Face aux épisodes de sécheresse, aux incendies ou à la raréfaction de l’eau, certains recourent à la technique de l’ensemencement des nuages. Retour sur son fonctionnement
Qu’est-ce que l’ensemencement des nuages ?
L’ensemencement des nuages, aussi appelé modification artificielle du temps, est une technique visant à stimuler ou augmenter les précipitations dans un nuage. L’idée est de favoriser la formation de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace, pour qu’ils deviennent suffisamment gros et lourds… et tombent sous forme de pluie ou de neige.
Comment ça marche ?
La méthode consiste à introduire des substances chimiques dans des nuages contenant déjà de l’humidité, comme :
L’iodure d’argent, le plus utilisé : il imite la structure des cristaux de glace.
Le dioxyde de carbone solide (glace sèche).
Parfois, du sel est utilisé dans certaines régions humides.
Ces produits sont dispersés dans les nuages par :
des avions qui volent directement dans les masses nuageuses,
ou des fusées ou canons au sol qui envoient les substances vers le ciel.
Ces particules agissent comme des noyaux de condensation : elles aident les gouttelettes d’eau à se former ou à grossir, accélérant le processus naturel de précipitation.
Est-ce que ça marche vraiment ?
L’efficacité de l’ensemencement des nuages est encore débattue :
Certaines études montrent une augmentation de 5 à 15 % des précipitations dans des conditions favorables.
Mais les résultats sont très variables, car ils dépendent fortement du type de nuage, de l’humidité disponible, de la température, du vent, etc.
Il est difficile de prouver que la pluie est due à l’ensemencement et non à un processus naturel.
Quels sont les risques ou limites ?
Impact environnemental : l’iodure d’argent, à long terme, peut s’accumuler dans les sols et les eaux. Mais à faible dose, il est considéré comme peu toxique.
Coût élevé : entre la technologie, les avions et le suivi scientifique, c’est une méthode coûteuse.
Pas une solution miracle : cette technique ne crée pas de pluie à partir de rien. Elle ne fonctionne que si des nuages porteurs sont déjà présents.