Dans un communiqué, la Société des journalistes de l’AFP alerte sur la situation dramatique des pigistes de l’AFP à Gaza qui risquent de mourir de faim. Le Quai d’Orsay s’active.
Depuis début 2024, l’Agence France-Presse (AFP), l’une des principales agences internationales de presse et incontournable acteur de la projection française dans le monde, ne peut plus compter que sur une poignée de pigistes et de photographes pour rendre compte de la guerre dans la bande de Gaza. Interdite d’accès aux journalistes internationaux depuis près de deux ans, Gaza est devenue une enclave isolée où les reporters risquent chaque jour leur vie pour continuer à couvrir la guerre.
Un communiqué de la Société des journalistes de l’AFP daté du 21 juillet 2025 alerte sur la situation dramatique des pigistes de l’AFP. Au-delà de leur mission journalistique qui implique souvent des conditions très rudes, ces collaborateurs locaux sont aujourd’hui en grande détresse. La faim, le manque d’eau, les maladies récurrentes et les conditions d’hygiène déplorables qu’ils partagent avec le reste de la population ne leur permettent plus de travailler.
Malgré une rémunération mensuelle de l’AFP, ils ne peuvent plus se nourrir correctement ni subvenir aux besoins de leur famille, les prix ayant explosé dans l’enclave.
Après avoir pu évacuer huit de ses salariés début 2024, l’agence tente aujourd’hui les mêmes démarches pour ses pigistes, malgré un blocus quasi hermétique.
Le Quai d’Orsay s’active
La situation n’échappe pas aux autorités françaises. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré sur France Inter que la France demandait à ce que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qu’il se passe ». Il a assuré que « beaucoup d’efforts et d’énergie » étaient consacrés à tenter de faire sortir certains d’entre eux « dans les prochaines semaines ».
La SDJ, quant à elle, rappelait que « nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim ».
A lire aussi : Frappe israélienne à Damas : Netanyahou place la guerre à Gaza au niveau régional