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Vienne (12 septembre 1683) : le commencement de la fin

Pierre Royer De Pierre Royer
9 décembre 2020
Dans BAC, Conflits armés, Europe centrale, Moyen-Orient
5 Minute de lecture
Vienne (12 septembre 1683) : le commencement de la fin

Jean III Sobieski roi de Pologne à l'issue de la victoire contre les Turcs © Wikipedia. Musées du Vatican, crédit: Jean-Pol GRANDMONT

L’affrontement entre l’Empire autrichien et l’Empire ottoman constitue la toile de fond géopolitique de l’époque moderne en Europe orientale. Sur leur lancée du xive siècle, qui les avait vus emporter Constantinople en 1453, les Turcs avaient poussé leur avance jusqu’en Hongrie (victoire de Mohacs, 1526) et mis une première fois le siège devant Vienne en 1529. Vaincues autant par l’été pluvieux que par les défenseurs autrichiens, les armées de Soliman le Magnifique connurent alors quasiment leur seul échec dans leur conquête de l’Europe du Sud-Est.

Vienne devient alors pour les Ottomans ce que Constantinople avait été pour les musulmans depuis le viie siècle : une sorte de Graal géopolitique, un objectif symbolique autant que stratégique, ou stratégique parce que symbolique. Pendant les deux siècles qui suivirent Mohacs, les deux empires connurent 77 années de conflits, avec toujours pour enjeu les frontières de la Hongrie dont la partie occidentale, sous le nom de « Hongrie royale », était restée aux mains des Habsbourg après la mort du roi Louis II à Mohacs. Soliman échoua une seconde fois dans son projet de conquête de la capitale autrichienne en 1566 : sa mort au cours du siège de Sziget entraîna, malgré la victoire, le repli de son armée, affaiblie et démoralisée, quand le plan initial prévoyait de pousser jusqu’à Vienne.

Vienne : un nouveau Graal

Après 20 ans de paix consécutifs au traité de Vasvar et une victoire sur la Russie qui sécurise ses frontières Nord, le sultan Mehmed IV rouvre les hostilités contre les Habsbourg. La Sublime Porte (1) a retrouvé des couleurs sous l’énergique direction des grands vizirs de la famille Köprülü, notamment sur le plan militaire. Même si les janissaires ne sont plus aussi disciplinés et se montrent plus souvent décisifs dans les querelles de palais que sur les champs de bataille, l’armée turque a encore une puissance de feu redoutable, des ingénieurs compétents et des effectifs souvent bien supérieurs à ses rivales. C’est le cas lors de la campagne de 1683, que le grand vizir Kara Mustafa, qui a succédé à son frère adoptif Ahmed Köprülü en 1676, entreprend avec une armée estimée à 150 000 hommes au moins, en comptant des alliés variés (Tatars de Crimée, troupes de la Hongrie ottomane et même un contingent de « malcontents », des protestants de la Hongrie royale en révolte contre l’empereur catholique).

L’armée autrichienne compte à peine la moitié de cet effectif au début de la campagne. Aussi Charles de Lorraine, le généralissime des armées impériales, ne cherche-t-il pas à défier les Ottomans en rase campagne, mais à les ralentir pour donner le temps à des renforts de le rejoindre. S’il ne peut guère compter sur la France de Louis XIV, à laquelle des querelles territoriales l’opposent régulièrement et qui a plutôt encouragé le sultan par une stricte neutralité, allant jusqu’à interdire aux officiers français de se mettre au service de l’Autriche, l’empereur Léopold Ier doit à l’efficacité de la diplomatie pontificale le soutien de plusieurs États allemands – dont la Bavière et la Saxe – et surtout du roi de Pologne, Jean III Sobieski, à la tête d’environ 30 000 hommes. Les actions retardatrices de Charles de Lorraine n’empêchent cependant pas les Turcs de mettre le siège devant Vienne le 14 juillet 1683.

A lire aussi : Conflits en zone urbaine (collectif) : la guerre au milieu des populations

Pour comprendre le siège d’une ville à l’époque, il faut oublier les effets spéciaux des films qui font croire qu’un boulet, tiré par un canon ou une catapulte, pouvait détruire d’un seul coup des pans entiers de muraille ! Les fortifications modernes étaient précédées de glacis, terrains nus où l’assaillant était visible et sans défense, et intégraient des fossés où il risquait d’être pris au piège sous le feu croisé des bastions. Pour prendre une ville, il fallait donc aménager des tranchées pour progresser à couvert jusqu’aux murailles et en approcher ses canons sans s’exposer à ceux des assiégés, tout en prévoyant des « places d’armes » intermédiaires pour concentrer ses forces et résister à d’éventuelles sorties. Tout cela prenait des semaines, voire des mois. De plus, grâce au Danube qui la borde par le nord, Vienne pouvait difficilement être réduite par la faim (2) ou la soif.

La Sublime Porte devient un « homme malade » 

Les Turcs s’installèrent à l’ouest de la ville jusqu’au Danube pour barrer la route aux renforts éventuels et développèrent leurs tranchées jusqu’aux bastions situés au sud-ouest sans trop craindre les défenseurs – il en restait à peine 1 500 pour tenir les murailles, le reste de la garnison et l’empereur lui-même ayant rejoint Charles de Lorraine. Début septembre, alors que les Turcs commencent à ouvrir une brèche dans les bastions, l’armée de secours, enfin réunie, se présente. Après avoir franchi le Danube, les coalisés se disposent en arc de cercle depuis la colline du Kahlenberg (mont Chauve), le long du fleuve au nord de la ville, jusqu’au point le plus méridional des positions ottomanes. Le 12 septembre, à 5 heures du matin, les trois ailes se mettent en marche sur des itinéraires concentriques : les Impériaux de Charles, depuis le Kahlenberg vers le sud, ceux du centre dirigés par les princes allemands vers l’est, tandis que les Polonais de Sobieski progressent vers le nord-est.

Les combats sont difficiles, d’autant que les Turcs sont deux fois plus nombreux, mais en milieu d’après-midi, la principale redoute construite par les Turcs tombe aux mains des Impériaux et le roi de Pologne décide de la victoire en chargeant les lignes turques avec les fameux « hussards ailés », qui, malgré un nom qui désignera plus tard des cavaliers légers, sont plutôt une cavalerie lourde, héritière de la chevalerie médiévale, à la réputation d’invincibilité séculaire. Cette réputation n’était pas usurpée puisqu’en ce jour, les 3 000 hussards conduits par Jean III enfoncèrent les lignes turques et précipitèrent la déroute de l’armée de la Porte, poussant jusqu’au camp du vizir, qui dut fuir. Cet échec fut fatal à Kara Mustafa, étranglé en décembre à Belgrade par des janissaires, sur ordre du sultan.

A lire aussi : Kerbala (10 octobre 680), le battement d’ailes du papillon

Vienne libérée, les Impériaux entreprirent la conquête de la Hongrie ottomane. Malgré un premier échec en 1684, ils prennent Buda en 1686. La décomposition de l’armée ottomane qui résulte de cette nouvelle défaite entraîne la chute du sultan, remplacé par son frère Suleiman II à l’initiative du nouveau régent, Fazil Mustafa Köprülü, soutenu par les janissaires. La guerre dura jusqu’en 1699 et au traité de Karlowitz, qui marque le premier recul territorial significatif de l’Empire ottoman en Europe depuis plus de trois siècles : le royaume de Hongrie, dont la couronne appartenait toujours aux Habsbourg, récupérait la Croatie, la Slavonie, la Transylvanie et la « Haute Hongrie ». C’était un coup d’arrêt marquant pour la puissance musulmane qui avait fait trembler l’Europe chrétienne.

La bataille avait associé l’Autriche (qui possédait alors la Bohême), la Hongrie impériale (qui s’étendait partiellement sur la Slovaquie actuelle) et la Pologne. Elle reste dans la mémoire de tous ces pays et contribue à les rapprocher face à l’immigration venue du monde musulman.


  1. Métonymie d’usage courant à partir du xviesiècle dans le langage diplomatique pour désigner l’Empire ottoman (ou, en abrégé, « la Porte » tout court) par allusion à la porte du palais du grand vizir à Constantinople.
  2. Une légende veut que le siège de 1683 ait inspiré à un pâtissier viennois des petits pains en forme de croissants. En fait, l’invention est sans doute bien antérieure et arrivera à Paris en 1840 seulement.
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Tags: abonneBalkansHistoireHistoire de la guerresultanvienne
Pierre Royer

Pierre Royer

Agrégé d’histoire et diplômé de Sciences-Po Paris, Pierre Royer, 53 ans, enseigne au lycée Claude Monet et en classes préparatoires privées dans le groupe Ipesup-Prepasup à Paris. Ses centres d’intérêt sont l’histoire des conflits, en particulier au xxe siècle, et la géopolitique des océans. Dernier ouvrage paru : Dicoatlas de la Grande Guerre, Belin, 2013.

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