Le chef des renseignements égyptiens, Hassan Rachad, s’est rendu en Israël pour discuter avec Benjamin Netanyahu des efforts diplomatiques visant à consolider le cessez-le-feu à Gaza. Une médiation traditionnelle et pilier des discussions entre Israël, le Hamas, les États-Unis et les États arabes.
Le chef des renseignements égyptiens, Hassan Rachad, s’est rendu ce mardi en Israël où il a rencontré Benjamin Netanyahu et des officiels israéliens, sur fond d’efforts diplomatiques pour maintenir le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien.
Le rôle de M. Rachad dans les négociations ayant conduit au cessez-le-feu, en vigueur depuis le 10 octobre, entre Israël et le Hamas, avait été publiquement applaudi par le président américain Donald Trump, lors du sommet de Charm el-Cheikh sur Gaza le 12 octobre.
Lors de leur rencontre « au bureau du Premier ministre à Jérusalem », Benjamin Netanyahu et son équipe ont discuté avec M. Rachad « de l’avancement du plan du président Trump [pour Gaza], des relations entre Israël et l’Égypte et du renforcement de la paix entre les deux pays, ainsi que d’autres questions régionales », a indiqué le bureau du chef du gouvernement.
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Rachad doit également rencontrer l’émissaire américain Steve Witkoff, arrivé lundi à Jérusalem, selon Extra News, une télévision égyptienne liée à l’État.
La visite du haut responsable égyptien coïncide avec la venue du vice-président américain JD Vance, arrivé mardi en Israël au surlendemain de violences dans la bande de Gaza qui ont mis à l’épreuve le cessez-le-feu, parrainé par Donald Trump.
Vance devrait rencontrer M. Witkoff et Jared Kushner, autre émissaire américain venu en Israël, ainsi que des experts militaires américains surveillant la trêve.
Benjamin Netanyahu a indiqué lundi vouloir discuter avec lui des « défis de sécurité auxquels nous faisons face et des opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous », sans préciser quand aura lieu la rencontre.
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Médiation égyptienne, pilier de la paix
« La médiation égyptienne passe presque toujours par les services de renseignement, seul canal capable de parler simultanément au Hamas, à Israël et aux Américains », analyse Tigrane Yégavian, spécialiste du Proche-Orient et membre du comité de rédaction de Conflits. « Ce format évite l’écueil politique du discours public et permet des échanges transactionnels sur divers sujets : sécurité, frontières, passages de personnes, échanges de prisonniers, etc », poursuit-il.
Selon lui, maintenant que l’accord est signé, se pose la question de la gestion quotidienne et concrète d’une trêve fragile : « Le rôle du Caire est d’absorber les frictions (frappes ponctuelles, tirs isolés, incidents à Rafah) et d’empêcher l’effet domino régional, spécialement au Sinaï, en mer Rouge et au sud Liban ».
« L’adoubement américain renforce le levier du Caire : l’Égypte devient pivot officiel du “jour d’après” à Gaza. En contrepartie, elle espère des dividendes économiques (aides, dette, énergie) et un crédit politique face à ses partenaires du Golfe », précise-t-il.
Car, plus qu’un canal de médiation, l’Égypte est directement partie de l’avenir de la Palestine, puisqu’elle partage 12km de frontière avec la bande de Gaza.
« La médiation égyptienne n’est pas une diplomatie parallèle : c’est la colonne vertébrale de toute trêve Gaza–Israël depuis vingt ans », conclut Tigrane Yégavian.