Éducation, politique, militaire, aperçu des livres de la semaine
Antoine Mordacq, Le martyre de Georges Mandel – 1940-1944, Passés composés, 22€
Arrêté en juin 1940 alors qu’il refuse l’armistice, livré à Vichy puis aux Allemands, Mandel est finalement rapatrié en France en 1944, avant d’être assassiné par la Milice dans la forêt de Fontainebleau. Dans cet ouvrage, l’auteur redonne vie à une figure trop souvent reléguée aux marges de l’histoire. On a souvent reproché à de Gaulle d’avoir été indifférent à la mémoire de Georges Mandel. Churchill cependant l’avait qualifié dans ses mémoires de « the great Mandel ». À juste titre. À partir d’un travail d’archives considérable, fondé notamment sur une correspondance quasi quotidienne entre Mandel, sa femme et sa fille, l’auteur retrace les dernières années d’un homme d’État intransigeant, fidèle à la République jusqu’au bout.
Rémi Bernier, Histoire du 1er RPIMa – Le régiment d’exception des forces spéciales, Mareuil Éditions, 22€
Dans cet ouvrage, l’auteur retrace avec l’histoire singulière du 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine, héritier direct des parachutistes de la France libre. Né dans la clandestinité des années 1940, au sein des Special Air Service britanniques, ce régiment a conservé depuis son béret amarante et son esprit de corps très particulier. De la Libération aux guerres de décolonisation, jusqu’aux opérations contemporaines les plus confidentielles, le 1er RPIMa s’est forgé une réputation d’unité d’élite, discrète et redoutablement efficace. S’appuyant sur des archives solides et de nombreux témoignages, l’auteur raconte l’histoire d’un régiment à part, longtemps méconnu du grand public malgré son rôle central dans les interventions extérieures françaises.
Frédéric Angleviel, Nouvelle-Calédonie 2025, Les Éditions de Paris, 16€
Dans cet ouvrage, l’auteur livre une analyse des enjeux politiques, mémoriels et identitaires qui traversent l’archipel mésocéanien à l’aube d’un tournant historique. Spécialiste de l’histoire du Pacifique, il revient sur les grandes étapes du processus de décolonisation encadré par les accords de Matignon et de Nouméa, en retraçant les référendums successifs et les tensions qu’ils ont cristallisées. Loin des simplifications binaires, l’auteur plaide pour une voie médiane, un projet commun qui garde le peuple kanak au cœur du dispositif tout en évitant les dérives communautaires. L’auteur appelle à une solution partagée, fédérative, dépassant les logiques d’affrontement, qui verrait l’émergence d’une Nouvelle-Calédonie/Kanaky insérée dans la France ultramarine, pour qui la France serait à la fois mère patrie, puissance de tutelle et alliée pérenne.
Éric Deroo, Les Aventures africaines de Camillo dei Lupi, Éditions Pierre de Taillac, 19,90€
Dans ce roman, l’auteur raconte l’histoire singulière de Camillo dei Lupi, un maçon originaire de Bergame, qui, en 1972, décide de quitter sa vie monotone pour reconstruire le palais d’un roi africain au Dahomey. Plongé dans un univers empreint de rites vaudous, de rivalités princières et d’intrigues impliquant services secrets et trafiquants d’art, Camillo se retrouve au cœur d’une intrigue africaine. Ce roman, nourri par des archives découvertes dans les années 1970, est une immersion dans l’histoire coloniale du Dahomey (actuel Bénin), mettant en lumière les luttes d’influence qui ont façonné la région.
Les auteurs de Conflits publient
Ophélie Roque, Antisèches d’une prof – Pour survivre à l’Éducation nationale, Les Presses de la Cité, 19,90€
Loin d’être un réquisitoire contre l’Éducation nationale, des cahiers de doléance ou une liste des réformes à engager (ou à abroger), cet ouvrage est une immersion dans le quotidien d’un professeur. On y découvre le monde scolaire et sa complexité à travers de multiples anecdotes hautes en couleur. Sans amertume ni colère, mais avec beaucoup d’ironie et un style incisif, l’auteur nous livre son analyse lucide du système et de la réalité du métier de professeur.