Pourquoi il faut sauver le soldat Atos

30 mai 2024

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Photo : Les attaques cybers, des dangers de tous les instants, (c) Pixabay.

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Pourquoi il faut sauver le soldat Atos

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À l’heure où les cyberattaques se multiplient contre les infrastructures critiques, dans le contexte notamment de la guerre en Ukraine, pourrait-on confier sereinement la gestion informatique de nos centrales nucléaires à un acteur non-européen ? 

Par Jean-Jacques Manceau. Journaliste économique, Jean-Jacques Manceau est rédacteur en chef d’IBTimes.fr 

Qui pourrait imaginer, pour entraîner nos modèles d’intelligence artificielle les plus prometteurs ou simuler l’arme atomique, utiliser des supercalculateurs venus des États-Unis, du Japon ou de Chine ? 

Y a-t-il encore quelqu’un estimant que les données les plus sensibles de nos concitoyens, de nos institutions, de nos banques ou de nos entreprises doivent être gérées, stockées et sécurisées dans des data centers hors de notre Continent ? 

La réponse à ces trois questions coule désormais de source : bien sûr que non. 

Et elle souligne l’importance pour la France et l’Europe de disposer d’un acteur du numérique capable de gérer nos données les plus sensibles, sur l’intégralité de la chaîne de valeur ou « de bout en bout », comme il est d’usage de dire dans le secteur. 

Encore faut-il disposer d’une telle entreprise, capable de réunir à la fois les compétences humaines – les ingénieurs, les experts cyber, les data scientists… – et les équipements de pointe, les supercalculateurs petaflopiques, capables de processer des millions de milliards de données par seconde, et bientôt le chiffre vertigineux de milliards de milliards de données par seconde. 

La bonne nouvelle est qu’une telle entreprise, combinant tous ces atouts, existe déjà. Elle a su s’imposer sur la scène internationale de la tech au fil de la dernière douzaine d’années, forte de ses briques technologiques acquises et développées sur une décennie. 

Mais elle est aujourd’hui dans la tourmente, des suites d’un relâchement de leadership et de revirements managériaux qui ont fini par donner le tournis aux marchés financiers et jeter le doute. 

Cette entreprise, c’est Atos. 

Et son positionnement unique, mis sous les projecteurs par la tenue prochaine des Jeux olympiques de Paris pour lesquels elle assure la cybersécurité, suscite les convoitises, malgré les difficultés financières récentes. L’entreprise a besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour finir l’année et de 3,2 milliards d’euros pour réduire sa dette brute, principalement constituée ces 3 dernières années par des acquisitions non financées et le relâchement des résultats opérationnels.

Ces derniers jours, le groupe français de services informatiques Econocom, qui a développé des projets communs de co-traitance dans l’infogérance avec Atos par le passé et établi ensemble une coentreprise en 2022, a indiqué avoir rejoint le consortium formé par Onepoint et l’homme d’affaires Walter Butler, l’un des candidats en lice pour le sauvetage financier d’Atos. 

Onepoint, fondé par David Layani, est devenu le premier actionnaire d’Atos, avec environ 11% du capital. Il défend le projet « One Atos », qui doit mener « à la préservation de l’unité d’Atos », et propose un apport de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’euros d’argent frais. L’offre de David Layani prévoit également une restructuration de la dette d’Atos à hauteur de 3,2 milliards d’euros, conformément au souhait du groupe. 

Face à lui, Daniel Kretinsky allié au fonds Attestor a indiqué avoir soumis une offre « entièrement financée » pour reprendre « l’ensemble du périmètre d’Atos » et être prêt à apporter 1,9 milliard d’euros au groupe, dont 600 millions d’euros de fonds propres et 1,3 milliard de « financements opérationnels ». 

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Une bataille financière sur fond d’enjeux de souveraineté. 

« C’est le rôle de l’État de défendre les intérêts stratégiques d’Atos et d’éviter que des technologies qui sont sensibles, qui sont décisives en matière de supercalculateurs ou de défense, ne puissent dépendre d’intérêts étrangers », a commenté le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour justifier de voler au secours du groupe d’informatique. L’Agence des participations de l’État a soumis, à sa demande, une lettre d’intention pour acheter ses trois activités les plus importantes : les produits de cybersécurité (cryptologie, contrôle d’accès…) ; les ordinateurs de haute performance (supercalculateurs) qui servent notamment à la simulation nucléaire ; et les systèmes dits « critiques », utilisés par les armées ou les services de renseignement. 

« Atos est devenu un sujet de Place, au même titre que Casino, Alstom ou Altice », commente un observateur avisé. Comprendre un sujet qui, des cabinets de conseils aux banques d’affaires, en passant par les avocats, agite tout l’écosystème parisien ! 

Comment en sommes-nous arrivés là ? 

Pourtant, l’histoire d’Atos a longtemps fait figure de success-story. Atos est né en 1997 de la fusion de deux entreprises de service informatiques, Axime et Sligos. Devenue Atos Origin en 2000, à la suite de la fusion entre Atos et Origin, elle reprend le nom d’Atos en 2011 après l’acquisition de Siemens IT Solutions and Services.

L’histoire s’accélère au début des années 2000. Date du début d’une stratégie offensive de l’entreprise pour devenir un leader mondial de la transformation numérique. 

En à peine plus de 10 ans, entre 2008 et 2018, Atos est devenu un acteur clé du secteur. Numéro un européen du cloud hybride, de la gestion de données et des datas centers. Numéro 3 mondial de la cybersécurité et des supercalculateurs, essentiels à l’essor de l’IA.

Une success-story qui a convaincu les analystes et les marchés 

Un profil parfait qui suscitait l’admiration des analystes. Dans une note d’octobre 2019, le très respecté courtier Kepler Chevreux s’enthousiasmait de la stratégie offensive du groupe et des résultats de l’entreprise et révisait ses objectifs fortement à la hausse pour viser un cours de 90 euros, pour l’action de notre big tech française. 

Il faut dire qu’année après année, Atos fait figure de bon élève. Malgré 4 acquisitions majeures qui ont permis à la société de croître plus rapidement que le marché, la dette nette est quasiment nulle en 2020. Le chiffre d’affaires a dépassé les 12 milliards et la marge opérationnelle, un indicateur clé dans les entreprises de services numériques (ESN) s’élève à 1,2 milliard d’euros. 

Tous ont en tête qu’entre la date de sa prise de fonction de PDG d’Atos, le 10 février 2009, et sa date de départ, le 31 octobre 2019, le cours boursier d’Atos est passé de 14 euros à 68 euros. L’ancien ministre de l’Économie a hissé ce groupe de seconde division dans le top 5 mondial du secteur. Sous sa direction, et à coups d’acquisitions, Atos a doublé de taille. En 2017 puis en 2018, Thierry Breton, l’homme à l’origine de l’accélération de la croissance d’Atos, est d’ailleurs nommé dans la liste des 100 PDG les plus performants au monde dans le classement annuel de la Harvard Business Review. 

L’entreprise s’appuie sur une gouvernance solide. Au départ de Thierry Breton pour la Commission européenne, en octobre 2019, l’annonce d’Elie Girard comme son successeur est favorablement accueilli par les marchés, avec un cours qui prend 2% ce jour-là. 

Il faut dire que la succession a été longuement préparée et s’est faite en douceur. Ce que plusieurs analystes n’ont pas manqué de souligner : Elie Girard avait été « fléché » de longue date pour le poste, gravissant progressivement tous les échelons. Elie Girard avait été successivement directeur financier adjoint du groupe, puis directeur financier, directeur général adjoint avant d’être promu directeur général délégué en mars 2019, programmé pour prendre la suite de Thierry Breton. 

Lorsqu’il prend les rênes de l’entreprise en décembre 2019, le cours continue de monter, tout comme en 2020, faisant d’Atos l’une des entreprises qui résistent le mieux à la crise du Covid. Rien ne semblait arrêter le mousquetaire de la data français. Fin 2020, les analystes de Bryan Garnier, séduits par le rachat du leader néerlandais de la cybersécurité MOTIV ICT Security, anticipaient un bond du titre et un cours de 110 euros pour Atos. 

Le faux pas américain 

Mais comme dans toutes les meilleures séries et les bons films, un climax est venu perturber le cours des choses. 

Confiant dans sa capacité à absorber des cibles plus grosses que lui, en 2021, Atos se lance dans une acquisition risquée : une OPA hostile sur le géant américain DXC (ex Hewlett Packard).

Sur le papier, l’opération a de quoi surprendre les marchés. Cette acquisition à 10 milliards d’euros est la plus grosse jamais tentée dans le secteur. Mais après tout, les quatre précédentes opérations de croissance externe avaient bluffé tout le monde ! 

Souvenez-vous, en 2011, Atos met la main sur Siemens IT pour 850 millions d’euros. Une opération stratégique qui va lui donner sa taille critique. Le nouvel ensemble rassemble 78 000 collaborateurs et génère 8,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec une marge de 4 %. Atos devient le deuxième acteur du secteur après IBM et s’ouvre les portes des plus grands comptes. 

Pour financer l’opération, le groupe procède à une augmentation de capital de 250 millions d’euros. La Bourse applaudit. Le cours bondit de 12 %. 

En 2014, Atos veut se renforcer dans le cloud, les supercalculateurs et le Big data et la cybersécurité. Thierry Breton identifie une cible qu’il connaît bien, Bull. Il en a été le Vice-président pendant 2 ans, en 1996-97, avant de rejoindre Thomson (1997-2002) puis France Télécom (2002-2005). 

L’opération est plus modeste, 620 millions d’euros, mais elle permettrait à Atos de devenir le premier acteur européen en Big data. Le patron fait donc une offre en numéraire alléchante aux actionnaires de Bull : 4,90 euros par action, soit une prime de 30 % sur le dernier cours de référence. Là encore, la bourse se régale : +6 % pour l’action. 

Toujours en 2014, Atos avale Xerox ITO, ses 9 800 collaborateurs et ses 300 grands comptes américains. De quoi ajouter 1,1 milliard d’euros dans les comptes. Prix de l’acquisition ? 855 millions d’euros, payés cash ! 

Avec ses 100 000 salariés qui engendrent 11 milliards de CA et 8 % de marge, le groupe affiche désormais ses ambitions : devenir un géant mondial. Et dans la tech, cela passe forcément par les États-Unis. 

Alors en 2018, le patron d’Atos, joue un coup de poker. Il veut mettre la main sur un des champions du cloud, Syntel. Mais l’entreprise, extrêmement rentable (25% de marge !) a un coût : 3 milliards d’euros. Comme pour les 3 acquisitions précédentes réalisées sans endettement net, Breton décide de lancer l’opération en l’auto-finançant par la vente de deux blocs d’actions de sa filiale de paiement électronique, Worldline, en octobre 2019 (1,2 milliard d’euros) et février 2020 (1,5 milliard d’euros). 

Le titre atteint son plus haut historique, à 81 euros. L’homme vient de réussir un coup de maître, car début 2020, l’endettement net du groupe revient à zéro en dépit de cette dernière acquisition. 

Malgré ce track record impressionnant, quand en janvier 2021, des fuites annoncent l’intention d’Atos de mettre la main sur DXC, les marchés voient rouge ! L’action dévisse de près de 20 % dans la journée. En quelques jours, 1,7 milliard d’euros s’envolent en fumée. 

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Errements stratégiques et relâchement opérationnel 

Les analystes pointent immédiatement les errements stratégiques d’une entreprise qui avait promis, 6 mois plus tôt, que le périmètre lui convenait et qu’elle n’envisageait « aucune acquisition majeure ». « Thierry Breton n’était plus aux commandes ! L’opération n’était pas financée. C’était l’opération de trop, se souvient un expert boursier du secteur. » 

Surtout, le « petit » Français Atos, s’attaque à un emblème américain. La réaction négative de Washington ne se fait pas attendre. 

Le début de la descente aux enfers pour l’ancienne gloire du marché parisien qui a quitté le CAC 40 au second semestre 2021. Atos finira par jeter l’éponge sur DXC. 

Un faux pas stratégique en forme de camouflet pour la nouvelle direction. Le management perd sa crédibilité auprès des marchés. Beaucoup d’analystes commencent à douter de la gouvernance mise en place. Après les années Breton, les nouveaux patrons d’Atos donnent l’impression de tanguer. 

Pour preuve, la nouvelle organisation mise en place en février 2020, juste avant la pandémie, ne convainc pas en interne. L’entreprise gérée par métier passe à une gestion par marchés. Les informations ne remontent plus, et la gestion opérationnelle des contrats se dégrade. Résultat, dans un secteur où les talents font l’objet de toutes les attentions, les meilleurs cadres quittent le navire pour renforcer les équipes concurrentes. 

Et dans ce métier, les errements se paient comptant. En quelques mois, le free cash-flow s’effondre et la dette explose. Entre 2020 et 2024, elle s’alourdit de près de 500 millions d’euros chaque année, passant de 467 millions début 2021 à 2,3 milliards début 2024, du fait également de la quinzaine de nouvelles acquisitions, pour un montant proche du milliard d’euros, non financées.

Véritable cas d’école, le Conseil d’administration, acculé, multiplie les mauvaises décisions, en nommant successivement 5 équipes de direction générale en 3 ans après le départ d’Elie Girard en octobre 2021. 

« L’entreprise était clairement hors de contrôle opérationnel depuis le départ d’Elie Girard », se souvient un cadre dirigeant. Les coûts de fonctionnement dérapent. La masse salariale passe de 62 % à 69,2 % du chiffre d’affaires ! Une dérive de près de 900 millions d’euros. 

Dans le même temps, les commissaires aux comptes américains annoncent, à la surprise générale, le 1er avril 2021, ne plus être en mesure d’arrêter les comptes de deux petites filiales américaines. Le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, s’engouffre dans la brèche et ouvre alors une enquête aux États-Unis sur ces deux entités. 

4 mois plus tard, les comptes seront certifiés puis l’enquête refermée. 

Mais sur les marchés, la messe est dite ! Le cours perd dans la journée 13%, à 57 euros. Atos ne vaut plus que 6,3 milliards d’euros. Une diminution de la capitalisation qui pousse les gérants à dégrader la valeur et la « sortir » de leur portefeuille. 

En juillet, Atos émet son premier profit warning après avoir raté ses objectifs du 1er semestre. Le cours perd 15% de plus, à 43 euros, en détruisant à nouveau 777 millions d’euros de valeur. Depuis la rumeur de rachat de DXC, Atos a perdu 4,3 milliards de valorisation. 

C’est dans ce contexte qu’Elie Girard est poussé vers la sortie par Bertrand Meunier, le président du Conseil, après deux ans en fonction. 

Pour le remplacer, Meunier fait un choix étonnant. Il recrute Rodolphe Belmer, l’ancien directeur des programmes de Canal+ puis DG d’Eutelsat. 

Encore plus surprenant, le président accepte qu’il n’arrive qu’en janvier 2022, laissant l’entreprise sans patron. Ce sont Pierre Barnabé et Adrien Gregory, deux figures reconnues du secteur, qui assureront l’intérim, avant que l’entreprise ne les laisse filer… 

Dès son arrivée, Belmer émet un nouveau profit warning, puis s’attache à concevoir un nouveau plan avec le cabinet McKinsey. Il y a urgence. Le cash-flow disponible devient négatif. « Il était troublant que Rodolphe Belmer travaille sur une organisation en trois grandes activités, comme s’il préparait une scission », s’étonne un fin connaisseur d’Atos. 

Campagne de fake news 

Le 12 juillet 2022, le jour de la présentation de son plan, qui vise contre toute attente à séparer l’entreprise en deux, Rodolphe Belmer annonce qu’il quitte l’entreprise. Le cours s’effondre à 11,06 euros (-30%).

Pas de quoi déstabiliser Meunier qui nomme dans la foulée un tandem de co-CEO venant de l’interne, Nourdine Bihmane et Philippe Oliva. 

Pour sauver sa tête, Bertrand Meunier charge alors une floppée de communicants et de banquiers d’affaires de convaincre le tout-Paris que la situation actuelle est liée à la mauvaise gestion des dirigeants précédents. 

L’entreprise aurait « raté le virage du cloud et l’offshoring (faire gérer des contrats dans des pays à bas coûts). Surtout, Atos aurait été trop gourmand et fait trop d’acquisitions. 

Si 4 opérations en 11 ans peuvent sembler beaucoup, « la croissance externe est la règle dans ce secteur », confie un journaliste spécialisé, en rappelant que Capgemini a réalisé sur la même période une trentaine d’acquisitions, dont 5 majeures, pour un montant plus de deux fois supérieur à celles d’Atos, alors que leurs chiffres d’affaires étaient comparables en 2011. Capgemini aura ainsi intégré plus de 100 000 nouveaux collaborateurs par acquisition contre 50 000 pour Atos. 

Sans solutions ni plan stratégique, la direction commence à avoir des velléités de vente du groupe par appartements. Un détricotage en règle d’une stratégie validée par le même Meunier, administrateur depuis 15 ans. 

Début octobre 2023, un nouveau Directeur général, Yves Bernaert, est nommé pour remplacer le tandem de co-CEO, à peine 15 mois après leur nomination. 

La dernière cartouche de Bertrand Meunier qui finit par démissionner, à la demande d’une partie des actionnaires, le 16 octobre 2023. Il est remplacé par Jean-Pierre Mustier. 

Le 15 janvier 2024, Yves Bernaert annonce sa démission 4 mois après sa nomination « en raison d’une différence de point de vue sur la gouvernance pour ajuster et exécuter la stratégie ». Il est remplacé par le directeur financier, Paul Saleh. 

À la bourse, Atos a touché le fond. Plus un jour ne passe sans que l’affaire ne rebondisse. Mi-mai, les créanciers qui portent la dette ont prévenu l’État qu’ils ne veulent pas de l’offre de reprise de Daniel Kretinsky. Le vent semble tourner en faveur du consortium de David Layani, le patron de Onepoint. Les Sénateurs français, qui ont pris la plume pour rédiger un rapport d’information sur l’avenir d’Atos, voient plutôt d’un bon œil cette solution qui prend en compte la dimension souveraine du groupe. Affaire à suivre.

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