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Yémen. La guerre oubliée

Tigrane Yégavian De Tigrane Yégavian
5 septembre 2017
Dans Conflits armés, Moyen-Orient
5 Minute de lecture
Yémen. La guerre oubliée

Vue de Sanaa, Yemen en Janvier 2010. Aujourd'hui il n'en reste que des ruines. Photo: yeowatzup

Plongé dans une guerre civile déclenchée par la rébellion houthiste, le Yémen se retrouve au cœur d’un conflit complexe dont les enjeux débordent largement le cadre strictement national. Du fait de l’intervention de la coalition arabo-saoudienne, soutenue par la communauté internationale, du soutien discret de l’Iran aux rebelles houthistes, de la présence de groupes terroristes et de la situation géographique stratégique du pays bordant le détroit de Bab-el-Mandeb, le conflit prend une ampleur internationale considérable qui comporte de nombreux enjeux sous-jacents.

 

L’ ancienne Arabia felix n’a d’heureuse que le nom. Depuis son unification en 1990, l’unique république de la péninsule arabique est parcourue de façon cyclique par les guerres civiles. D’une superficie de 527 968km², le Yémen possède des façades maritimes sur le golfe d’Aden et sur la mer Rouge. Théâtre d’un affrontement régional par procuration entre rivaux saoudiens et iraniens, cet État failli est plus que jamais menacé d’implosion. Le 26 mars 2015, une coalition arabe de neuf pays dirigée par l’Arabie Saoudite (Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït, Égypte, Jordanie, Maroc, Soudan) attaque les positions tenues par les rebelles houthistes alliés à l’ancien président Ali Abdallah Saleh (1978-2012). Le prétexte est trouvé: il s’agit officiellement de secourir le président «légitime» Abd Rabbu Mansour Hadi. Répondant au nom suggestif de «Tempête décisive», cette agression accentue le danger de démantèlement du pays. Partisans du renouveau zaïdite (1), les Houthis forment un mouvement de guérilla actif à partir de 2004 depuis leur sanctuaire de Saada au nord du pays. En janvier 2015, à l’issue d’une campagne militaire menée à partir de leur fief historique du nord, ils s’emparent de la capitale Sanaa, renversant le président Hadi qui s’enfuit à Aden en février 2015 avant de s’exiler à Riyad. En dépit de l’intensité des frappes aériennes saoudiennes et de la disproportion des moyens militaires, les forces houthistes parviennent à déstabiliser l’Arabie Saoudite voisine, en multipliant les attaques dans les provinces (largement zaïdites) de Jizan, Asir et Najran.

Une mosaïque d’acteurs et de conflits locaux

L’annonce le 11 mai 2017 de la création d’un «Conseil de transition du Sud» au Yémen aura eu l’effet d’un véritable coup d’éclat au sein du camp loyaliste. Depuis l’unification du pays en 1990 sous la houlette du Yémen du Nord, les Sudistes, démographiquement plus faibles, se sont retrouvés marginalisés des sphères de décision. Moins bien lotis en ressources, le Yémen du Nord se serait selon eux approprié les richesses naturelles du Sud où les gisements pétroliers ne sont pas négligeables. Toujours est-il que la scission ne pourra être envisageable tant que les deux principaux camps demeureront aussi fragmentés qu’ils le sont aujourd’hui. Côté loyaliste, les quelques unités militaires repliées dans le Sud cohabitent avec une pléthore de milices tribales indisciplinées, des factions du mouvement sécessionniste ainsi que des groupes proches d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), sans parler de la franchise yéménite de l’organisation Etat Islamique. Trop occupées à combattre les Houthis, les forces pro-Hadi et la coalition saoudienne ont laissé AQPA s’implanter dans plusieurs gouvernorats, notamment dans l’Hadramaout – berceau de la famille Ben Laden –, où le groupe, fort d’un soutien populaire, a maintenu pendant près d’un an le contrôle d’Al-Mukalla, second port yéménite. Réduire le conflit à une lutte entre Houthis «chiites» au nord et loyalistes «sunnites» au sud, constitue une vision réductrice car le premier enjeu demeure la répartition de ressources. Dans cette configuration, le volet confessionnel n’est qu’une carte parmi d’autres. Si Téhéran ne ménage pas son soutien politique et logistique à la rébellion houthiste, l’aide de la République islamique à ses «coreligionnaires» yéménites est sans commune mesure avec l’axe qui relie l’Iran et le Hezbollah libanais. Du reste, les zaïdites yéménites ne sont-ils pas plus proches du sunnisme chafiite majoritaire au Yémen que du chiisme duodécimain? De sorte que ce clivage jette un voile opaque sur les rivalités partisanes ainsi que sur le rôle du parti islamiste al-Islah, branche yéménite des Frères musulmans, rallié à la coalition après avoir contribué au renversement de l’ex-président yéménite.

Carte: Conflits

Les saoudiens: pompiers pyromanes?

Partageant une frontière commune longue de 1300 km avec l’Arabie saoudite, le Yémen a souvent souffert des ingérences de son encombrant voisin wahhabite. Ryad avait soutenu les royalistes du Yémen du Nord contre les troupes de Nasser en 1962. Puis, après l’unification des deux Yémen, elle a pris parti en faveur du Yémen du Sud durant la guerre civile de 1994. Elle a ensuite procédé à l’expulsion de 800000 travailleurs immigrés en rétorsion au soutien de Sanaa à l’Irak dans la foulée de l’invasion du Koweït en 1990. Pour Riyad, un Yémen fort a toujours été perçu comme une menace. Une crainte justifiée par le rapport démographique entre les deux pays, le Yémen étant presque aussi peuplé qu’elle et sa croissance y étant sensiblement plus rapide. Ses ressources pétrolières l’ont par ailleurs attirée.
Finalement le traité de Djeddah du 12 juin 2000 a défini les frontières terrestres et maritimes entre les deux pays. Si ce traité entérine la souveraineté de l’Arabie Saoudite sur l’Asir, le Yémen a bénéficié d’un gain de 37000 km² à sa frontière orientale, la plus contestée. C’est dans cette région que le Yémen espérait exploiter de nouvelles ressources pétrolières, censées être communes entre les deux pays. De fait, Riyad exploite le pétrole yéménite de concert avec le géant français Total dans la partie sud de la région de Kharkir près de la frontière saoudienne et dans plusieurs puits de la région. Avec la guerre, 63% de la production du brut du Yémen sont passés sous le contrôle direct de l’Arabie Saoudite avec la complicité de ses alliés et protégés yéménites. Rien d’étonnant si des combats particulièrement intenses ont eu lieu entre la coalition et les rebelles houthistes dans la région de Bab elMandeb, passage essentiel pour les 3,8 millions de barils de pétrole du Moyen-Orient exportés quotidiennement en direction du marché occidental. De leur côté, les Émirats arabes unis, principaux partenaires de l’Arabie Saoudite dans la coalition, soutiennent les factions sudistes sans parvenir à les réunifier. Il s’agirait pour Abu Dhabi de contenir Riyad en jouant le rôle de contrepoids.

La destruction du Yémen

La reprise en avril 2016 d’un dialogue intégrant les belligérants yéménites a suscité de nombreux espoirs. Après deux rounds infructueux qui se sont déroulés en Suisse, les nouveaux pourparlers organisés au Koweït sous l’égide des Nations unies ont favorisé une relative désescalade du conflit. Mais les négociations se heurtent à trois questions prioritaires, à savoir le désarmement des milices, la formation d’un gouvernement de transition et le renoncement à son poste de Mansour Hadi. Partout dans le pays, les combats ont entraîné la destruction des infrastructures ainsi que d’un patrimoine historique exceptionnel. Plus grave encore est la crise humanitaire sans précédent qui se déroule dans l’indifférence générale. En deux ans, l’offensive de la coalition arabo-saoudienne a causé près de 10000 morts, 40000 blessés et 3 millions et demi de déplacés. Selon l’ONU, 60% de la population yéménite a besoin d’une aide humanitaire urgente, 17 millions souffrent d’insécurité alimentaire et 14 millions n’ont pas accès à l’eau potable. À ces malheurs s’ajoute une épidémie de choléra qui s’est déclarée fin avril 2017, causant des centaines de morts: l’Organisation mondiale de la santé s’attend à près de 250000 cas. À la marge de l’actualité internationale, le Yémen se meurt en silence.

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Tags: abonneArabie saouditeguerreIran
Tigrane Yégavian

Tigrane Yégavian

Il est titulaire d’un master en politique comparée spécialité Monde Musulman de l’IEP de Paris et d’une licence d’arabe à l’INALCO. Après avoir étudié la question turkmène en Irak et la question des minorités en Syrie et au Liban, il s’est tourné vers le journalisme spécialisé. Il collabore notamment pour le compte des revues Moyen-Orient, Carto, France Arménie, Politique Internationale, Diplomatie et le Monde Diplomatique. Il a notamment publié Arménie à l’ombre de la montagne sacrée, Névicata, 2015, Diasporalogue, (coécrit avec Serge Avédikian) éd. Thadée 2017, Mission, (coécrit avec Bernard Kinvi), éd. du Cerf, 2019.

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