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« Par le fer et par le sang »

Pierre Royer De Pierre Royer
23 mars 2021
Dans Europe, Europe occidentale
3 Minute de lecture
« Par le fer et par le sang »

Anton von Werner, The Proclamation of the German Empire (January 18, 1871)

Cette formule, encore plus cinglante en version originale (durch Eisen und Blut), clôture une phrase clé d’un discours du ministre des Affaires étrangères et ministre-président de Prusse, Otto von Bismarck : « Ce n’est pas par des discours et des votes à la majorité que seront décidées les grandes questions de notre temps […], mais par le fer et le sang. » Ce dernier l’a prononcée le 30 septembre 1862 devant la Chambre des représentants de Prusse pour justifier la réforme de l’armée qu’il présentait, une semaine après sa nomination par Guillaume Ier. Elle préfigure le surnom de « chancelier de fer » qui sera donné à son auteur à la fin de sa carrière.

Certains ont voulu voir dans ce programme inaugural la preuve d’une volonté de puissance du futur chancelier de l’Empire allemand, annonçant les appétits de 1914, voire hitlériens. Certes, Bismarck est pangermaniste, au sens étymologique, puisqu’il veut réunir les Allemands en un seul État, mais il n’inclut pas pour autant tous les germanophones – il bâtit la « petite Allemagne » en écartant les Autrichiens, vaincus à Sadowa (1866). La politique étrangère de Bismarck contredit d’ailleurs toute interprétation mégalomaniaque, puisqu’il arrêtait la guerre dès le but atteint, comme on le voit en 1866, mais aussi dans la guerre des duchés contre le Danemark (1864). Même en 1870, s’il provoque sciemment la déclaration de guerre de la France[1], il accepte de traiter dès que le gouvernement de défense nationale en envisage l’hypothèse ; et il était réticent à l’annexion de la Moselle, voulue par les industriels et les militaires, mais susceptible de poser plus de problèmes à long terme que celle de l’Alsace.

Une approche aussi clausewitzienne interdit de voir en Bismarck un apôtre de la « guerre totale ». On peut d’ailleurs mettre la brutalité de sa conclusion sur le compte d’un effet rhétorique, son auditoire pouvant y reconnaître une allusion à un poème patriotique de 1813 : « Car seul le fer peut nous sauver, Seul le sang peut nous délivrer… » 1813, année de la victoire fondatrice de Leipzig[2].

A lire aussi : De quoi la Realpolitik est-elle le nom ?

Pour éclairer son intention en 1862, il faut rétablir l’incise – souvent omise – qui précède la fameuse formule finale : « ce fut la grande erreur de 1848-1849 ». Le conservateur Bismarck inscrit ainsi sa démarche à l’opposé de celle, libérale, du « printemps des peuples » et de l’Assemblée nationale de Francfort (18 mai 1848 – 31 mai 1849), première assemblée élue à l’échelle de l’Allemagne, qui avait adopté une déclaration des droits fondamentaux et une constitution monarchique. Le roi de Prusse d’alors, Frédéric-Guillaume IV (1795-1840-1861), frère aîné de Guillaume Ier, refusa la couronne impériale qui lui fut offerte parce qu’il ne voulait pas « la ramasser dans le caniveau » – roi de droit divin, il considérait comme une déchéance de tenir sa légitimité d’une assemblée populaire.

La démocratie a heureusement progressé depuis un siècle et demi et s’invite timidement dans les relations internationales, à l’occasion de grandes conférences et de la mise en œuvre occasionnelle des principes de la sécurité collective. Mais à voir la multiplication des confrontations ou  interventions armées, la course aux armements généralisée et l’activisme terroriste de minorités radicalisées, l’espoir d’une mondialisation irénique sous l’effet du « doux commerce » s’éloigne de plus en plus ; la phrase de Bismarck semble avoir encore de l’avenir, comme les principes de l’équilibre qu’il construisit pour conjurer une guerre de revanche de la France pendant deux décennies. C’est l’abandon de cette politique après la démission en 1890 de Bismarck, en désaccord avec le petit-fils de Guillaume Ier et nouvel empereur, Guillaume II, qui conduisit à la mise en place des conditions d’un conflit généralisé en Europe. Car s’il fallait une dernière preuve que Bismarck n’était pas un va-t-en-guerre pathologique, il suffirait de citer cette autre formule, moins connue : « Quiconque a déjà regardé dans les yeux vitreux d’un soldat mourant sur le champ de bataille réfléchira bien avant de commencer une guerre. »

A lire aussi: La grande défaite 1870-1871

 

Notes

[1] C’est le fameux épisode de la « dépêche d’Ems ».

[2] Voir Conflits n° 20, p. 38-39.

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Tags: abonneguillaume Ierpangermanismevon Bismarck
Pierre Royer

Pierre Royer

Agrégé d’histoire et diplômé de Sciences-Po Paris, Pierre Royer, 53 ans, enseigne au lycée Claude Monet et en classes préparatoires privées dans le groupe Ipesup-Prepasup à Paris. Ses centres d’intérêt sont l’histoire des conflits, en particulier au xxe siècle, et la géopolitique des océans. Dernier ouvrage paru : Dicoatlas de la Grande Guerre, Belin, 2013.

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