertarien ont été la remontée dans la province de Buenos Aires, les succès à Santa Fe, Córdoba et Mendoza, et la victoire écrasante dans la ville de Buenos Aires, où il s’est présenté en alliance avec PRO (Proposition républicaine, le parti de Macri, ancien président argentin), le parti au pouvoir à Buenos Aires depuis 2007. Patricia Bullrich, candidate au Sénat, y a dépassé les 50 %. « Merci pour votre confiance, votre courage et votre espoir, et merci au président Milei. Les habitants de Buenos Aires ont permis de consolider l’idée du changement. L’important est de ne pas revenir en arrière », a déclaré la ministre de la Sécurité nationale.
L’heure des réformes
L’opposition modérée, des secteurs de l’économie productive mais aussi des bailleurs internationaux, à l’instar du FMI, demandaient avec insistance à l’exécutif « de renforcer le soutien politique et social » à ses réformes.
Javier Milei a paru dimanche soir tendre une main, affirmant « qu’il y a des dizaines de députés et de sénateurs avec lesquels nous pouvons arriver à des accords de base » sur des réformes.
Dans son viseur d’ici 2027: des réformes fiscales, de flexibilisation du marché du travail, et du système de protection sociale.
Dans l’opposition péroniste, régnaient le dépit et « le sentiment que ce qui est en train de gagner, c’est l’indifférence », se désolait Mariano, 61 ans, un des militants réunis sous les fenêtres de l’ex-présidente (2007-2015) Cristina Kirchner, 72 ans, désormais condamnée et inéligible.
Avec © Agence France-Presse











