Le 21 janvier 2025, Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé, mettant fin à la contribution américaine, qui représente environ 20 % du budget de l’organisation. Cette décision, signée dans un décret quelques heures après l’investiture du président, intervient alors que l’OMS tente de renforcer son financement stable et de réduire sa dépendance aux dons volontaires, menace le bon fonctionnement de l’agence, en particulier pour ses programmes de vaccination et de gestion des crises sanitaires.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) fonctionne grâce aux contributions financières des États membres et d’acteurs privés. Son budget pour le cycle 2024-2025 repose sur plusieurs sources de financement, combinant des contributions obligatoires et volontaires. Pour ce cycle, l’OMS a approuvé un budget total de 6,8342 milliards de dollars.
Une dépendance aux financements volontaires
Le financement de l’OMS se compose de deux grandes catégories : les contributions obligatoires, calculées en fonction de la richesse et de la population d’un pays, et les contributions volontaires, laissées à la discrétion des donateurs. Depuis plusieurs années, l’OMS dépend de plus en plus de ces dons volontaires, qui représentent environ 80 % de son budget. Cette structure de financement a des implications importantes sur l’indépendance et la flexibilité budgétaire de l’organisation.
En mai 2022, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une décision visant à augmenter progressivement la part des contributions obligatoires, avec pour objectif d’atteindre 50 % du budget total d’ici 2030-2031.
Les États-Unis en tête, suivis de donateurs privés
Les États-Unis restent le premier contributeur, avec 958,5 millions de dollars pour la période 2024-2025, combinant contributions obligatoires et volontaires. Historiquement, Washington représente environ 20 % du budget total de l’OMS. Parmi les autres principaux donateurs figurent des institutions privées comme la Fondation Bill & Melinda Gates, qui est l’un des plus grands bailleurs de fonds non étatiques, ainsi que l’Alliance GAVI, spécialisée dans la vaccination mondiale. La Commission européenne, l’Allemagne, et la Banque mondiale font également partie des plus gros contributeurs.
Parmi les principaux donateurs figurent également des organisations internationales comme la Banque européenne d’investissement, des ONG comme Rotary International, ainsi que des nouvelles puissances comme la Chine et l’Inde, qui augmentent progressivement leurs contributions.
Incertitudes et impact du retrait américain
En octobre 2024, lors d’un événement à Berlin, l’OMS a reçu des promesses de dons volontaires totalisant 700 millions de dollars pour ses prochains budgets 2025-2028, qui s’ajoutent aux 300 millions déjà annoncés par les Unions européenne et africaine. L’Allemagne, qui a joué un rôle croissant dans le financement de l’OMS, s’est engagée à verser au moins 360 millions d’euros pour la période 2025-2028.
Cependant, en janvier 2025, le président Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’OMS, mettant en péril environ 20 % du financement de l’organisation. Cette décision a soulevé des inquiétudes quant à la capacité de l’OMS à gérer les urgences sanitaires mondiales et à lutter contre les maladies sans le soutien financier de son principal contributeur. Face à ces défis, l’OMS continue de plaider pour un financement plus prévisible et durable afin de maintenir son rôle central dans la promotion de la santé mondiale et la réponse aux crises sanitaires.
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