Artémis II : le retour de l’humanité autour de la Lune

23 octobre 2025

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Photo : (c) AFP

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Artémis II : le retour de l’humanité autour de la Lune

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Le programme Artemis de la NASA marque le grand retour de l’humanité vers la Lune, plus de cinquante ans après la mission Apollo 17. Il ne s’agit pas seulement de revivre l’exploit des années 1970, mais de préparer une présence humaine durable sur notre satellite naturel, étape essentielle vers l’exploration habitée de Mars.

Après le succès d’Artemis I en 2022, qui a permis de tester sans équipage le lanceur SLS (Space Launch System) et la capsule Orion, la mission Artemis II représente une étape décisive : ce sera le premier vol habité du programme.

Le départ est actuellement prévu entre février et avril 2026, depuis le Kennedy Space Center en Floride. La mission doit durer environ dix jours. Durant cette période, la capsule Orion effectuera un survol de la Lune sans alunir, avant de revenir sur Terre pour un amerrissage dans l’océan Pacifique. Ce vol orbital permettra de vérifier que tous les systèmes vitaux et techniques fonctionnent correctement en conditions réelles : gestion de la vie à bord, communication, propulsion, contrôle thermique et navigation.

Valider la présence d’un équipage

L’un des objectifs majeurs d’Artemis II est de valider la sécurité et la fiabilité du vaisseau Orion avec un équipage humain à bord. Les astronautes serviront à la fois de pilotes et de sujets d’étude scientifique. Le programme ARCHeR (Artemis Research for Crew Health and Readiness) analysera les effets du vol spatial lointain sur la santé humaine : sommeil, stress, cognition, adaptation physiologique. En parallèle, la mission permettra de réaliser des observations de la Lune et de collecter des données qui aideront à préparer les futures missions d’exploration.

L’équipage d’Artemis II sera composé de quatre astronautes. Le commandement reviendra à Reid Wiseman, pilote de chasse et vétéran de la Station spatiale internationale. À ses côtés, Victor Glover sera le pilote de la mission. Christina Koch, ingénieure et ancienne spécialiste en physique spatiale, participera également à ce vol historique : elle détient déjà le record du plus long séjour spatial pour une femme. Enfin, Jeremy Hansen, de l’Agence spatiale canadienne, représentera le Canada : il sera le premier non-Américain à voler vers la Lune. Cet équipage incarne à la fois la diversité et la coopération internationale au cœur du programme Artemis.

Le profil de vol d’Artemis II est ambitieux. Après le lancement par la fusée SLS, Orion effectuera une orbite terrestre avant d’allumer son moteur principal pour s’élancer vers la Lune. Le vaisseau suivra alors une trajectoire libre autour du satellite, atteignant une distance de près de 9 000 kilomètres au-delà de la surface lunaire, avant de revenir vers la Terre. Durant le trajet, les astronautes mèneront plusieurs expériences, notamment des tests de communication et d’observation de la surface lunaire, tout en surveillant le comportement du vaisseau et des systèmes embarqués.

Une mission pleine de défis

Cette mission n’est pas sans défis. Les ingénieurs de la NASA ont dû corriger plusieurs problèmes identifiés lors d’Artemis I, notamment des fissures sur le bouclier thermique et des fuites d’hydrogène lors du ravitaillement. Ces ajustements visent à garantir la sécurité absolue de l’équipage. De plus, les contraintes budgétaires et la complexité du programme pourraient encore provoquer des retards, mais la NASA se montre confiante quant au respect du calendrier.

Si Artemis II se déroule comme prévu, ce sera le premier vol habité autour de la Lune depuis plus de cinquante ans. Ce succès ouvrirait la voie à Artemis III, dont l’objectif est de déposer des astronautes sur la surface lunaire, dont la première femme et la première personne issue d’une minorité. Les leçons tirées d’Artemis II seront essentielles pour préparer ce moment historique et, à plus long terme, pour concevoir les missions habitées vers Mars.

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