Les États-Unis mènent une lutte maritime contre le trafic de drogue en détruisant des embarcations liées aux narcotrafics. Des opérations militaires menées dans les Caraïbes et le Pacifique, qui démontrent l’investissement des États-Unis pour l’Amérique latine.
Cette carte met en lumière l’intensification des opérations militaires américaines contre des embarcations soupçonnées de narcotrafic en mer des Caraïbes et dans l’océan Pacifique oriental. Entre septembre et décembre 2025, ces interventions ont donné lieu à 29 attaques, provoquant la mort d’au moins 105 personnes pour des opérations officiellement présentées comme relevant de la lutte antidrogue.
La répartition géographique des morts souligne deux espaces clés. La mer des Caraïbes concentre 48 décès, tandis que l’océan Pacifique enregistre un bilan encore plus élevé avec 57 morts. Ces zones correspondent aux principales routes maritimes empruntées par les trafiquants reliant l’Amérique du Sud, notamment la Colombie et le Venezuela, aux marchés nord-américains. La carte montre ainsi que la lutte contre le narcotrafic est aussi une question de contrôle des espaces maritimes, aux marges immédiates de la zone d’influence stratégique des États-Unis.
La chronologie détaillée des attaques révèle leur régularité et parfois leur simultanéité, avec jusqu’à trois attaques le même jour. Cette cadence suggère une stratégie coordonnée et durable, plutôt que des actions ponctuelles. Le faible nombre de sauvetages recensés (2) contraste fortement avec le nombre de morts.
L’illustration d’une embarcation rapide ciblée par des tirs renforce cette impression de militarisation. Elle rappelle que ces opérations mobilisent des moyens lourds : surveillance aérienne, forces spéciales, capacités de frappe, habituellement associés à des contextes de guerre. Le narcotrafic est ici traité comme une menace sécuritaire majeure, justifiant une réponse armée extraterritoriale.
Au-delà des chiffres, cette carte témoigne de la détermination américaine à couper les routes maritimes du trafic de drogue. Elle pose aussi la question de l’efficacité à long terme d’une stratégie fondée sur la force, dans une région déjà marquée par la violence, l’instabilité et les inégalités. La lutte antidrogue apparaît ainsi moins comme une opération policière que comme un conflit asymétrique discret, mais aux conséquences bien réelles.











