L’Organisation Spéciale pendant la Première Guerre mondiale : le modèle turc de contre-guérilla

25 novembre 2020

Temps de lecture : 9 minutes
Photo : Djemal Pacha avec les chefs de tribus irakiennes au sud de Bagdad (c) Wikipedia
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L’Organisation Spéciale pendant la Première Guerre mondiale : le modèle turc de contre-guérilla

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Au crépuscule de l’Empire ottoman, le Comité Union et Progrès s’empare du pouvoir (1908). Si les Jeunes-Turcs brandissent la bannière du panislamisme hors des frontières, ils appliquent à l’intérieure une politique teintée de laïcisme et de panturquisme. C’est dans ce contexte qu’émerge, juste avant la Première Guerre mondiale, l’Organisation spéciale (Teskilât-ı Mahsusa). Cette organisation joue un rôle capital à partir de 1916 dans la lutte contre la révolte arabe.

La contre-guérilla est ici comprise comme l’ensemble des actions militaires, politiques, psychologiques et civiles prises par l’Organisation spéciale ottomane pour annihiler l’insurrection arabe. Comme toute les guerres révolutionnaires la population devient l’enjeu principal : « la fusion de la population et de la force combattante permet à l’insurrection d’utiliser des tactiques de harcèlement et de dissimulation qui lui sont propres [1] ».

Souvent étudiée du point de vue des rebelles, la révolte mérite d’être analysée sous l’angle de l’Organisation spéciale et donc de la répression. Paradoxalement, le nationalisme arabe a lui-même été exalté par les Jeunes-Turcs en Afrique du Nord afin de soulever les colonisés contre leurs  colonisateurs. Finalement, l’arme s’avère être à double tranchant, l’antagonisme turco-arabe l’emporte sur l’appel à la fraternité islamique.

L’Organisation spéciale, premier soutien du nationalisme arabe en Égypte et en Libye

La propagande de l’Organisation contre les nations Alliées

À l’aube du XXe siècle, l’Empire ottoman décline. Reculs territoriaux et défaites militaires s’enchaînent. Avides de concessions, les puissances européennes attendent la chute finale. Du point de vue Jeune-Turc, la décadence prendrait sa source dans le cosmopolitisme. Les Turcs engloutis sous l’universalisme islamique auraient perdu leur rôle de minorités d’élites. Ce constat accouche du Comité Union et Progrès. Sous la poigne d’Enver Pacha, le Comité innerve l’ensemble de l’appareil d’Etat. Il est aussi le vivier occulte de l’Organisation spéciale qui y puise ses cadres.

L’année 1913 inaugure la période des trois pachas. Un triumvirat : Talaat Pacha, Enver Pacha et Cemal Pacha, dirige le pays. Centralisation et turcisme deviennent les maîtres mots de la nouvelle Turquie. Toutefois, le temps joue contre les unionistes et la situation internationale s’aggrave.

La Turquie se trouve prise en étau entre la Russie qui lorgne sur les détroits et la Grande-Bretagne qui avance ses pions sur la route du canal de Suez. Conscients de leur situation précaire, les unionistes jouent leur va-tout et choisissent à l’automne 1914 l’alliance germanique. C’est ici que l’Organisation spéciale entre en scène. À charge pour elle d’allumer les flammes de l’insurrection à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Le réveil de la rue arabe constitue le premier objectif. Dès 1912, des journaux paraissent en Égypte, sous l’impulsion du chef de poste de l’Organisation spéciale, Şeyh Abdulaziz Çaviş. Ces publications mêlent appel à l’insoumission et référence à la Guerre Sainte, au Jihad. Malgré les interdictions continuelles, ces titres renaissent sous de nouveaux noms. La plupart de ces journaux dépendent de l’or turc. C’est le cas en Égypte, mais aussi en Afrique du Nord, en Syrie, en Afghanistan et en Inde. [2]

Outre la propagande, la presse a une autre utilité, elle désinforme l’adversaire. La taille de l’armée de Cemal Pacha, en charge de l’offensive sur le canal de Suez se trouve ainsi grossie. La presse londonienne en janvier 1916 avance le chiffre de 250 000 hommes. En réalité, Cemal peine à rassembler 100.000 soldats [3].

Au même moment, les Jeunes-Turcs encouragent des organisations panislamiques comme le Sphinx en Allemagne, en Suisse ou des écoles de la même mouvance à Constantinople, toujours sous la direction d’Abdulaziz Çaviş [4]. Enfin, l’Organisation élabore une série de diversions afin de camoufler l’invasion de l’Égypte par la IVe armée, attaque dans laquelle elle doit jouer un rôle décisif.

L’Organisation spéciale au Maghreb-Machrek

L’Afrique du Nord, le Levant et la péninsule arabique constituent le principal champ d’opération de l’Organisation spéciale. Rompue à la guerre subversive depuis le conflit italo-turque (1911-1912), les Ottomans disposent d’un capital de sympathie réel en Afrique du Nord.

Au sein de la IVe armée ottomane, Mumtaz Bey dirige la branche de l’Organisation chargée de s’infiltrer en Égypte [5]. En premier lieu, les Turcs cherchent à connaître l’ordre de bataille britannique, repérer les routes, les puits et les dépôts vivres. Dans un deuxième temps les Turcs espèrent s’emparer des points clés, gagner la sympathie des Bédouins, couper les axes de communication, fomenter un climat insurrectionnel prélude à un soulèvement généralisé [6].

Dès août 1914, la Libye est le théâtre d’une entreprise similaire. À la manœuvre se trouve le sénateur ottoman Süleyman Elbaruni protégé grâce à son immunité diplomatique [7]. Plus tard, l’Organisation s’appuie sur les Senoussis, une confrérie islamique qui jouit de solides relais dans  la population.

Cependant, la promotion de l’arabo-islamisme fait figure d’arme à double tranchant. Dans l’Empire ottoman, la même cause porte en germe une charge déstabilisatrice. Le discours panislamiste qui voudrait que les tous les musulmans soient frères et donc égaux, télescope le centralisme turciste des unionistes [8].

En effet, la révolution Jeunes-Turcs et son programme (turquification des langues, de l’éducation) inaugurent une rupture dans l’histoire de l’ottomanisme [9]. Ces tensions amènent les Arabes du Hedjaz à se retourner contre l’Empire ottoman sous l’impulsion des services britanniques et français.

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Le retournement du nationalisme arabe contre l’Empire ottoman

La guerre au milieu des populations

La guerre révolutionnaire est d’abord celle du peuple. Celui-ci est à la fois l’enjeu et l’outil : « Il faut empêcher l’ennemi de puiser dans le peuple les ressources morales et matérielles dont il a besoin pour se renforcer peu à peu, jusqu’à devenir plus fort que l’autorité établie et déclencher alors sa contre-offensive [10] ».

Si la révolte arabe contre les Ottomans débute officiellement en 1916, elle est en réalité pensée et organisée depuis plusieurs mois  sous l’égide des Britanniques [11]. Les Turcs bien renseignés n’ignorent rien de la duplicité du Shérif Hussein et des contacts qu’il entretient avec les Anglo-saxons.

Aussi, l’Organisation spéciale tente-t-elle d’abord, d’allumer des contre-feux et lâche un peu de lest en direction des Arabes. Elle laisse aux chefs locaux une dose d’autonomie, des honneurs et déverse or et cadeaux sur les notables religieux. Les Arabes du Hedjaz sont ainsi exemptés de service dans l’armée régulière. Seuls quelques contingents de volontaires ou supplétifs sont appelés sous les drapeaux [12].

Aux commandes de la IVe armée, Cemal Pacha s’est fixé un objectif grandiose : s’emparer du canal de Suez, s’ouvrir la route du Caire. L’Égypte subjuguée, c’est le cordon ombilical qui relie la Grande-Bretagne à l’Inde qui est rompue. L’Empire britannique vole en éclat.

Au préalable l’Organisation spéciale doit soulever les tribus arabes sur les arrières des Anglais. Cependant, l’échec de l’offensive de février 1915 modifie les plans. Désormais Cemal craint l’action d’une cinquième colonne en Syrie-Palestine. Il soupçonne les autonomistes arabes d’avoir noué des liens avec les pays de l’Entente [13]. Il chasse ensuite les populations de villages entiers au moment même où la famine touche les provinces de Syrie et de Palestine. À tel point que les Jeunes-Turcs sont accusés de « réprimer sévèrement les minorités, de déporter des villages entiers et d’organiser la famine [14] ». La pendaison de dizaines de nationalistes arabes à Beyrouth et Damas en août 1915 vaut à Cemal le surnom de « Boucher ». Le 6 mai 1916, c’est autour d’Abdul Hamid al-Zahrawi, président du premier congrès arabe, d’être pendu sur la place Marjeh au centre de Damas. Aux yeux de nombreux Arabes, les Turcs deviennent une force d’oppression et d’occupation. Deux mois plus tard, la révolte arabe éclate.

C’est là qu’entre en scène, le colonel Thomas Edward Lawrence. À la fois âme et organisateur de la révolte, le colonel britannique a en tête une stratégie globale. Une minorité agissante à condition de jouir d’un solide appui populaire peut l’emporter.  La guérilla selon Lawrence, c’est 2 % de la population active organisée en force de frappe et 98 % de sympathisants passifs [15].

Le succès relatif de la révolte arabe s’explique d’abord par les erreurs d’analyse des stratèges turcs. Ainsi, Philip H. Stoddart explique que l’Organisation a sous-estimé l’efficacité des mesures britanniques prises contre la propagande islamiste. À l’inverse, les Turcs ont surestimé la portée de l’idéologie panislamiste sur les masses d’Égypte et d’Orient. De plus, l’Organisation a supposé, à tort, que la révolte égyptienne contre l’impérialisme britannique conduirait automatiquement les musulmans à se rebeller au nom du Sultan-Calife. Ce ne fut pas le cas [16].

Deux raisons éclairent les déboires turcs. D’abord, la vision hétérodoxe de l’Islam des Jeunes-Turcs ne fait pas l’unanimité. Si le titre de Commandeur des croyants continue à faire autorité à travers le monde musulman, les velléités laïques du comité unioniste scandalisent les wahhabites du Hedjaz, qui s’attachent à maintenir la pureté de l’Islam originel. Ensuite, tout au long de la révolte arabe, la propagande britannique et française s’ingénie avec succès à retourner l’argumentaire religieux de l’Organisation contre elle-même [17]. À ce titre, l’alliance allemande décrédibilise les envolées djihadistes sur la lutte contre les infidèles. Les Unionistes se disent attachés à l’Islam, mais désignent des officiers  chrétiens à la tête de leurs hommes. En juin 1916, les Britanniques parviennent également à convaincre les Arabes, à travers une campagne de presse, que les Turcs entravent le Pèlerinage à la Mecque. En réalité, ceux sont les Anglais qui exercent un blocus militaire [18].

L’utilisation maladroite de l’Islam par les Jeunes-Turcs laïques peine à convaincre les peuples du Hedjaz, tandis que la propagande alliée retourne le discours islamique de l’Organisation spéciale contre la Porte. Dès cette époque, la guerre prend une tournure délicate, car il ne s’agit plus d’utiliser les Arabes de leur plein gré contre leurs compatriotes rebelles ou contre les Alliées, mais de dominer par la force un peuple devenu hostile et soutenu par des agents des puissances occidentales.

La lutte de l’Organisation spéciale dans la répression de l’insurrection arabe

À partir de ce moment,  la stratégie de l’Organisation cherche à retourner les tribus arabes aux moyens de la force, de la corruption [19] ou du dénigrement de l’adversaire. Ainsi, les Turcs révèlent comment les fils du Shérif Hussein détournent à des fins personnels les sommes d’argent envoyés par Londres. L’Organisation spéciale saisit l’occasion pour influencer la perception des populations en dénonçant la corruption des chefs rebelles. Selon les services britanniques du Caire cités par le capitaine de Saint Quentin, le prince Abdallah reverse l’argent britannique aux clients d’Ibn Saoud, concurrent de son père le chérif Hussein : « Abdallah consacre une bonne partie des subsides anglais à essayer de soudoyer la clientèle d’Ibn Saoud et néglige de payer ses propres contingents, donnant ainsi prise à la propagande turque [20] ».

Cependant, la donne locale varie. En Libye, des chefs senoussis choisissent la cause britannique comme Abdüsselam Efendi ou Muhammed Sadik ([21]). En Syrie, Les escadrons de chameliers formés par l’Organisation spéciale ne sont pas toujours fiables [22] et certains chefs locaux se vendent au plus offrant. Ainsi, le Sheriff Hussein, après avoir fourni des milliers de chameaux à l’Organisation pour traverser le Sinaï, prend la tête de l’insurrection arabe [23]. Et il en est de même pour de nombreuses tribus qui oscillent au gré du sort des armes.

À partir de janvier 1916, le Chérif Hussein disperse ses forces à travers le Hedjaz. Il devient donc impossible pour l’Organisation spéciale d’isoler l’ennemi des populations. Plus le conflit dure, plus la rébellion gagne en soutien et en assise internationale [24]. En 1917, l’Organisation spéciale tente de reprendre l’offensive, mais le manque de munitions impacte ses capacités [25].

Les contre-attaques aux raids bédouins sont confiées au corps expéditionnaire du Hedjaz, composé de forces aguerries. Des opérations sont aussi organisées autour de Médine pour déloger le camp de base d’Abdallah, fils du Chérif Hussein [26]. Cependant, la riposte tardive et sans efficacité réelle. L’absence de moyens grève les plans turcs.

Ainsi lorsqu’une unité de l’Organisation spéciale commandée par Hasan Efendi tente de  s’infiltrer en Égypte, seul un tiers des armes et munitions qu’il a demandé sont envoyé [27]. Plus la guerre avance et moins les fournitures indispensables parviennent au front.

En définitive, il apparaît que l’Organisation spéciale a joué un rôle non négligeable dans la campagne de la IVe armée ottomane. Face aux Britanniques, actions de guérilla, de contre-guérilla, de propagande et de renseignement, s’enchaînent. Pourtant le manque de moyens financiers et matériels ne lui a pas permis de parvenir aux résultats escomptés.

Réussissant à priori bien mieux dans l’antisubvertion que dans la subversion, l’Organisation spéciale semble avoir trop misé sur un discours panislamiste aux accents souvent contradictoires. S’il est facile rétrospectivement de juger des erreurs commises par l’Organisation pendant le conflit, il ne faut pas perdre de vue les difficultés inhérentes à ce type de conflit, comme le rappelle l’amiral Guillaud : « les succès en matière de lutte contre un mouvement insurrectionnel sont beaucoup plus rares que les échecs [28] ». Les guérillas, arme du faible au fort, resurgissent régulièrement dans l’histoire et leur étude a donc toujours un intérêt, à l’heure où les conflits asymétriques reviennent au-devant de la scène.

[1] Amiral Édouard Guillaud dans la préface de l’ouvrage Principes de contre-insurrection d’Hervé de Courrèges, Emmanuel Germain, Nicolas Le Nen, Édition Economica, 2010.

[2] Trois quotidiens se succèdent :  El-Hakku ya’lu, El-Hilalü’l-Osmani et El-Hidaye. Philip Stoddard, Osmanlı Devleti ve Araplar 1911-1918, p.68-69.

[3] Rémy Porte, Du Caire à Damas : Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919), 14-18 Éditions 2008, p.137-213.

[4] Winstone, The Illicit Adventure, 166-167.

[5] Polat Safi, Master’s thesis – The Ottoman Special Orgainsation – Teskilât-ı Mahsusa : a historical assessment with particular reference to its operations against british occupied Egypt (1914-1916), 2006, p.42.

[6] ATASE Archive: f: 1836, d: 35, I: 2. cité par Polat Safi, Master’s thesis – The Ottoman Special Orgainsation, p.56.

[7] Atase archive: f: 1843, d: 170, I: 1-173

[8] Rémy Porte, Du Caire à Damas : Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919), 14-18 Éditions 2008, p.33.

[9] Pierre Miquel, Les Poilus d’Orient, Édition Fayard, pp.52-53.

[10] Jacques Hogard, Tactique et Stratégie dans la Guerre révolutionnaire, Revue militaire d’information, n°295, 1958, p.27.

[11] « Le protocole de Damas est signé le 23 mai avec les sociétés secrètes Al-Fatat et Al-‘Ahd. Le chérif promet de lancer la révolte un an plus tard » Olivier Hanne. La révolte arabe en 1916 : mythe et réalité.  2016, La Roche-sur-Yon, France. p.331-354.

[12] Dorothée Schmidt, La Turquie en marge du Golfe, Revue Politique Internationale, n°165 hiver 2019, p.83

[13] Eugene Rogan, The Fall of the Ottomans. The Great War in the Middle East, 1914-1920, Penguin Books, p.288.

[14] Rémy Porte, op. cit., p.125.

[15] Thomas Edward Lawrence, Guérilla dans le Désert, Éditions Mille et une Nuits, 1997, p.42.

[16] « As Eşref Kuşçubaşı puts forward, the Teşkilat erred in a number of judgments. First of all, it underestimated the effectiveness of the British measures taken against the Islamist propaganda. It failed in analyzing that the idea of pan-Islam was not a secret power for the Muslims of Egypt. Secondly, the Teşkilat wrongly assumed that the Egyptian reaction against British imperialism would automatically lead the Muslims to rebel in the name of their masters, the Ottoman Empire. »,  Stoddard, Osmanlı Devleti ve Araplar, 112-113, cité par Polat Safi, Master’s thesis – The Ottoman Special Orgainsation, p.146.

[17] Rémy Porte, op. cit., p.52.

[18] Rémy Porte, op. cit., p.51.

[19] Tancrède Josseran, Les services secrets turcs, de l’Organisation spéciale au MIT, Stratégique, 2014 (N° 105), p. 131-144.

[20] Rémy Porte, Du Caire à Damas : Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919), 14-18 Éditions 2008, p.243

[21] ATASE Archive: f: 1849, d: 103, I: 1-6 and f: 1863, d: 153, I: 8.

[22] Stoddard, Osmanlı Devleti ve Araplar, p. 112-113.

[23] Polat Safi, p.44.

[24] Thomas Edward Lawrence, op. cit., p.24.

[25] Polat Safi, p.146.

[26] Rémy Porte, op. cit., p.243.

[27] Polat Safi, p.56.

[28] Amiral Édouard Guillaud dans la préface de l’ouvrage Principes de contre-insurrection d’Hervé de Courrèges, Emmanuel Germain, Nicolas Le Nen, Édition Economica, 2010.

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À propos de l’auteur
Hubert Roblin

Hubert Roblin

Hubert Roblin. Master 2 de relations internationales. Auteur d’un mémoire portant sur les services de renseignement turcs.
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