Cette étude de Réel Criminel analyse deux formes majeures de délinquance en France : les coups et blessures volontaires (C&BV) hors cadre familial et les cambriolages, qui fait suite à une l’étude précédente (Réel Criminel 4). Elle relève des tendances à la hausse, souvent masquées ou minimisées dans les statistiques officielles.
Coups et blessures volontaires
Sur la période 2018-2024, les C&BV hors sphère familiale ont augmenté de 14,5 %. L’étude estime à 681 000 le nombre réel d’actes en 2024, contre 143 800 recensés, en raison d’un fort sous-dépôt de plaintes (seulement 21 % des victimes se manifestent). Le taux d’élucidation diminue parallèlement, passant de 63 % en 2017 à 54 % en 2022. Cette tendance s’accompagne d’une dégradation généralisée dans plusieurs départements urbains comme la Seine-Saint-Denis et les Bouches-du-Rhône.
Cambriolages
Pour l’année 2023, le nombre de cambriolages est estimé à 337 100 faits, bien au-delà des 217 100 annoncés officiellement. Cette sous-évaluation tient notamment à l’exclusion de certains types de lieux (commerces, bureaux, locaux agricoles). En moyenne, on relève environ 924 cambriolages par jour. Leur coût économique est évalué à près de 300 millions d’euros pour les professionnels, avec un taux d’élucidation très faible (7 %). Plusieurs départements, jusque-là relativement épargnés, enregistrent des hausses supérieures à 30 %.
Conclusion
La disparition de l’ONDRP et la reprise en main des enquêtes de victimation par le ministère de l’Intérieur ont affaibli le travail statistique. En conséquence, la transparence et la lisibilité de l’évolution de l’insécurité en France sont compromises, au détriment d’une politique publique informée et efficace.