Le livre de Stéphane Amar, journaliste vivant en Israël, est indispensable à qui veut comprendre ce qui se joue dans ce petit morceau de Moyen-Orient.
Cette recension a été publiée dans le numéro 19 de Conflits. Si vous souhaitez acheter ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique de Conflits en cliquant ici.

L’auteur revient aussi sur la gauche israélienne, Yitzhak Rabin y compris, qui, selon lui, a toujours encouragé l’implantation et la colonisation pour gagner du temps. « L’idéologie de la séparation ethnique a surtout été portée par la gauche israélienne et mise en œuvre par le processus d’Oslo. » Car le temps compte aussi dans ce rapport de force : le temps est celui des générations et celui « du ventre des femmes » dont Yasser Arafat disait qu’il était l’arme la plus sûre des Palestiniens. La crainte obsidionale de la submersion démographique des juifs est aussi passée au prisme des multiples études démographiques parfois contradictoires : selon l’auteur, elle est la raison de la décision inattendue de Ariel Sharon d’évacuer la bande de Gaza, tandis que tous s’accordent à dire que la fécondité juive – élevée – est aberrante au regard de l’occidentalisation de la société israélienne, alors que les Arabes semblent s’aligner à la baisse sur les standards occidentaux.
En fin de compte, il n’y aura pas d’autre État que celui d’Israël qui malgré l’hostilité de certains de ses voisins et de nombreux pays dans le monde est tout sauf un « État-paria » : adossé à la puissance américaine, ayant l’Union européenne comme premier partenaire commercial malgré les appels au boycott, Israël peut compter sur l’appui discret de l’Inde et de plus en plus sur celui des pays du Golfe pour qui la puissance iranienne est devenue la première préoccupation.










