<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Térahertz : cette technologie chinoise qui pourrait révolutionner la guerre sous-marine

20 novembre 2023

Temps de lecture : 3 minutes
Photo : (c) wikipédia
Abonnement Conflits
Abonnement Conflits

Térahertz : cette technologie chinoise qui pourrait révolutionner la guerre sous-marine

par

Un article de l’Université nationale chinoise de technologie de la défense revendique avoir réalisé une avancée technologique maritime de grande ampleur. Les scientifiques chinois annoncent avoir réussi un essai révolutionnaire en matière de détection de sous-marins en utilisant un dispositif térahertz fondé sur une technologie de communication nouvelle génération.

Article paru dans le numéro 48 de novembre 2023 – Espagne. Fractures politiques, guerre des mémoires, renouveau de la puissance.

À travers leurs conclusions, les chercheurs chinois expliquent que la technologie térahertz, présentée comme révolutionnaire par le CNRS en février dernier, a permis d’identifier des vibrations de surface extrêmement faibles, générées par une source sonore à basse fréquence en pleine mer. Ces vibrations ne mesuraient que 10 nanomètres de haut, ce qui est bien en deçà de la capacité de détection des technologies existantes.

Les chercheurs impliqués dans cette expérience ont souligné que le suivi et l’analyse de ces ondes peuvent non seulement contribuer à localiser un sous-marin, mais aussi à recueillir des informations cruciales telles que la signature sonore ou le modèle de l’appareil. Cette avancée a suscité un grand enthousiasme parmi les chercheurs, qui estiment que cette technologie a un potentiel d’application considérable dans la détection de navires sous-marins, ainsi que dans d’autres domaines.

Une nouvelle technologie

Le térahertz est une gamme de fréquences située entre les micro-ondes et le rayonnement infrarouge, et il a été proposé comme solution pour les futures technologies de communication, notamment la 6G. Les signaux électromagnétiques dans cette gamme peuvent transporter plus d’informations que les méthodes de communication actuelles et permettent également de collecter des données sur l’environnement. Par exemple, certains aéroports chinois utilisent déjà des dispositifs de contrôle térahertz pour détecter des objets illégaux dissimulés sous les vêtements des passagers.

Jusqu’à récemment, la génération de signaux térahertz puissants était difficile, mais les investissements croissants dans la 6G ont permis aux scientifiques chinois et à d’autres pays de réaliser des percées significatives rendant possible l’application généralisée de cette technologie. Dans l’article scientifique qu’ils ont ensuite publié, les chercheurs ont suggéré l’utilisation de petites plateformes de véhicules aériens sans pilote (UAV) en complément d’autres méthodes de détection des sous-marins, comme les détecteurs d’anomalies magnétiques, les radars à micro-ondes ou les lasers.

Selon le South and China Morning Post, l’article scientifique ne précise pas la date de l’expérience, mais indique qu’elle s’est déroulée au large de la ville de Dalian, dans le nord-est de la mer Jaune. Les conditions météorologiques étaient bonnes, mais il y avait des vagues importantes produisant beaucoup de bulles. Les chercheurs ont utilisé une source sonore artificielle pour simuler le bruit émis par un sous-marin, et le détecteur de sous-marin était monté sur un bras allongé d’un navire de recherche pour imiter le vol d’un drone.

A lire également

La liberté de navigation : l’« innocent passage » est loin d’être innocent

Repérer les sous-marins

Lorsqu’un sous-marin se déplace rapidement, il émet un bruit significatif qui se propage à la surface de l’eau et provoque des vibrations de surface. Cependant, ces vibrations sont extrêmement faibles lorsqu’elles atteignent la surface, et les distinguer des vagues naturelles de l’océan était auparavant considéré comme impossible. Lors du test, le capteur térahertz a réussi à détecter des ondulations artificielles d’une amplitude allant de 10 à 100 nanomètres, en fonction des conditions de la mer. La haute fréquence des ondes térahertz a rendu le capteur extrêmement sensible, et les scientifiques chinois prétendent avoir développé le premier algorithme capable d’identifier efficacement de telles ondulations de l’ordre du nanomètre dans l’océan agité. Cette même technologie pourrait également être appliquée aux communications sous-marines.

Un aspect intéressant mentionné dans l’article est la possibilité pour un sous-marin de coder des messages dans des vibrations de surface trop faibles pour être détectées par les forces ennemies. Cela pourrait être utile lorsqu’un sous-marin doit établir un contact avec des avions amis pour coordonner leurs mouvements au cours d’une opération militaire d’envergure. La technologie térahertz pourrait peut-être offrir une résolution de signal élevée pour la communication entre différents milieux, ce qui reste un défi pour les marines du monde entier.

En outre, la technologie 6G a été testée avec succès dans des expériences de communication à courte distance entre l’eau et l’air, ce qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités en matière de communication entre les éléments terrestres et maritimes. En fin de compte, cette avancée technologique en matière de détection de sous-marins a le potentiel de transformer les opérations militaires et la sécurité maritime, en offrant une méthode de détection bien plus précise et efficace des navires sous-marins.

A lire également

L’accumulation des contentieux frontaliers en Indopacifique

À propos de l’auteur
Guy-Alexandre Le Roux

Guy-Alexandre Le Roux

Journaliste
La Lettre Conflits
3 fois par semaine

La newsletter de Conflits

Voir aussi

Pin It on Pinterest