Condamnée à l’exil – Témoignage d’une rescapée de l’enfer des camps chinois

15 août 2021

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Condamnée à l’exil – Témoignage d’une rescapée de l’enfer des camps chinois

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Le 1er octobre 1949, sur la place Tian’anmen, Mao Zedong  annonce au monde la fondation de la République Populaire de Chine (RPC). Ce jour, s’il constitue la fin de la courte existence de la République de Chine qui n’existe plus qu’à Taïwan, marque également l’affirmation implacable d’un régime totalitaire qui ne recule devant rien pour s’imposer. En effet, si le Grand bond en avant ou la Révolution culturelle et les millions de morts qu’ils ont causés, en sont l’illustration la plus visible, le Parti ne s’est pas arrêté là.

Nous en avons pour preuve le témoignage de Sayragul Sauytbay qui, à travers Condamnée à l’exil, livre son histoire, celle d’une « rescapée de l’enfer des camps chinois » qui estime que « Le monde entier doit apprendre ce qui se passe dans les camps et connaître les réelles intentions de la Chine. » 

Pour ce faire, Sauytbay a écrit cette autobiographie afin de  retracer son parcours depuis sa naissance en 1977 jusqu’en 2020, année durant laquelle est publiée son récit. Cette native du district autonome  kazakh d’Ili dans la province chinoise de Xinjiang, est ainsi élevée dans une famille kazakhes profondément attachée à sa terre et à ses traditions. Elle vit donc d’autant plus difficilement l’arrivée progressive des Chinois qui agissent comme des conquérants et avec un grand mépris pour les populations autochtones. 

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Malgré tout, son enfance demeure heureuse et Sauytbay peut se lancer dans des études de médecines qu’elle réussit brillamment. Avant son mariage, en 2004, elle travaille donc à l’hôpital où elle  est estimée pour son travail. Puis, en 2016, lorsque la répression chinoise contre les minorités ouïgoures et kazakhes s’intensifient, elle souhaite fuir vers le Kazakhstan avec sa famille. Malheureusement pour elle, privée de visa, cette membre du Parti (comme tous les fonctionnaires elle a été forcée de s’y encarter) ne parvient pas à quitter le pays et laisse donc son mari et ses deux enfants partir sans elle au Kazakhstan.

Répression implacable 

Alors qu’elle était directrice de plusieurs écoles maternelles, elle est finalement envoyée en 2017 dans un des mille deux cent « camps de rééducations » du Parti où elle doit enseigner la langue, la culture et l’idéologie politique chinoises aux soit-disants volontaires du camp. En 2018, elle quitte finalement son pays pour se réfugier en Suède d’où elle écrit son témoignage afin de nous mettre en garde de ce qu’est en réalité la République populaire. 

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Si ce témoignage constitue certes une source d’informations intéressante sur un pays qui laisse filtrer peu d’informations sur ce qui s’y passe réellement, il convient également de le considérer comme une mise en garde nous avertit son auteur. En effet, pour cette rescapée des camps chinois, le Xinjiang n’est qu’un avant goût des projets de la RPC qui souhaite instaurer sa vision de la démocratie partout dans le monde et qui se sert donc de ses provinces autonomes comme d’un terrain d’entraînement. 

La répression culturelle subie par les Kazakhs et celle plus médiatisée subie par les Ouïgours ne constituent que la face visible de l’iceberg chinois. L’annulation d’une exposition sur Gengis Khan en octobre 2020 à Nantes du fait de la pression chinoise rappelle que l’influence de la Chine va au-delà de ses frontières. 

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À propos de l’auteur
Martin Capistran

Martin Capistran

Avocat, docteur en droit.

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