Le Sahel est une immense bande de terre qui s’étend entre le Sahara au nord et les savanes soudaniennes au sud. Long d’environ 5 400 kilomètres, il traverse le continent africain d’ouest en est, de l’océan Atlantique jusqu’à la mer Rouge. Habité par plusieurs peuples, c’est aussi un espace de transit
Sa largeur varie de 400 à 600 kilomètres. Cette région couvre une partie de plusieurs pays : le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan et l’Érythrée. Son nom vient de l’arabe sāḥil, qui signifie « rivage » ou « bordure », car le Sahel est perçu comme la lisière du désert.
Une géographie marquée par l’aridité
Le climat du Sahel est semi-aride, caractérisé par une longue saison sèche et une saison des pluies très courte, de juin à septembre. Les précipitations varient de 100 à 600 mm par an, avec une forte irrégularité. Ces variations expliquent la fragilité de l’environnement et les épisodes de sécheresse qui frappent régulièrement la région.
Les paysages du Sahel sont dominés par de vastes plaines, souvent sablonneuses ou pierreuses, parsemées d’acacias, de baobabs et d’arbustes résistants à la sécheresse. On y trouve aussi des steppes herbeuses qui disparaissent progressivement en se rapprochant du Sahara. Quelques cours d’eau temporaires, appelés oueds, traversent la région, mais ils ne coulent qu’en saison des pluies. Le fleuve Niger, qui prend sa source en Guinée et traverse le Mali et le Niger, constitue l’un des principaux axes vitaux du Sahel. À l’est, le lac Tchad est également un réservoir d’eau crucial, même si sa superficie a fortement diminué depuis un demi-siècle.
Des peuples divers et des modes de vie adaptés
Le Sahel est un espace de contact entre le monde arabe et l’Afrique subsaharienne. Cette position géographique en a fait, depuis des siècles, une zone de passage pour les caravanes, les échanges commerciaux et les migrations.
La population sahélienne est très diverse et regroupe de nombreux peuples aux cultures variées. Parmi eux, on trouve les Touaregs, peuple berbère nomade qui vit surtout dans les régions désertiques du Mali, du Niger et du Tchad. Ils sont connus pour leurs caravanes de sel et leurs déplacements avec les chameaux à travers le Sahara.
Les Peuls (ou Fulani) sont l’un des groupes les plus présents dans toute la zone sahélienne. Traditionnellement pasteurs, ils élèvent des troupeaux de bovins et pratiquent un nomadisme ou un semi-nomadisme, en fonction des ressources en eau et en pâturages.
Les Songhaï et les Hausa, installés surtout au Mali et au Niger, sont davantage tournés vers l’agriculture, cultivant le mil, le sorgho et le maïs. Plus à l’est, au Tchad et au Soudan, on retrouve les Zaghawa et les Kanembou, également éleveurs et cultivateurs.
Cette diversité se reflète aussi dans les langues et les religions. L’islam domine largement dans la région, mais certaines traditions locales et pratiques animistes continuent d’exister, souvent mêlées aux croyances musulmanes.
Une zone fragile mais stratégique
Le Sahel est à la fois une zone de fragilité et de richesse. Fragile, car son climat expose ses populations aux sécheresses et à l’insécurité alimentaire. Mais aussi stratégique, car il relie le nord de l’Afrique au sud du Sahara et abrite d’importants axes commerciaux et culturels. Historiquement, de grands empires africains comme ceux du Ghana, du Mali ou du Songhaï se sont développés dans cette région grâce au commerce de l’or, du sel et des esclaves.
Aujourd’hui encore, malgré les défis climatiques, démographiques et politiques, le Sahel reste une région essentielle dans la compréhension de l’histoire, de la culture et de la géographie africaines.