Infographie – Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis en 2024

4 avril 2025

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Infographie – Les principaux partenaires commerciaux des États-Unis en 2024

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L’Union européenne est le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Une relation mise à mal par la hausse des tarifs douaniers.

Selon les données publiées par le Bureau d’analyse économique américain, les États-Unis ont conservé en 2024 un réseau de partenaires commerciaux très concentré autour d’une dizaine d’acteurs majeurs, avec un volume total d’échanges de biens et services dépassant les 6 000 milliards de dollars.

L’Union européenne, premier partenaire commercial global

Avec 810,4 milliards de dollars d’importations et 649,2 milliards d’exportations, l’Union européenne demeure le premier partenaire commercial global des États-Unis. Les échanges transatlantiques concernent essentiellement des biens manufacturés, des produits pharmaceutiques, des équipements industriels et des services financiers et technologiques. La balance commerciale est déficitaire pour les États-Unis vis-à-vis de l’UE, mais l’UE reste un marché crucial pour les exportateurs américains.

L’année 2024 est toutefois marquée par la mise en œuvre de nouvelles taxes douanières par l’administration Trump, avec un droit de douane additionnel de 20% sur tous les produits européens à partir du 5 avril. En France, les secteurs du luxe, de la cosmétique, des vins et spiritueux (notamment le cognac) et de l’automobile sont particulièrement visés. Bruxelles a dénoncé ces mesures comme contraires aux règles de l’OMC, mais envisage une riposte sélective.

Le Mexique et le Canada, piliers de l’ALENA/AEUMC

Le Mexique (562,3 milliards d’importations, 383,3 milliards d’exportations) et le Canada (475,9 milliards d’importations, 440,2 milliards d’exportations) occupent respectivement la 2e et la 3e place. Ces relations commerciales s’inscrivent dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (AEUMC), successeur de l’ALENA, qui encadre les flux de biens industriels, de véhicules, d’hydrocarbures et de produits agricoles. Le Mexique est désormais le principal partenaire bilatéral en matière d’importations, dépassant la Chine pour la deuxième année consécutive. Cela s’explique notamment par le mouvement de relocalisation (nearshoring) des chaînes de valeur industrielles vers l’Amérique du Nord.

La Chine, un partenaire sous tension

La Chine conserve sa place parmi les cinq premiers partenaires avec 462,5 milliards d’importations vers les États-Unis contre seulement 199,2 milliards d’exportations. Cette forte asymétrie alimente depuis plusieurs années les tensions commerciales. Les relations économiques sino-américaines restent marquées par les surtaxes imposées sous les mandats de Trump, les restrictions technologiques et les incertitudes stratégiques. Depuis avril 2025, les produits chinois sont soumis à une taxe additionnelle de 34 %, dans le cadre du programme de « droits de douane réciproques » mis en place par l’administration Trump. Cette mesure vise en priorité les biens manufacturés, les panneaux solaires, les batteries et certains produits électroniques.

Les puissances industrielles asiatiques au second plan

Le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et l’Inde figurent dans le top 10. Le Japon reste un fournisseur clé dans les domaines de l’automobile et de l’électronique. La Corée du Sud et Taïwan sont essentiels dans la chaîne mondiale des semi-conducteurs. L’Inde, en pleine montée en puissance, bénéficie d’une diversification des approvisionnements hors-Chine, notamment dans le secteur des services informatiques. Tous ces pays sont néanmoins concernés par les nouvelles surtaxes américaines, avec des taux de 24 % pour le Japon, 25 % pour la Corée du Sud, 32 % pour Taïwan, et 26 % pour l’Inde à compter du 5 avril 2025.

Des absents remarqués : Brésil, Russie, Moyen-Orient

Malgré sa taille économique, le Brésil n’apparaît pas dans les dix premiers partenaires, tout comme la Russie, largement écartée des circuits commerciaux américains depuis 2022. Le Moyen-Orient, bien que stratégique pour l’énergie, ne figure pas dans les flux principaux de biens et services. Le Brésil reste toutefois un fournisseur important de matières premières agricoles. Il est désormais concerné par une taxe additionnelle de 10 %, appliquée de manière uniforme à tous les pays non cités explicitement dans le plan tarifaire américain.

Comparaison avec les années précédentes

Entre 2021 et 2024, le paysage commercial des États-Unis a évolué, avec un recul relatif de la Chine et une montée en puissance du Mexique. En 2021, selon les données du Bureau of Economic Analysis (BEA), la Chine était le premier partenaire en importations (506,4 milliards de dollars), mais elle a été dépassée en 2023 par le Mexique (475,6 milliards contre 427,2 milliards pour la Chine). Cette dynamique confirme un recentrage des échanges vers les partenaires proches, favorisé par les tensions géopolitiques et les nouvelles politiques industrielles américaines.

À lire également : « Il faut prendre Donald Trump au sérieux ». Entretien avec Stephen Wertheim

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