En France, il y a des entreprises qui gagnent. Jean-Jacques Netter, vice-président de l’Institut des libertés, dresse un tableau qui montre que certains entrepreneurs ont beaucoup de talent.
Un article à retrouver dans le N60 de Conflits. Vatican. La puissance du temps long.
Mistral, la start-up française d’intelligence artificielle, va accueillir à son capital ASML, société hollandaise, leader mondial des machines de lithographie, pour graver les semi-conducteurs. Dans le cadre de sa troisième levée de fonds de 1,7 Md€, ASML va investir 1,3 Md€ dans Mistral, fondée par Arthur Mensch, Guillaume Lample et Thimothée Lacroix. Ce qui valorise la société à 11,7 Md€. C’est une très belle opération intra-européenne mais la concurrence est rude avec les géants américains Open AI, Google, Meta et Anthropic. Son assistant, Le Chat, n’est pas dans la course des chatbots grand public comme ChatGPT et MetaAI.
Exaion, société française, est un des acteurs reconnus de l’écosystème des crypto-monnaies. C’est une filiale d’EDF créée en 2020. Elle recycle ses supercalculateurs pour être utilisée dans le cadre du minage. La société américaine Mara, spécialiste du minage de bitcoins avec ses 16 data centers, est le plus gros mineur de l’industrie mondiale du minage des cryptomonnaies. Elle voudrait acheter 64 % du capital pour 168 M€. EDF, qui doit renouveler régulièrement son parc de supercalculateurs, a eu la bonne idée de créer cette filiale pour valoriser son patrimoine informatique. Il s’agit de faire d’Exaion un concurrent de CoreWeave qui est valorisé 56 Md € à Wall Street. Il faudra obtenir le feu vert de Bercy pour cette opération, car la cession de la filiale tech d’EDF à l’américain Mara suscite des interrogations. L’État examine des alternatives pour préserver la souveraineté de cette pépite tricolore, active dans la blockchain et le calcul haute performance, activité qui va devenir le premier consommateur d’énergie. Exaion est capable de concevoir des semi-conducteurs, des logiciels en passant par le refroidissement des serveurs. Comme il est d’usage dans ce type d’opérations, la société américaine a pris le soin d’engager le sherpa de luxe Gérard Mestrallet, ex-PDG d’Engie. Il serait dommage de voir cette société prometteuse passer sous contrôle américain.

Sommet inédit « Adopt AI » au Grand Palais de Paris avec plus de 25 000 participants et 5000 intervenants.
Crédit: ISA HARSIN/SIPA
Scintil Photonics, société française, développe des circuits photoniques innovants entièrement intégrés sur du silicium dans lesquels la transmission se fait par la lumière et non par du cuivre. L’optique est devenue la solution pour améliorer la performance et l’efficacité énergétique. Il devient essentiel pour l’IA. Nvidia va donc participer, via Yotta Capital Partners, à la levée de fonds de 50 M€ de la société française. D’autres investisseurs sont également présents : les fonds finlandais NGP, lié à Nokia. La banque BNP Paribas figure également parmi les nouveaux investisseurs, tandis que les historiques Supernova Invest, Bpifrance Digital Venture, Innovacom, Robert Bosch Venture Capital et Applied Ventures Itic Innovation Fund ont également participé à l’opération. Les fonds levés doivent notamment permettre à la société basée à Grenoble d’accélérer la production de son « Leaf Light », une source laser déportée, qui est un composant clé pour la connectivité optique à haute densité. Le marché que vise Scintil Photonics avec ce seul produit est évalué à 3 milliards de dollars à l’horizon 2030.
Mirakl fait partie des entreprises qui gagnent. Son fondateur Philippe Corot estime que la taxe Zucman serait un véritable suicide économique qui braderait notre souveraineté. Mirakl est une entreprise française, en activité depuis 2012. Elle est spécialisée dans l’édition logicielle et organise sa croissance autour du développement d’une solution de commerce en ligne destinée aux distributeurs et aux acteurs du B2B. En 2005, Philippe Corrot et Adrien Nussenbaum, les futurs fondateurs de Mirakl, prennent conscience du bouleversement que représente internet pour le secteur de la distribution. Il devient évident que, désormais, les clients veulent tout, tout de suite, partout. Ils rappellent que les entreprises de technologie en France, c’est 5,5 % du PIB et 1,3 M d’emplois. Si la taxe Zucman était mise en place, l’État imposerait des plus-values latentes sur des actions non liquides. Les actionnaires devront alors vendre des titres à des fonds américains ou chinois qui seront absolument ravis…








