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André Ventura, l’aventureux populiste portugais

Nathan Daligault De Nathan Daligault
4 juillet 2020
Dans Europe, Europe occidentale
6 Minute de lecture
André Ventura, l’aventureux populiste portugais

André Ventura

Alors que le Portugal était longtemps perçu comme une « exception » politique, une oasis de résistance à l’effervescence populiste, l’émergence du bruyant député Ventura remet en cause cet équilibre. Chef de file du nouveau parti Chega !, le populiste portugais, à la personnalité tonitruante et au parcours étonnant, gagne en popularité et ne laisse pas indifférent.

En 2016, il s’était fait remarquer par ses déclarations sur l’attentat de Nice. À l’époque, il avait alors défendu la nécessité de réduire « drastiquement la présence de l’islam en Europe ». Une phrase polémique qui rejoint le vaste panthéon des sorties médiatiques et volontairement provocatrices le le rendant ainsi célèbre. Des prises de position polémiques et une rhétorique virulente façonnent la personnalité politique de celui qu’on surnomme déjà de « Trump portugais » ou de « Bolsonaro lusitanien ». Une image clivante qui ne l’empêche pas, aux élections législatives de 2019, d’être élu député au Parlement, sous l’étiquette de son propre parti, Chega ! (littéralement « Assez ! »). Créé la même année, ce nouveau parti, classé à l’extrême droite, obtient 1,29 % des suffrages. Un score qui permet à André Ventura d’occuper une nouvelle tribune politique et médiatique, « l’Assemblée de la République », d’où il gagne toujours plus en visibilité en interpellant, séance après séance, le gouvernement socialiste et leurs alliés de gauche.

Au cœur de la pandémie du Covid-19, Ventura ne faiblit pas. Il s’insurge du manque de moyens pour les hôpitaux, dénonce la trop lente fermeture des frontières et demande d’autoriser les prêtres à accéder aux patients. Plus récemment encore, il s’est vigoureusement opposé au maintien des festivités du 25 avril, date anniversaire de la révolution des œillets qui mit fin, quarante-six ans auparavant, à la dictature salazariste. Une occasion pour lui de dénoncer une fois de plus le trop profond fossé entre le peuple portugais et ses élites et le manque d’exemplarité de ces dernières, plus particulièrement dans ces moments difficiles. André Ventura est incontestablement un populiste, qui prend parti pour le peuple, à la droite de la droite, dans un paysage politique jusqu’ici dominé par la gauche, l’extrême gauche et le centre droit.

A lire aussi: Entretien-Portugal : le pays archipel cultive son jardin

Un parcours atypique

Si le populiste lisboète n’est ni un magnat de l’immobilier ni un ancien capitaine de réserve, son parcours n’en demeure pas moins détonnant. À 37 ans, André Ventura a eu le temps de beaucoup faire parler de lui. Il commence par quitter le séminaire du diocèse de Lisbonne où il s’était d’abord destiné avant d’abandonner la vie ecclésiastique. Diplômé d’un doctorat de droit public de l’université de Cork, en Irlande, il dénonce, à l’époque, dans sa thèse, le « populisme pénal » et les injustices policières à l’égard des minorités. De retour à Lisbonne, il enseigne le droit pénal et publie de nombreux livres et articles. Justice, corruption et journalisme est le titre d’un ouvrage de compréhension des « défis de notre temps », corédigé avec Miguel Fernandes, prémonitoire de ses futurs thèmes de prédilection.

Ainsi, à la chaire académique s’ajoute très vite la chaire médiatique. Le journalisme s’offre à lui lorsqu’il signe de plus en plus fréquemment tribunes et articles dans le très populaire tabloïd quotidien Correio da Manhã. Là, dans l’un des journaux les plus lus du pays, André Ventura se fait connaître par un large public. Il y élabore ses prises de position et son ton tranché. Il doit également sa popularité à une émission de télévision de la chaîne CMTV, sur laquelle il commente tout autant les matchs de football que les affaires criminelles. Et le football devient particulièrement important pour Ventura, qui se fait remarquer dans la communauté des supporters du Benfica, le club phare de la capitale, dont il est l’un des plus grands adeptes. Il prend publiquement position et organise même des pétitions pour le changement de personnalité à la tête du club de football. Football, droit pénal et politique font donc la carrière de ce trentenaire ambitieux.

 

La politique vient d’ailleurs naturellement et le conduit d’abord au Parti social-démocrate, parti de centre droit. Avec le PSD, il se porte candidat aux élections municipales de 2017, à Loures, une commune très populaire de la périphérie de Lisbonne. Il multiplie alors les déclarations hostiles envers la communauté tsigane, fréquemment prise pour cible au Portugal. Il lui reproche ainsi de profiter des Portugais, de ne pas respecter les droits des femmes et de sur-représenter la population carcérale. Un discours qui lui vaut même d’être accusé par José Pinto Coelho, président du Parti Nacional Renovador, monarchiste et nationaliste, de lui « voler » son discours. Mais ces propos polémiques suffisent également à le faire mettre à l’écart du parti, alors même qu’il déclare, en octobre 2017, être candidat à sa tête et unique opposant à son toujours actuel président, Rui Rio.

Loin d’abandonner la politique, André Ventura lance son propre parti, Chega !, en 2019. À l’occasion des élections européennes, il forme avec des monarchistes et des démocrates-chrétiens, la coalition Basta !. Sa ligne politique s’impose : libéralisme économique, discours anti-élites et lutte contre l’immigration. Une stratégie populiste qui semble fonctionner et nourrit ses ambitions.

Une stratégie populiste, une ambition populaire

André Ventura est un homme politique ambitieux. En février 2020, il se déclarait ainsi candidat à l’élection présidentielle contre Marcelo Rebelo de Sousa, président en place, un an avant le scrutin. Il faut dire que les sondages lui donnent raison. Élu avec seulement 1,29 % des suffrages, certaines enquêtes donnent désormais son parti à plus de 8 %, « dans l’éventualité d’une élection ». Un score qui lui permet de dépasser une extrême gauche particulièrement élevée dans la patrie de Camões, et de presque concourir avec les deux plus grands partis du pays, social-démocrate et socialiste.

A lire aussi: Les yoyos du populisme

De belles perspectives que le populiste entretient, en soignant son style. Conscient de la portée médiatique de ses déclarations polémiques, il n’hésite pas multiplier les prises de parole virulentes et théâtrales au sein de l’hémicycle, avant de les rediffuser très largement sur les réseaux sociaux. Ses vidéos YouTube sont les vidéos politiques les plus suivies du pays, atteignant les 500 000 visionnages et dépassant de loin celles du Premier ministre ou du président de la République. Lors de sa première prise de parole, il avait déploré le manque de moyens accordés à la police, exhibant des factures de policiers obligés d’acheter eux-mêmes leur matériel. Plus récemment, il a pris à partie l’ensemble de la gauche, les accusant d’être nombreux à compter dans leurs rangs des incarcérés pour trafic de drogue et corruption. Des interventions de plus en plus suivies, une personnalité atypique et des propos polémiques qui le rendent toujours plus populaire aux yeux de nombreux Portugais, et toujours plus populiste pour de nombreux observateurs. André Ventura devient un véritable personnage et s’ancre définitivement dans le paysage politique lusitanien.

Ventura peut profiter de l’absence quasi systémique de la droite au Portugal. Le Parti populaire et chrétien-démocrate, le CDS-PP, n’atteint jamais que péniblement les 5 % aux élections nationales. De plus, il peut jouir de la pertinence de la rhétorique « antisystème », « dégagiste » et anticorruption. Des positions en phase avec un pays où l’abstention atteint en moyenne les 50 % et où beaucoup se sentent délaissés par la dynamique économique et touristique de Lisbonne ou de Porto. Si les journalistes du quotidien Público l’accusent d’avoir « réveillé les nostalgiques de l’État nouveau, les chroniqueurs de café du commerce et les lâches des réseaux sociaux », André Ventura défend simplement une posture populiste typique de la péninsule ibérique. Entre libéralisme économique, rôle minimal de l’État, lutte contre la délinquance et contre l’immigration, il reste toutefois favorable à l’Union européenne. Le populisme de Ventura cherche avant tout à mobiliser l’orgueil d’un peuple fier, attaché à son identité nationale et catholique.

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Tags: abonnePopulismePortugal
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Commentaires 1

  1. anónimo says:
    Il y a 6 mois

    Oh please don´t let me vomit.

    Répondre

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