Alors que la guerre en Ukraine, la rivalité sino-américaine et la montée des tensions en Asie relancent les logiques de dissuasion, les puissances nucléaires modernisent et agrandissent leurs arsenaux. En 2025, près de 10 000 ogives sont encore recensées dans le monde, marquant le retour d’une course aux armements.
Une concentration entre deux géants
Les États-Unis et la Russie dominent toujours le paysage nucléaire mondial. Ensemble, ils détiennent plus de 8 000 ogives, soit environ 90 % du total planétaire. En 2025, la Russie disposerait de 4 309 têtes nucléaires, tandis que les États-Unis en conserveraient 3 700. L’équilibre de la terreur hérité de la Guerre froide n’a donc jamais complètement disparu. Ces arsenaux colossaux continuent de structurer les rapports de force mondiaux, d’autant que les deux pays modernisent activement leurs systèmes de lancement et leurs vecteurs intercontinentaux.
L’émergence rapide de la Chine
Si Moscou et Washington restent les deux piliers de la dissuasion mondiale, la Chine est désormais l’acteur qui inquiète le plus les observateurs. Son arsenal, encore modeste il y a dix ans, est aujourd’hui estimé à 600 ogives, avec une croissance spectaculaire depuis 2023. Pékin construit de nouveaux silos, développe des missiles balistiques intercontinentaux et investit dans des technologies hypersoniques qui réduisent considérablement les temps d’alerte. D’ici 2030, la Chine pourrait posséder un arsenal comparable, en nombre de missiles, à celui des États-Unis ou de la Russie.
L’Europe et les puissances régionales
Le Royaume-Uni et la France, les deux puissances nucléaires européennes, conservent des arsenaux stables, respectivement autour de 225 et 290 ogives. Londres et Paris ont d’ailleurs renforcé leur coopération en 2025 à travers un pacte inédit de dissuasion commune, destiné à faire face aux menaces extrêmes pesant sur le continent. En Asie, l’Inde et le Pakistan poursuivent leur propre course nucléaire, alimentée par leur rivalité historique. Israël maintient son opacité stratégique, tandis que la Corée du Nord, bien que marginale en nombre, reste imprévisible et continue de multiplier les essais.











