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Les langues en Suisse : Un fonctionnement réglé comme une horloge ?

Jean-Yves Bouffet De Jean-Yves Bouffet
1 mai 2020
Dans Europe, Europe occidentale
5 Minute de lecture
Les langues en Suisse : Un fonctionnement réglé comme une horloge ?

Canton des Grisons en Suisse, Auteurs : imageBROKER.com/SIPA, Numéro de reportage : SIPAUSA30213360_000001.

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Malgré son plurilinguisme qui peut faire penser à celui de la Belgique, la Suisse ne rencontre pas les mêmes problèmes de gouvernance ni les mêmes tensions entre communautés. Il faut dire que l’histoire des deux pays n’est pas la même, tout comme leur construction.

 

La Confédération helvétique prend forme durant le Moyen-Âge, à partir du magma de micro-États constituant le Saint-Empire romain germanique. Bien que non homogène sur le plan religieux, elle parvient à tirer son épingle du jeu de la Guerre de Trente ans en devenant indépendante à l’issue de celle-ci. À la diversité religieuse (historiquement, il y a à peu près autant de catholiques que de protestants) s’ajoute celle des langues. Cependant, les deux questions sont distinctes, puisqu’à l’exception des italianophones, très majoritairement catholiques, les autres communautés linguistiques se répartissent à part plus ou moins égale entre catholicisme et protestantisme.

 

Un pays majoritairement germanophone, dont l’allemand n’est pas la langue maternelle

En matière linguistique, puisqu’il en est question, remarquons d’abord que la population est majoritairement germanophone, à hauteur des deux tiers environ. D’ailleurs, jusqu’en 1848, c’était la seule langue nationale de la confédération. Cependant, les Suisses alémaniques ne parlent pas allemand dans la vie de tous les jours, mais Schwyzerdüütsch. Ce terme désigne un ensemble de dialectes, ayant certes une parenté directe avec la langue de Goethe, mais avec laquelle l’intercompréhension n’est pas toujours évidente. La différence la plus saillante dans certaines variantes est la mutation du k en ach-laut, exploitée par une célèbre marque de bonbons helvètes pour promouvoir sa variété aux herbes, grâce à un nom ainsi imprononçable pour le commun des Français.

La région alémanique est séparée de la région francophone, ou Suisse romande, par la « barrière des rösti » (1). Elle ne suit pas le tracé des cantons, certains d’entre eux, comme celui de Fribourg ou le Valais étant bilingues. Il arrive toutefois que le découpage cantonal soit lié à la langue, comme dans le cas du canton du Jura, qui est issu d’une scission de la population francophone du canton de Berne. Mais une partie de celle-ci a choisi de rester unie à leur canton d’origine : ici, les querelles linguistiques n’intéressent pas tout le monde. L’exemple le plus frappant de cela est la ville de Bienne, où francophonie et germanophonie cohabitent à part rigoureusement égales (2).

Cependant, les francophones sont nettement minoritaires en Suisse, ne représentant que 20% environ de la population. Mais ce faible poids relatif est compensé par l’importance de la ville de Genève et surtout par le rayonnement international de la francophonie. À noter que contrairement aux germanophones, les Suisses parlent un français analogue à celui parlé en France, exception faite, bien sûr, de l’accent et d’une partie du vocabulaire. Les parlers locaux, appartenant à la famille franco-provençale, ont été combattus dans le système éducatif au XIXe siècle, tout comme de l’autre côté du Jura, et ce, malgré l’absence d’un État jacobin. Cela a peut-être trait au fait que la relation avec la France a longtemps été très importante, ne serait-ce parce qu’elle était un des principaux employeurs pour les mercenaires.

A lire aussi: Les langues : enjeux indirects de la puissance, entretien avec Jean-Yves Bouffet

L’italien et le romanche à l’écart des rapports de force

En revanche, la région italianophone est assez nettement délimitée, puisqu’elle correspond peu ou prou au canton du Tessin, et déborde légèrement sur celui des Grisons. Cette délimitation est parfois appelée « Polentagraben », par analogie avec le « Röstigraben ».  À l’instar de ce qui se passe côté alémanique, l’italien dialectal prédomine à l’oral. Quant à la proportion des italianophones dans le pays, elle a certes varié en fonction de l’immigration italienne, mais est toujours restée très en deçà de celle des francophones, et a fortiori des germanophones. Au point qu’il en résulte parfois un sentiment d’être à l’écart des décisions fédérales.

Quant au romanche, il s’agit d’une langue romane proche de celles parlées en Italie du Nord comme le ladin ou le frioulan. C’est une langue nationale depuis 1938, mais son faible nombre de locuteurs (moins de 100 000) et le fait qu’elle ne soit pas parlée à l’étranger l’empêchent d’être réellement l’égale des trois autres. Ainsi, en dehors du canton des Grisons, où elle est parlée, on ne la retrouve guère que sur certains documents officiels. Dans les faits, il s’agit plutôt d’une langue régionale, dont la version écrite est une synthèse créée artificiellement à partir des différents dialectes, à l’instar du breton académique. La question est de savoir pourquoi cette langue a acquis une importance qui semble disproportionnée : cela tient au contexte des années précédant la Seconde Guerre mondiale, le romanche étant vu comme un marqueur de l’identité helvète, permettant de se protéger des visées expansionnistes du Troisième Reich sur les territoires germanophones (3).

Le tableau idyllique de la cohabitation connaît toutefois quelques ombres. D’abord, il faut noter que les germanophones sont favorisés sur le plan linguistique. Outre le fait qu’ils sont majoritaires, le français qu’ils apprennent à l’école est le même que celui parlé dans les entreprises et les administrations. Or, la réciproque n’est pas vraie, puisque les francophones qui apprennent le Hochdeutsch (4) à l’école ne seront pas forcément à l’aise avec le Schwytzerdüütsch parlé par des potentiels collègues de travail germanophones. Par ailleurs, l’apprentissage du français a tendance à être délaissé dans les autres communautés au profit de l’anglais, qui semble s’inviter en tant que langue véhiculaire de la globalisation. Enfin, il existe quelques clivages politiques significatifs, la question de l’adhésion à l’Union européenne opposant ainsi nettement la Suisse romande au reste du pays (5).

A lire aussi : Belgique : il était une fois un pays divisé

Un pays organisé pour la cohabitation

Néanmoins, jusqu’ici, le pays est loin d’être voué à l’éclatement. Cette bonne gestion de la pluralité, linguistique comme religieuse semble tenir au fait que la Suisse est une confédération, l’union de communautés locales qui ne s’unissent que pour faire ce qu’elles ne peuvent pas faire elles-mêmes. Cela contraste avec la Belgique où la répartition des compétences entre État et régions est un enjeu de nature à exacerber les tensions.

Du reste, le rapport de force démographique entre communautés reste stable. Seule la communauté italianophone a fortement progressé dans les années 60 avec l’immigration, pour revenir à sa proportion initiale dans les années 80/90. L’immigration, puisqu’il en est question, est majoritairement européenne, et ne bouleverse pas les rapports de force démographiques jusqu’ici (6). Mais les Suisses ont également pris des précautions pour éviter qu’une région linguistique ne se fasse déborder : c’est le principe du Sprachenschutz, selon lequel une langue reste attachée à un territoire.

Par ailleurs, il n’y a pas de grandes disparités de richesse entre communautés linguistiques, chacune possédant des régions très prospères (Zürich pour les germanophones, Genève pour les francophones, Lugano pour les italophones) et d’autres qui le sont moins (7). Contrairement à ce qu’on observe en Belgique, ce point-là n’est pas non plus un sujet de clivage.

Ainsi, avec un rapport de force démographique stable entre communautés linguistiques, des institutions qui se prêtent mieux à l’union de populations de langues différentes, mais aussi une prospérité économique relativement homogène, la Suisse ne semble pas devoir connaître les problèmes de querelles linguistiques de la Belgique. En tout cas, il n’y a pas le feu au lac.

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Tags: languesSuisse
Jean-Yves Bouffet

Jean-Yves Bouffet

Officier de la marine marchande. Doctorant en criminologie.

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