• Je m'abonne
  • Se connecter
Revue Conflits - Histoire, géopolitiquen relations internationales
  • Accueil
  • Thèmes
    • Economie, énergies et entreprises
    • Droit
    • Religion
    • Conflits armés
    • Mers et Océans
    • Criminalité et terrorisme
    • Art
  • France
  • Europe
    • Europe occidentale
    • Europe de l’Est
  • Afrique
    • Afrique subsaharienne
    • Maghreb
    • Moyen-Orient
  • Amérique
    • Amérique du Nord
    • Amérique latine
  • Asie
    • Asie du Sud
    • Asie de l’Est
    • Asie du Sud-Est
    • Pacifique
  • Livres
  • Médias
    • Podcasts
    • Vidéos
    • Actualités
  • FAQ
  • KIOSQUE NUMERIQUELa revue
Pas de résultats
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Thèmes
    • Economie, énergies et entreprises
    • Droit
    • Religion
    • Conflits armés
    • Mers et Océans
    • Criminalité et terrorisme
    • Art
  • France
  • Europe
    • Europe occidentale
    • Europe de l’Est
  • Afrique
    • Afrique subsaharienne
    • Maghreb
    • Moyen-Orient
  • Amérique
    • Amérique du Nord
    • Amérique latine
  • Asie
    • Asie du Sud
    • Asie de l’Est
    • Asie du Sud-Est
    • Pacifique
  • Livres
  • Médias
    • Podcasts
    • Vidéos
    • Actualités
  • FAQ
  • KIOSQUE NUMERIQUELa revue
Pas de résultats
Voir tous les résultats
Conflits
Pas de résultats
Voir tous les résultats

Du bon usage du déterminisme, éditorial du n°3

Pascal Gauchon De Pascal Gauchon
1 octobre 2014
Dans Actualités
4 Minute de lecture
Du bon usage du déterminisme
Print Friendly, PDF & EmailImprimer l'article

Selon Napoléon la politique des États est dans leur géographie. La formule de l’Empereur fournirait un beau sujet de controverse à Yves Lacoste et Lucio Caracciolo, contempteurs du déterminisme géographique, comme à Robert D. Kaplan qui appelle dans ce numéro 3 à une « revanche de la géographie ». Le Japon, qui fait l’objet du dossier de ce numéro, fournira des arguments aux uns et aux autres. Le milieu naturel détermine les lignes de force de la géopolitique japonaise ; mais ce sont les Japonais qui les ont tracées.

‟L’Archipel absolu”

Du bon usage du déterminisme
Conflits n°3 est en kiosque !

Première réalité du Japon, l’insularité. Elle a encouragé les Japonais à se considérer comme un peuple autochtone, à l’instar des Athéniens de l’Antiquité ; les mers leur ont permis de s’isoler du monde pendant plus de deux siècles, elles ont protégé des invasions, elles ont freiné les flux migratoires jusqu’à aujourd’hui. Ainsi les Japonais se voyaient, conformément à la philosophie du kokutai, comme une grande famille issue de l’Empereur. Le sentiment d’identité et la cohésion sociale, qui a impressionné lors de la catastrophe de Fukushima, en découlent tout comme le refus de l’immigration, le droit du sang et les « exceptions japonaises ».

Pour d’autres, l’unité du peuple japonais est un mythe puisque ses habitants sont venus autrefois de Chine, de Corée et peut-être d’Asie du Sud-Est. Ce mythe aurait été bâti dans le dernier tiers du XIXème siècle, en un mouvement d’« invention de la tradition », afin de mobiliser la population autour d’un projet commun, la modernisation sous l’égide de l’Empereur.

Fruit de l’insularité et du nationalisme de la période Meiji, le sentiment identitaire japonais confirme la connivence entre géographie et politique.

Le milieu naturel détermine les lignes de force de la géopolitique japonaise ; mais ce sont les Japonais qui les ont tracées.

Les vertus de l’éloignement

Au XVIIIème siècle, au temps de la marine à voile, il fallait trois ans pour effectuer le trajet aller-retour entre Londres et Tokyo. Cet éloignement a amorti le choc du contact avec l’Occident que toutes les civilisations ont affronté. Il contribue à la résistance du Japon face à la menace extérieure. Sa réponse tient dans l’expérience du Meiji que résume la formule Wakon-Yosai, « une âme japonaise, une technique occidentale ». Pour mieux rester lui-même, le Japon copie les méthodes venues de l’Ouest.

Il n’est pas le seul à avoir tenté cette synthèse. Ne prenons qu’un exemple, au début du XIXème siècle, l’Égypte de Méhémet Ali. Parmi toutes les raisons qui expliquent son échec, on retiendra l’hostilité du Royaume-Uni. Londres ne pouvait admettre l’émergence d’une puissance moderne sur la route des Indes.

L’explication géographique ne suffit pourtant pas. À la mort de Méhémet Ali, ses réformes sont abandonnées, rejetées par une société méfiante envers les nouveautés. Pauvre Égypte, si loin de la modernité, si près de l’Angleterre !
Heureux Japon si loin de l’Europe ! Et heureux Japon dont les élites ont su créer une combinaison fragile mais efficace de tradition et de modernité.

Pauvre Japon ?

Le manque de ressources et de terres aurait contraint le « frugal Japon » à une expansion d’abord militaire, puis commerciale à partir de 1945. Marquée par le déterminisme géographique le plus total, cette interprétation est fausse. Avant l’époque du Meiji, le Japon avait fait éclore une société civilisée au plus haut point en utilisant efficacement des ressources qui ne sont pas si minces : des pluies qui permettent deux récoltes par an dans le Sud ; une mer « cultivée » (Augustin Berque) ; la soie et le chanvre pour l’activité textile ; quelques gisements de fer ; la paille de riz pour le tatami… Le Japon ancien vivait en adéquation avec une nature un peu chiche, sans doute, mais il en tirait le meilleur parti.
C’est le choix de la modernisation qui déstabilise cet équilibre fragile. Il faut du charbon, du fer, et le Japon n’en produit pas assez. La croissance de la population s’accélère grâce aux progrès médicaux et il faut plus de terres. Et du coton pour Osaka, le « Manchester japonais », et plus tard du pétrole, du caoutchouc… Alors l’expansion s’impose comme une nécessité.

Tout se passe comme si la géographie du Japon avait changé en 1868, lors de la révolution du Meiji. Les nouvelles orientations en font brutalement un territoire pauvre en ressources.

On peut concéder aux déterministes que la géographie fait la géopolitique ; à condition qu’ils admettent que la politique fait la géographie.

Crédit photo : adforce1 via Flickr (cc)

Conflits n°3 spécial #Japon / éditorial de P. Gauchon : Du bon usage du déterminisme http://t.co/E6TWNcut4j pic.twitter.com/uNqnfagH1b

— Revue Conflits (@revueconflits) 1 Octobre 2014

[divider]

Boutique. Voir l’intégralité des numéros : cliquez ici

[product_category category= »numero-papier » orderby= »rand » per_page= »4″]

Vous appréciez nos articles ? Partagez-les sur vos réseaux sociaux !
Tags: ÉgypteJaponOccidentRoyaume-Uni
Pascal Gauchon

Pascal Gauchon

Historien de formation, j'ai été amené à me spécialiser en économie, puis en géographie. Par ailleurs, je suis venu à l'écriture par l'enseignement. J'en garde le souci, dans les ouvrages que je rédige et que je fais rédiger, de l'utilité : pas de prétention "scientifique", pas d'originalité de principe, mais le souci de publier des livres efficaces. Je dirige la collection Major aux PUF depuis 1992.

A lireaussi

Quel avenir pour le trumpisme ?
Actualités

Quel avenir pour le trumpisme ?

De Pascal Gauchon
15 janvier 2021
La taxe GAFA est-elle utile à la France ?
Actualités

La taxe GAFA est-elle utile à la France ?

De Louis Pécastaing
12 janvier 2021
Ursula von der Leyen, portrait d’une ambitieuse
Actualités

Ursula von der Leyen, portrait d’une ambitieuse

De Michel Faure
12 janvier 2021
L’insoluble paradoxe du régime iranien
Actualités

L’insoluble paradoxe du régime iranien

De Hamid Enayat
11 janvier 2021
Confidences d’un guerrier de haute mer
Actualités

Confidences d’un guerrier de haute mer

De Frédéric Pons
10 janvier 2021

Les podcasts de la Revue Conflits

Profitez-en

Conflits abonnements

> Découvrir les offres

La newsletter de Conflits

Thank you!

You have successfully joined our subscriber list.

En kiosque actuellement

Conflits n°26

> Acheter le magazine
> Déjà abonné ? Lire le magazine

Les articles les plus lus

  • Bouddhisme et islam, un affrontement inévitable ?

    Bouddhisme et islam, un affrontement inévitable ?

    0 partages
    Partager 0 Tweet 0
  • Confidences d’un guerrier de haute mer

    0 partages
    Partager 0 Tweet 0
  • Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques

    0 partages
    Partager 0 Tweet 0
  • Complotisme autorisé et complotisme interdit

    0 partages
    Partager 0 Tweet 0
  • Podcast. Les Français au service de l’étranger. Clément Fayol

    0 partages
    Partager 0 Tweet 0

A propos de Conflits

Contacter Conflits

Les auteurs

Inscrivez-vous à la newsletter de Conflits

Mentions légales

Conflits est édité par la Société d’Édition et de Presse Antéios (SEPA). Gérant et directeur de la publication : Gil MIHAELY. Siège social : 32 rue du Faubourg Poissonnière 75010 PARIS.

RCS Paris n°802 072 504. Dépôt légal à parution.
Commission paritaire : 0624 I 92339

CGV

CGV Apple Store

Déjà client ?

> Lire les magazines

> Mon compte (abonnements, factures…)

Où trouver Conflits en kiosque

> Trouver le marchand de journaux le plus proche de chez moi (France uniquement)

  • Accueil
  • Thèmes
    • Economie, énergies et entreprises
    • Droit
    • Religion
    • Conflits armés
    • Mers et Océans
    • Criminalité et terrorisme
    • Art
  • France
  • Europe
    • Europe occidentale
    • Europe de l’est
  • Afrique
    • Afrique subsaharienne
    • Maghreb
    • Moyen-Orient
  • Amérique
    • Amérique du Nord
    • Amérique latine
  • Asie
    • Asie du Sud
    • Asie de l’Est
    • Asie du Sud-Est
    • Pacifique
  • Livres
  • Médias
    • Actualités
    • Podcasts
  • > JE M’ABONNE
  • Déjà client ?
  • Lire le magazine

© 2019 Conflits

Nous utilisons des cookies afin de mesurer l'audience du site.J'ACCEPTEPolitique de confidentialité

Êtes-vous sûr de vouloir vous déconnecter ?

Déconnexion