Le parquet vénézuélien réclame une enquête de l’ONU sur les bateaux détruits par les Etats-Unis

20 septembre 2025

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Le parquet vénézuélien réclame une enquête de l’ONU sur les bateaux détruits par les Etats-Unis

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Le Venezuela dénonce les frappes américaines dans les Caraïbes. Le procureur Tarek William Saab appelle l’ONU à enquêter sur des « crimes contre l’humanité ». Nicolas Maduro parle de « plan impérial » visant à piller pétrole et gaz, tandis que l’opposition rejette toute intervention militaire étrangère.

Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a demandé vendredi à l’ONU d’enquêter sur les frappes américaines annoncées par le président Donald Trump qui ont détruit trois bateaux dans les Caraïbes.

Les États-Unis, qui ont déployé des navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire dans les Caraïbes, officiellement dans le cadre d’une opération antidrogue, disent avoir détruit depuis le début du mois trois embarcations impliquées dans le trafic de drogue, entraînant la mort d’une dizaine de personnes selon Donald Trump.

« Les utilisations de missiles et d’armes nucléaires pour assassiner des pêcheurs sans défense sur un petit bateau sont des crimes contre l’humanité qui doivent faire l’objet d’une enquête de l’ONU », a affirmé le procureur général dans un communiqué envoyé à l’AFP.

M. Saab « a fermement condamné les actes des États-Unis contre la nation vénézuélienne, exigeant de l’Organisation des Nations Unies (ONU) l’ouverture d’une enquête approfondie sur ces faits », précise le document.

A lire également : Venezuela : quand le pétrole nourrit la dictature et l’antisionisme

Trump revendique les frappes

Le président américain a publié vendredi sur sa plateforme Truth Social une nouvelle vidéo montrant ce qu’il a présenté comme une frappe américaine qui a selon lui tué trois « narcoterroristes » sur un bateau transportant de la drogue à destination des États-Unis.

Il avait déjà fait état ces derniers jours de plusieurs frappes similaires.

Le ministre de la Défense vénézuélien Vladimir Padrino Lopez a estimé le même jour que le déploiement militaire américain dans les Caraïbes et ces frappes étaient constitutifs d’« une guerre non déclarée ».

« Arrêt immédiat » exigé par Caracas

En réponse mercredi, Caracas a lancé trois jours d’exercices militaires sur l’île caribéenne de La Orchila, à environ 65 kilomètres du continent.

Il s’agit du plus visible déploiement militaire ordonné par Nicolas Maduro dans ce contexte.

Côté américain, des avions de chasse F-35 ont également été envoyés à Porto Rico pour soutenir la flottille mobilisée.

Washington accuse Nicolas Maduro de liens avec le narcotrafic et a offert une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à sa capture.

M. Maduro, qui a annoncé jeudi vouloir envoyer des militaires dans les quartiers populaires pour entraîner les Vénézuéliens à la manipulation des armes, a dénoncé « un plan impérial visant à un changement de régime » pour « voler le pétrole » du pays, « qui représente la plus grande réserve au monde, et le gaz, qui est la quatrième au monde ».

« Le Venezuela (…) lance un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour exiger l’arrêt immédiat des actions militaires des États-Unis dans la mer des Caraïbes », a déclaré sur Telegram le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Yvan Gil.

« Les officiers américains eux-mêmes assurent que ces actions ont entraîné des assassinats extrajudiciaires de civils, avec l’intention de semer la terreur parmi nos pêcheurs et notre peuple », a-t-il avancé, en appelant au respect de « la souveraineté politique et territoriale du Venezuela et de toute la région caribéenne ».

L’opposition met en garde

L’opposant Henrique Capriles, deux fois candidat à la présidentielle au Venezuela, a expliqué vendredi à des journalistes qu’il ne soutenait pas une éventuelle intervention militaire américaine.

A lire également : Drogues, violence et terrorisme : l’exemple sud-américain

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