11 trafiquants tués dans les Caraïbes, Caracas accuse les États-Unis d’exécutions extrajudiciaires

4 septembre 2025

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Photo : (c) Wikipedia

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11 trafiquants tués dans les Caraïbes, Caracas accuse les États-Unis d’exécutions extrajudiciaires

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Le Venezuela accuse Washington d’exécutions extrajudiciaires après une frappe américaine ayant tué 11 personnes dans les Caraïbes. Tandis que Diosdado Cabello dénonce un « assassinat » sans procès, les États-Unis affirment avoir neutralisé des narcotrafiquants liés au cartel du Tren de Aragua, aggravant encore la crise avec Caracas.

Le ministre vénézuélien de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a accusé mercredi les États-Unis d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires en frappant un bateau dans les Caraïbes qui selon Washington transportait des narcotrafiquants.

« Ils ont assassiné 11 personnes sans passer par la justice. Je demande si cela est acceptable », a déclaré M. Cabello dans son émission télévisée Con el Mazo Dando.

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Les États-Unis ont affirmé mardi avoir mené une « frappe ciblée » dans la mer des Caraïbes tuant « 11 narcoterroristes », selon M. Trump, membres supposés du cartel vénézuélien du Tren de Aragua « transportant des stupéfiants à destination des États-Unis ».

Ces détails n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante par l’AFP.

Tren de Agua, principal cartel du Venezuela

Né dans les années 2000 dans la prison de Tocorón, dans l’État d’Aragua, le cartel Tren de Aragua est l’un des plus puissants d’Amérique latine. D’abord structuré comme un réseau de détenus contrôlant extorsions et trafics à l’intérieur de la prison, il s’est transformé en une organisation transnationale. Il est aujourd’hui actif au Venezuela mais aussi en Colombie, Pérou, Chili, Brésil, Équateur et jusqu’aux États-Unis et en Europe. Ses activités vont du trafic de drogue au trafic d’armes et d’êtres humains, en passant par la prostitution forcée, les extorsions et les enlèvements.

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Considéré comme le groupe criminel le plus puissant du Venezuela, le Tren de Aragua exploite la crise migratoire vénézuélienne pour recruter et étendre son influence le long des routes migratoires sud-américaines. Les 6 millions de Vénézuéliens qui ont quitté le pays en raison de la désolation économique sont autant de relais potentiel pour le cartel qui recrute massivement dans les camps de migrants.

Réactions du Venezuela 

« Aucun soupçon de trafic de drogue n’autorise les exécutions extrajudiciaires en mer », a dénoncé M. Cabello, considéré comme le numéro deux du pouvoir au Venezuela. « Ce n’est pas clair, ils n’ont rien expliqué, ils annoncent pompeusement avoir assassiné 11 personnes. C’est très délicat. Et le droit à la défense ? », a martelé le ministre.

Cette action militaire marque une escalade spectaculaire depuis la signature par le président américain d’un décret autorisant l’utilisation de l’armée contre les cartels de la drogue.

Trump, dont la campagne électorale promettait une guerre aux trafiquants de drogue qui inondent les États-Unis de cocaïne et de fentanyl, accuse le président vénézuélien Nicolas Maduro de diriger un réseau de trafic. La Maison-Blanche a récemment porté à 50 millions de dollars la prime en vue de son arrestation.

De son côté, M. Maduro fait planer la menace d’un débarquement américain et affirme que le Venezuela est prêt à la « lutte armée pour la défense du territoire national », bien que les États-Unis n’aient pas menacé publiquement d’envahir son pays.

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