Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, New York et Shanghai et ancien conseiller de Michel Rocard. Propos recueillis par Sylvain Gouguenheim.
Quel est à vos yeux l’ouvrage de géopolitique qui éclaire le mieux les rapports de force à l’échelle mondiale ?
Plusieurs viennent à l’esprit mais tout particulièrement Tout empire périra de Jean-Baptiste Duroselle dont Jacques Freymond disait en 1981 : « L’observation de l’évolution du monde depuis 1945 devrait nous inciter à penser que les progrès de la science et de la technologie, pas plus que le développement de la puissance militaire n’ont abouti à l’instauration d’une hiérarchie stable des puissances, que le processus de modernisation par généralisation de la civilisation technique, bien loin de supprimer la conscience de l’identité culturelle, a stimulé la volonté de la protéger et qu’en fait, à travers la résistance de milliers de petits groupes réels, le consensus est partout mis en question et les pouvoirs menacés. » Il y a près de quarante ans !
Quel ouvrage de géopolitique avez-vous lu récemment ?
Aveuglements de Jean-François Colosimo. Qui éclaire la force du spirituel et paradoxalement fournit des arguments pour une laïcité véritable
Parmi les phénomènes géopolitiques actuels, lesquels vous semblent les plus importants ?
Le grand retour des Empires, des Tribus, des Nations et de la Foi comme vecteur dynamique et nostalgique de l’Histoire.
Crédit photo : Ecole polytechnique via Flickr (cc)