Carte – Les principaux pays producteurs de café en 2024

11 mars 2025

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Carte – Les principaux pays producteurs de café en 2024

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Le café est l’une des matières premières agricoles les plus échangées au monde, et sa production est dominée par quelques grands pays. La production mondiale repose essentiellement sur l’Amérique latine, avec une dichotomie forte entre arabica et robusta. 

Selon les données publiées en décembre 2024 par le US Department of Agriculture (USDA), la production mondiale repose en grande partie sur l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est.

Arabica vs Robusta : quelles différences ?

Le café se divise principalement en deux grandes variétés : l’Arabica (Coffea arabica) et le Robusta (Coffea canephora). L’Arabica, qui représente environ 60-70 % de la production mondiale, est apprécié pour ses arômes complexes, son acidité plus marquée et sa douceur. Il pousse en altitude (600 à 2000 mètres) et nécessite un climat tempéré. En revanche, le Robusta, plus résistant aux maladies et aux conditions climatiques difficiles, pousse à des altitudes plus basses et offre une saveur plus corsée avec une teneur en caféine presque deux fois supérieure à celle de l’Arabica. Il est souvent utilisé dans les cafés solubles et les mélanges à forte intensité.

Brésil : le géant incontesté du café

Le Brésil demeure de loin le premier producteur mondial de café, avec 45,4 millions de sacs de 60 kg d’Arabica et 21 millions de sacs de Robusta. Le pays bénéficie de conditions climatiques idéales dans les États de Minas Gerais, São Paulo et Espírito Santo, qui concentrent la majorité des plantations. Cette domination s’explique également par une mécanisation avancée et des infrastructures logistiques bien développées.

Vietnam : le leader du Robusta

Avec une production principalement tournée vers le Robusta, le Vietnam est le deuxième producteur mondial avec environ 29 millions de sacs de 60 kg. La province de Dak Lak, au centre du pays, est le cœur de cette industrie, largement soutenue par des investissements gouvernementaux et des pratiques agricoles intensives. Le café vietnamien est essentiel pour le marché des cafés solubles et des mélanges industriels.

Colombie et Éthiopie : le terroir et la tradition

La Colombie, troisième producteur mondial, est célèbre pour son café Arabica doux et lavé, exporté principalement vers l’Europe et les États-Unis. En 2024, elle a produit environ 13 millions de sacs. Les zones de production comme l’Antioquia et le Quindío maintiennent des pratiques traditionnelles qui garantissent une haute qualité.

De son côté, l’Éthiopie, berceau historique du café, conserve une production significative estimée à 8,2 millions de sacs. Le café éthiopien, souvent cultivé en agroforesterie, est reconnu pour ses variétés endémiques comme le Sidamo et le Yirgacheffe, prisées par les amateurs de cafés de spécialité.

Géopolitique du café : entre tensions et dépendance

La production de café est intimement liée aux dynamiques géopolitiques mondiales. L’Amérique latine, notamment le Brésil et la Colombie, reste le principal fournisseur des États-Unis et de l’Europe, qui dépendent de ces importations pour alimenter leur consommation. L’instabilité politique en Amérique latine, notamment les récents troubles en Colombie et les réformes agraires au Brésil, soulève des incertitudes sur l’avenir de la production. En parallèle, la Chine, qui cherche à réduire sa dépendance au café importé, a récemment signé des accords commerciaux avec plusieurs pays africains, notamment l’Éthiopie et l’Ouganda, pour sécuriser son approvisionnement. Pékin investit également dans la production locale, avec des plantations expérimentales dans la province du Yunnan, visant à concurrencer l’Arabica sud-américain.

Les producteurs de café en Afrique, en particulier l’Éthiopie et l’Ouganda, dépendent fortement des prix fixés sur les marchés internationaux, souvent influencés par les grandes multinationales du secteur comme Nestlé et Starbucks. La volatilité des prix, exacerbée par des conditions climatiques imprévisibles et la spéculation boursière, impacte directement les revenus des petits producteurs. En outre, l’UE a récemment renforcé ses réglementations sur la déforestation, exigeant des garanties sur l’origine durable du café, ce qui pourrait affecter les exportations africaines vers l’Europe. Cette contrainte pousse les producteurs à se tourner vers d’autres marchés, notamment asiatiques.

De plus, la montée en puissance du Vietnam sur le marché du Robusta a modifié les équilibres globaux, avec une pression accrue sur les prix. Le pays s’est rapproché de l’Union européenne grâce à des accords de libre-échange, réduisant sa dépendance aux exportations vers la Chine. Toutefois, l’augmentation des coûts de production due aux sécheresses prolongées et à la hausse des prix des engrais risque de peser sur sa compétitivité. Par ailleurs, le Vietnam a entamé des discussions avec les États-Unis pour diversifier ses débouchés et attirer des investissements étrangers dans la modernisation de sa filière caféicole.

À lire également : Reportage : En Colombie, quand l’ONU tente de remplacer la coca par le café

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