Depuis novembre 2023, les attaques des rebelles houthis en mer Rouge ont profondément bouleversé les routes maritimes internationales, provoquant une crise géopolitique et économique majeure.
Ces actions, motivées par un soutien affiché aux Palestiniens dans le conflit israélo-gazaoui, ont ciblé des navires commerciaux, notamment ceux liés à Israël, perturbant ainsi un corridor maritime essentiel entre l’Asie et l’Europe
Une stratégie de pression géopolitique
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont lancé plus de 600 missiles et drones contre des navires marchands dans la mer Rouge, le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe d’Aden. Le 19 novembre 2023, ils ont détourné le navire Galaxy Leader, marquant le début d’une série d’attaques visant à perturber le commerce maritime en réponse à l’offensive israélienne à Gaza.
En mars 2025, les Houthis ont intensifié leurs actions, menaçant de reprendre les attaques contre les navires israéliens tant que l’aide humanitaire ne serait pas autorisée à entrer à Gaza.
Répercussions économiques mondiales
La crise a entraîné une réduction significative du trafic maritime via le canal de Suez, avec une baisse de 66 % signalée par Maersk. Les compagnies maritimes ont été contraintes de détourner leurs navires autour du cap de Bonne-Espérance, allongeant les trajets de plusieurs jours et augmentant les coûts de carburant. Les primes d’assurance ont également grimpé, rendant le transport maritime plus onéreux.
L’Égypte, fortement dépendante des revenus du canal de Suez, a subi des pertes mensuelles estimées à 800 millions de dollars, incitant les autorités à envisager des réductions de 12 à 15 % des frais de transit pour attirer de nouveau le trafic.
Réactions internationales et opérations militaires
Face à l’escalade des attaques, les États-Unis ont lancé l’opération « Gardien de la prospérité » en décembre 2023, une coalition multinationale visant à sécuriser la navigation en mer Rouge. Parallèlement, l’Union européenne a initié l’opération « Aspides » en février 2024, une mission défensive coordonnée pour protéger les navires marchands.
Malgré ces efforts, les attaques ont persisté, notamment avec des frappes contre des navires américains en mars 2025. En réponse, les États-Unis ont intensifié leurs frappes aériennes contre des cibles houthies au Yémen, dans le cadre de l’opération « Rough Rider », visant à affaiblir les capacités offensives des rebelles.
Un cessez-le-feu fragile et des perspectives incertaines
Le 6 mai 2025, un cessez-le-feu a été négocié entre les États-Unis et les Houthis, avec l’aide d’Oman. Bien que cette trêve ait entraîné une diminution des attaques, les grandes compagnies maritimes restent prudentes et hésitent à reprendre leurs itinéraires habituels en mer Rouge.