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Belgique : il était une fois un pays divisé

Jean-Yves Bouffet De Jean-Yves Bouffet
10 janvier 2020
Dans Europe, Europe occidentale
7 Minute de lecture
Belgique : il était une fois un pays divisé

Manifestation du parti nationaliste flamand Vlaams Belang pour la Fête du Travail le 1er mai 2010, Auteurs : ARNOLD BRUNO/EUEYES/SIPA, Numéro de reportage : 00598379_000030.

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La division de la Belgique fait parler d’elle épisodiquement, d’autant que le pays est sans gouvernement depuis plus d’un an. Vu depuis l’autre côté du Quiévrain, elle est souvent tournée en dérision, à la façon d’une de ces histoires drôles courantes sur les ressortissants du plat pays. Pourtant, elle est le fruit de l’histoire méconnue de ce pays, situé sur plusieurs lignes de fracture du continent européen.


 

La Belgique est un État né sur le tard. S’il existe bien une Gaule Belgique à l’époque romaine, qui recouvre plus ou moins le territoire que nous connaissons, elle s’étend aussi au-delà pour couvrir les rives de la Seine et les Vosges, voire le Jura pour la province éponyme créée par l’Empire. Par ailleurs, il s’agit d’un ensemble de tribus dont l’organisation n’a pas grand-chose à voir avec un État. À la suite des invasions barbares, le territoire belge sera conquis par les Francs, et après les différents soubresauts des dynasties mérovingiennes et carolingiennes, finira divisé entre le Royaume de France et le Saint-Empire Germanique lors du tournant de l’an mil.

A lire aussi: Europe des régions ou Europe contre les régions

Une naissance qui repose sur l’identité catholique

 C’est la réforme protestante qui va causer l’apparition de la Belgique. En effet, à la Renaissance Luxembourg, Belgique et Pays-Bas forment une seule entité dénommée Pays-Bas espagnols. Mais à la suite du développement du protestantisme dans la partie septentrionale, celle-ci fait sécession et déclare son indépendance en 1581 sous le nom de Provinces-Unies. Désormais, le territoire belge a une réalité propre : celle d’un territoire sous le contrôle des Habsbourg (d’Espagne puis d’Autriche) et catholique de ce fait.

Toutefois, il faut attendre le XIXe siècle pour voir cette entité devenir un véritable État. Après une brève conquête par la France révolutionnaire puis napoléonienne, elle se voit rattachée d’autorité aux Provinces-Unies lors du congrès de Vienne en 1815. Mais supportant mal la tutelle des Hollandais calvinistes, la Belgique connaît en 1830 une révolution qui conduit à son indépendance.

Une domination francophone pendant le XIXe siècle

À sa naissance, la Belgique est un pays dominé par la francophonie, bien que les néerlandophones soient plus nombreux. En effet, la Wallonie, grâce à l’industrialisation est prospère économiquement, tandis que la Flandre est pauvre, et d’ailleurs terre d’émigration. Ainsi, le français est la langue des gouvernants de Bruxelles et cette domination se retrouve lorsque le pays s’aventure au Congo, où la langue de Molière devient langue de la colonisation tandis que le néerlandais n’y est diffusé que de façon marginale.

Pendant la guerre de 14-18, le pays est envahi par l’Empire allemand et le gouvernement se réfugie à Sainte-Adresse, à côté du Havre. À l’issue de celle-ci, la Belgique gagne un peu de territoire avec Eupen, Malmedy et Saint-Vith, mais aussi une communauté germanophone qui s’ajoute à l’édifice linguistique.

Cependant, durant le 20e siècle, le rapport de force entre Flamands et Wallons évolue. La natalité a chuté dès 1870 chez les francophones, et la population flamande voit son poids démographique s’accroître dans le pays (1).

A lire aussi: Une autre Europe est-elle possible ? Présentation du dossier

Les Flamands se rebiffent

La grande rupture a lieu dans les années 1960, où les courbes des PIB flamand et wallon se croisent (2). Les premiers arrivent à tirer profit des ports de Zeebruges, Gand et Anvers, tandis que les seconds sont victimes de la crise du modèle industriel reposant sur le charbon et la sidérurgie.

Mais l’évènement symbolique le plus marquant à cette époque est sans nul doute l’affaire de Louvain, qui survient durant les années 1967 et 1968, où les étudiants flamands réclament le départ des francophones. Elle se solde par la décision en septembre 1968 de transférer la section francophone, et 3 ans plus tard, débute la construction de Louvain-la-Neuve, ville nouvelle destinée à accueillir ladite section devenue université de plein exercice.

Malgré son dynamisme, la population flamande a toujours la sensation de se faire grignoter par les francophones. Il faut dire que l’agglomération bruxelloise, théoriquement bilingue, mais de plus en plus francophone, s’étend en « tache d’huile » au détriment des zones néerlandophones qui l’entourent. Une raison majeure de la croissance de la population francophone dans la capitale est l’immigration. Les principales régions d’origine sont en effet le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, mais aussi la Roumanie. Et les Français expatriés contribuent eux aussi à cet état de fait (3).

L’indépendance de la Flandre est principalement défendue par deux partis : le Vlaams Belang et la Nieew-Vlaamse Alliantie (N-VA), le second ayant néanmoins participé au gouvernement fédéral entre 2014 et 2018. Sur les dernières années, leur poids global sur l’échiquier politique pourrait être qualifié de minorité de blocage. En tout cas, personne ne s’est encore risqué à lancer le processus d’indépendance, à la façon de ce qui s’est produit en Catalogne. L’opinion ne semble pas encore décidée à franchir ce pas, et de plus, les questions en suspens telles que le partage de la dette et le statut de Bruxelles seraient difficiles à régler (4).

Pour le reste, l’idée de rattacher la Flandre aux Pays-Bas ne fait pas florès. Il faut dire que les milieux nationalistes flamands ne sont pas très enthousiastes à l’idée de vivre sous le même toit que les Néerlandais et leurs législations très libérales sur le plan des mœurs (5) – la division entre catholiques et protestants semble subsister sur ce terrain-là. Côté francophone, bien que peu de gens soient engagés pour cette cause, le rattachement à la France ne serait pas improbable en cas de dislocation de la Belgique, la proximité culturelle étant plus forte (6). Le quotidien des Français n’est-il pas marqué par les artistes belges, que ce soit dans la bande dessinée, la chanson ou le cinéma ? Et le mouvement inverse semble également exister, ne serait-ce qu’avec le succès de « Bienvenue chez les ch’tis » en Wallonie.

 A lire aussi: Une Histoire de l’Europe : Aux sources de notre monde, de Michel Fauquier

Schtroumpf vert et vert schtroumpf

Les Belges aiment bien rire de leurs malheurs en la matière, et c’est sous ce titre qu’une bande dessinée des Schtroumpfs se moque des divisions du pays qui les a vus naître. Les rebondissements de cette désunion prêtent, il est vrai, parfois à sourire, d’autant que les institutions belges ont une capacité parfois méconnue en matière d’absurde, que symbolise bien la cité administrative d’État de Bruxelles. Ce projet pharaonique devait regrouper l’ensemble des services de l’État ; il mit 25 ans à être achevé et fut désaffecté 15 ans plus tard.

En 2006, ainsi, la RTBF a déclenché une véritable tempête dans l’opinion avec un docu-fiction intitulé « Bye-bye Belgium », où l’indépendance de la Flandre se voyait traitée comme une véritable actualité (7), et qui provoqua des remous dignes de la radiodiffusion de la Guerre des Mondes lue par Orson Welles. En 2007, c’est Yves Leterme, qui devait alors devenir Premier ministre, qui remet le feu aux poudres en chantant la Marseillaise en lieu et place de la Brabançonne lorsqu’on lui demande les paroles de l’hymne national belge. En 2010 et 2011, le pays s’est retrouvé sans gouvernement pendant 541 jours, ce qui avait conduit l’acteur Benoît Poelvoorde à appeler à se laisser pousser la barbe en signe de protestation (8).

Et la situation semble devoir se renouveler, puisque le pays est actuellement sans gouvernement depuis le 18 décembre 2018. La cause de la chute de la coalition alors au pouvoir était le désaccord des nationalistes flamands du N-VA avec la ratification du pacte de Marrakech sur les migrations. Ce rejet semble devoir faire écho à celui du traité Ceta par la Wallonie en 2016. Même les accords internationaux sont source de division dans le plat pays.

Les crises gouvernementales à répétition finiront forcément par peser sur la viabilité du pays. Du reste, la désunion de ce pays où se trouve le cœur de l’Union européenne semble être un drôle de symbole. À moins qu’elle n’en soit le miroir grossissant ?

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Tags: Belgiquefrancophonie
Jean-Yves Bouffet

Jean-Yves Bouffet

Officier de la marine marchande. Doctorant en criminologie.

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Commentaires 3

  1. Yves says:
    Il y a 1 an

    Je connais un peu la problème de cette sécession à la mode Belge, pour avoir travaillé pour eux , puis chez eux. C’est comme la problématique israélo-palestinien , en moins violent, heureusement. Incommensurable, et sans solution. Des Flamands m’ont expliqué que ce qui les tenait encore (!), c’est leur roi et leur équipe de foot. Ne riez pas…Ils sont pathétiques. C’est une guerre quasi tribale, avec beaucoup de haine du côté Flamand, envers les Wallons (voire aussi envers les Français) et tout ce qu’ils leur auraient fait subir dans le passé (voir explications dans l’article). Aujourd’hui le pouvoir économique est aux mains des Flamands, qui traitent les Wallons de fainéants et profiteurs. Ce jeune pays a été créé de façon artificielle, un peu par défaut. Il va vraisemblablement se scinder en deux partie. Quand et quid de Bruxelles, capitale de l’Europe. Ne riez pas, bis.

    Répondre
  2. Lamouline says:
    Il y a 1 an

    Comme Belge bruxellois , je suis totalement d’accord avec cette analyse.

    Répondre
  3. Billen says:
    Il y a 9 mois

    Compte tenu du nombre de métis flamand wallon, une scission est improbable même si l’existence de ce pays est une histoire surréaliste

    Répondre

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