<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Mexique : la guerre pour la drogue

13 août 2025

Temps de lecture : 2 minutes

Photo :

Abonnement Conflits

Mexique : la guerre pour la drogue

par

Au Mexique, plus de 30 000 homicides sont commis chaque année, dont une grande partie est liée au crime organisé. Entre 2006 et 2025, ce sont plus de 400 000 personnes qui ont été tuées et plus de 100 000 qui ont disparu. Des personnes liées aux cartels, mais aussi des journalistes qui enquêtent, des politiques et des policiers qui s’opposent aux criminels, des membres de la société civile qui mènent des actions de pacifications. Rien ne semble pouvoir arrêter ce mouvement. Plongée dans un pays rongé par les crimes de la drogue.

Article paru dans le no58 – Drogues La France submergée

Massacre de San Fernando (2010-2011) – Tamaulipas

En août 2010, 72 migrants d’Amérique centrale ont été retrouvés massacrés dans un entrepôt à San Fernando, après avoir été enlevés par les Zetas. Ces migrants auraient refusé de travailler pour le cartel. Un an plus tard, en 2011, 193 corps supplémentaires ont été découverts dans des fosses communes dans la même région, également attribués aux Zetas.

Disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa (2014) – Guerrero

Le 26 septembre 2014, 43 étudiants d’une école normale d’Ayotzinapa ont été enlevés par la police locale, puis remis à un cartel local, Guerreros Unidos. Ils ont été torturés, tués et brûlés. L’affaire a mis en lumière la collusion entre autorités et narcotrafiquants.

Massacre de Tlatlaya (2014) – État de Mexico

Des soldats ont exécuté sommairement 22 personnes présentées initialement comme des criminels, après un affrontement avec un groupe présumé lié au narcotrafic. L’affaire a révélé les pratiques extrajudiciaires dans la lutte contre les cartels.

Décapitations et corps pendus

Des cartels comme les Zetas ou le cartel de Jalisco Nouvelle Génération (CJNG) pratiquent régulièrement des décapitations et suspendent des corps aux ponts ou les laissent dans des lieux publics, accompagnés de narcomensajes (messages d’intimidation ou revendications).

Attentat à la voiture piégée à Ciudad Juárez (2010)

Le cartel de Juárez a utilisé pour la première fois un véhicule piégé contre des policiers fédéraux, tuant plusieurs agents et civils.

Attaques contre la presse

Des dizaines de journalistes ont été assassinés pour avoir couvert le crime organisé. Par exemple, Javier Valdez, fondateur du média Ríodoce et spécialiste des cartels, a été tué en 2017 à Culiacán, Sinaloa. Il avait dénoncé les agissements du cartel de Sinaloa.

À lire aussi : Mexique : politique et guerre contre la drogue

Assassinats d’hommes politiques

Des candidats aux élections locales sont régulièrement assassinés. En 2021, plus de 90 candidats ont été tués pendant la campagne électorale, souvent parce qu’ils refusaient de coopérer avec les cartels ou menaçaient leurs intérêts.

Mots-clefs : , ,

À propos de l’auteur
Helena Voulkovski

Helena Voulkovski

Helena Voulkovski travaille sur les risques pays pour un cabinet international d’assurances.

Voir aussi

Grande stratégie du Vatican

Chacun connaît la remarque de Staline « Le Vatican, combien de divisions ? ». Elle est souvent citée pour illustrer les diverses formes de la puissance. L’URSS est disparue depuis des décennies et les grands chefs d’État se sont pressés aux obsèques du pape François : signe que le plus petit État du monde compte encore beaucoup alors qu’il ne contrôle que 0,5 km² et ne recense que 764 habitants. Ce nano-État démontre que l’influence stratégique repose sur des facteurs autres que les ressorts quantitatifs de la puissance, qu’ils soient géographiques, économiques ou militaires.

États-Unis — Venezuela : tout pour l’or noir ?

« Un acte de piraterie internationale », c’est le terme employé par les autorités vénézuéliennes pour qualifier la saisie, sans incident, d’un de leur pétrolier le 10 décembre. Abordé au large des côtes du Venezuela par plusieurs services américains dont le FBI et les gardes-côtes, assistés du département de la Guerre, le navire transportait du pétrole brut vénézuélien et iranien sous sanctions selon Pam Bondi, procureure générale américaine. Elle a ajouté que ce navire est visé par des sanctions américaines depuis plusieurs années en raison de son rôle dans un réseau illicite de transport de pétrole finançant des organisations terroristes étrangères.