<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La guerre en Ukraine : une revanche de la géographie ?

9 mars 2023

Temps de lecture : 11 minutes
Photo : Pantsir-S1 surface-to-air missile and anti-aircraft artillery systems of Russia's Western Military District are engaged in a special military operation. Video screen grab/Russian Defence Ministry Press Office/TASS/Sipa USA/41800086/IB/2209301221
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La guerre en Ukraine : une revanche de la géographie ?

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Depuis le début du conflit, la façon de raconter la guerre d’Ukraine a fait abstraction de la géographie, en particulier des fleuves et des rivières qui la traversent. Le récit militaire s’est davantage focalisé sur les grandes villes dont les forces russes n’ont pas réussi à s’emparer comme si l’espace géographique entre elles était vierge, comme si la guerre moderne et ses technologies permettaient de s’abstraire des contraintes naturelles. Or cette guerre peut aussi se lire comme une revanche de la géographie. 

La carte du bassin du Dniepr laisse apparaître en filigrane la forme générale de l’Ukraine, à trois exceptions près. Au nord, le Dniepr supérieur s’étend en Biélorussie et en Russie ; à l’est, le Donbass s’étire dans le bassin du Don ; à l’ouest, se dessine celui du Dniestr. La superposition n’est pas parfaite, mais le fait qu’au cœur de l’Ukraine coule le Dniepr demeure l’élément le plus structurant de la géographie régionale. Du nord au sud, son cours suit la grande plaine d’Ukraine, coupant en deux ce pays dont le nom slave datant du xiie siècle se rapproche étymologiquement du mot « marche », au sens de la marche géopolitique d’un empire. 

L’Ukraine antique

On peut remonter bien plus loin. Déjà, au ve siècle avant Jésus-Christ, dans le sillage des colonies grecques installées au nord de la mer Noire, Hérodote décrit les Scythes en se repérant par rapport aux fleuves. À l’ouest, coule l’Istros (Danube) et à l’est le Tanaïs (Don), mais le plus grand fleuve scythe, pour l’historien grec, est le Borysthène (Dniepr). Ce dernier est également central dans l’histoire de la Rus’ de Kiev, premier État slave (ixe-xiiie siècle) dont Ukrainiens et Russes se disputent la filiation. C’est le long de son lit que serpente la « grande route des Varègues aux Grecs », artère commerciale qui relie la mer Baltique à la mer Noire et dont on trouve mention dès le xive siècle dans la Première chronique de Novgorod.

Plus proche de nous, le Dniepr se situe au cœur de l’Hetmanat cosaque quand, sous la houlette de Bohdan Khmelnytsky, un proto-État ukrainien naît en 1649 de sa victoire militaire contre la République des deux nations (Pologne et Lituanie). Mais l’indépendance dure moins de cinq ans. Dès 1654 et le déclenchement de la guerre russo-polonaise, les cosaques prêtent allégeance au tsar Alexis 1er. Les aléas de la guerre érigent une frontière le long du Dniepr dans toute la moitié nord de l’Ukraine : dès 1660, les cosaques de la rive gauche se maintiennent dans le camp de Moscou quand ceux de la rive droite choisissent les Polonais. En 1667, le traité d’Androussovo scelle cette séparation tout en offrant Kiev à la Russie.

À partir de 1689, sous Pierre le Grand puis Catherine II, la frontière russe se déplace vers l’ouest quand les Russes parviennent à s’installer durablement sur la rive droite du fleuve. En près de trois siècles, l’histoire militaire russe se confond ainsi avec une longue bataille visant le contrôle du bassin du Dniepr. Le fleuve n’est pas une frontière séparant l’empire du reste du monde, mais représente au contraire un large espace disposant de sa propre centralité, vestige de la Rus’ du ixe siècle. Comme un pendule, le récit grand-russe attiré par un Orient fantasmé finit par revenir vers cet Occident des origines qui s’enracine dans le bassin du Dniepr. Dans son long article de juillet 2021 intitulé « L’unité historique entre les Russes et les Ukrainiens », Vladimir Poutine cite d’ailleurs le fleuve par quatre fois. « Les xvie et xviie siècles virent monter le mouvement de libération des orthodoxes du bassin du Dniepr », écrit-il par exemple. 

À bien des égards, ce texte doctrinal est une mise en garde de ce qui est arrivé huit mois plus tard : depuis le 24 février, les revendications de Vladimir Poutine ne sont que secondairement sécuritaire ; la dimension historique, ancrée dans une géographie, l’emporte de loin. Le président russe ne parle plus qu’assez brièvement de la chute de l’URSS, de l’avancée de l’OTAN vers l’Est, du bouclier antimissile américain en Europe et des traités nucléaires hérités de la guerre froide. Hantée par ces flux et reflux de l’histoire russe de chaque côté du Dniepr, toute son attention est projetée des siècles en arrière au temps d’Alexis 1er, de Pierre le Grand et de Catherine II. On imagine mal comment, dans l’imaginaire du Kremlin, cette pseudo-opération de police militaire pourrait ne pas se superposer, en filigrane, avec ce long passé guerrier. 

Les coupures humides

Depuis le début du conflit, la façon de raconter la guerre d’Ukraine a ainsi trop fait abstraction de la géographie, en particulier des fleuves et des rivières qui la traversent. Le récit militaire s’est davantage focalisé sur les grandes villes dont les forces russes n’ont pas réussi à s’emparer comme si l’espace géographique entre elles était vierge, comme si la guerre moderne et ses technologies permettaient de s’abstraire des contraintes naturelles. Or, à cet égard, l’on observe des permanences au cours des siècles, qui résistent aux progrès des machines, et la première d’entre elles demeure ce que les militaires nomment les « coupures humides ». Drôle d’expression, certes, que l’état-major des armées définit ainsi : « La coupure peut être définie comme un obstacle naturel ou artificiel, sec ou humide, susceptible de limiter ou d’empêcher le mouvement. » Et en Ukraine, le Dniepr constitue une coupure d’une rare envergure puisque sa largeur varie entre 200 mètres et 3 kilomètres – sans compter les différents réservoirs artificiels en amont des barrages qui élargissent son cours jusqu’à 25 kilomètres. 

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Face à une telle coupure humide, chaque pont, qui constitue un point de passage obligé, acquiert une valeur stratégique si l’on veut pouvoir passer d’une rive à l’autre. Certes, des véhicules amphibies et des embarcations légères peuvent permettre le passage de groupes d’infanterie appuyés par quelques blindés, mais faire franchir le Dniepr à une armée de 200 000 hommes, et à la logistique qu’elle implique dans la durée, est une autre affaire. En pareil cas, il faut d’abord établir une tête de pont, la sécuriser puis faire appel au génie pour mettre en œuvre des capacités de « franchissement par moyens continus » sous la forme de ponts flottants.

Dès le 24 février, les Russes ont ainsi cherché à s’établir sur les deux rives du Dniepr de sorte que le fleuve ukrainien ne devienne pas un obstacle infranchissable. Au nord, la manœuvre était aisée sur le papier puisque, depuis la Biélorussie voisine, les troupes russes ont pu piquer droit vers Kiev – à 150 kilomètres de la frontière – en descendant directement les deux rives du fleuve. L’on connaît pourtant la suite : dès les derniers jours de mars, les Russes ont dû se replier, incapables de mobiliser une masse suffisante pour encercler la capitale ukrainienne, harcelés sur leurs arrières par la guérilla, frigorifiés en plein cœur de l’hiver et démoralisés par l’échec initial de l’opération aéroportée à Gostomel. L’on sait moins que la logistique russe a été entravée par une action décisive des Ukrainiens, qui ont déversé l’eau du réservoir en amont du barrage de Kiev de sorte à inonder les terres sur la rive droite du Dniepr. Habile manœuvre qui rappelle qu’une coupure humide n’est pas forcément un cours d’eau.

Au sud, l’opération russe depuis la Crimée était nettement plus délicate. Il fallait déjà réussir à franchir le goulot d’étranglement au nord de la péninsule, puis filer vers l’ouest pour atteindre le Dniepr, à 80 kilomètres de là, afin de s’emparer des ponts de Kherson et de Nova Kakhovka avant que les Ukrainiens ne les détruisent. À cet égard, le front du sud, contrairement à ceux du nord et de l’est, a rempli ses objectifs initiaux. En quelques jours, les Russes ont établi leur tête de pont, mais cette première étape a rapidement atteint son point culminant. Vers l’ouest, la ligne de front s’est arrêtée après Kherson et les Russes n’ont pas réussi à prendre le port suivant de Mykolaïv, à 50 kilomètres de là, et encore moins à atteindre le petit fleuve du Boug méridional qui se jette dans la mer Noire à l’ouest de la ville et qui leur aurait ouvert la route vers Odessa. Bloqués dans leur percée, ils ont eu plus de succès vers le nord en remontant les deux rives du Dniepr, mais pas suffisamment pour parvenir à encercler la ville de Zaporijjia, qui borde le fleuve à 250 kilomètres au nord-est de son embouchure. 

L’enjeu du Dniepr

Dès le mois d’avril, les Russes occupaient ainsi une zone de 6 000 km² sur la rive droite du Dniepr, leur permettant de revendiquer la quasi-intégralité de l’oblast de Kherson, à cheval sur les deux rives du fleuve. Politiquement, le symbole était fort, mais militairement ? Une tête de pont sert à aller de l’avant, mais, sans mouvement, elle devient un piège. Car ravitailler les 30 000 soldats qui s’y trouvaient représentait une gageure, dépendant de trois ponts sur le Dniepr. Certes, la frontière occidentale de cette tête de pont pouvait s’appuyer partiellement sur une autre coupure humide, l’Inghoulets, mais cette rivière ne présente pas les mêmes dimensions qu’un fleuve. À leur tour, les Ukrainiens ont pu y établir leur propre tête de pont, à Davydiv Brid, et s’engager dans une longue bataille d’usure qui a fini par avoir raison des Russes. Ces derniers ont bien frappé à coup de missiles le barrage de Kryvyï Rih pour faire artificiellement monter le niveau de l’Inghoulets et emporter les ponts flottants ukrainiens, mais cette manœuvre n’a pas suffi à briser la contre-attaque. Début novembre, le nouveau commandant de l’opération militaire spéciale, le général Sourovikine, ordonnait le retrait des forces russes de la rive droite du Dniepr et la destruction définitive des trois ponts, rendus déjà largement inutilisables par l’action des lance-roquettes Himars fournis à Kiev par Washington. 

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Sur le plan militaire, le retrait russe, conduit sans trop de pertes, était rationnel. La tête de pont de Kherson n’avait aucun intérêt dès lors qu’elle ne pouvait servir à filer vers l’ouest jusqu’à Odessa pour s’emparer des bords de la mer Noire. Surtout, ce retrait permettait aux Russes de s’abriter derrière le Dniepr à un moment où le rapport de force militaire sur le terrain était en train de s’inverser. Une coupure humide dessert autant celui qui est à l’offensive qu’elle protège celui qui est sur la défensive. Désormais, sur les 900 kilomètres de la ligne de front, 200 sont naturellement protégés par une muraille d’eau. Celle-ci n’est pas infranchissable, mais représenterait un coût élevé pour toute contre-attaque ukrainienne. Par la même occasion, les 30 000 soldats russes de la tête de pont de Kherson ont pu être redéployés, notamment dans le Donbass, cœur de la guerre d’Ukraine depuis la fin de l’offensive de Kiev le 1er avril.

Là encore, cette bataille ne peut être comprise sans tenir compte des coupures humides, en l’espèce de la rivière Donets, qui a donné son nom à la ville et à l’oblast. Il s’agit d’un affluent du fleuve russe Don, dont le bassin couvre la région orientale ukrainienne du Donbass, formée des deux oblasts de Donetsk et de Lougansk. La ligne de front entre les séparatistes prorusses et les forces ukrainiennes étant solidement fortifiée depuis 2014, les Russes n’ont pas choisi, en février 2022, de l’attaquer de front. Ils ont privilégié une manœuvre d’enveloppement en passant par le nord dans la région de Kharkiv pour prendre à revers la ligne Maginot ukrainienne et transformer le Donbass en « chaudron ». Il existait néanmoins une difficulté : la rivière Donets suit un parcours tortueux formé schématiquement de deux grandes boucles. Du nord au sud, la première s’enfonce loin vers l’ouest dans la région de Kharkiv, tandis que la seconde, toujours en direction du sud, retourne vers l’est, cette fois dans le Donbass. Les Russes ont emprunté la première, mais sans parvenir à aller jusqu’au bout, ce qui leur aurait permis de protéger leur flanc occidental. En septembre, bénéficiant toujours d’une tête de pont, les Ukrainiens ont donc pu lancer leur contre-offensive dans la région de Kharkiv, reprenant aux Russes la place forte d’Izyoum, centre de gravité de la manœuvre russe d’enveloppement du Donbass. Les Russes ont réussi tant bien que mal à recréer une ligne de défense plus à l’est, d’abord le long de l’Oskil puis de la Zherebets, mais ces deux affluents de la Donets, plus modestes, constituent un avantage défensif moindre. 

Combats du Donets

Inversement, en tenant longtemps la seconde boucle du Donets qui s’enfonce dans le Donbass vers l’est, les Ukrainiens pouvaient se protéger derrière cette coupure humide, que les Russes ont eu le plus grand mal à franchir. Le 10 mai, un groupe tactique de bataillon russe entier a été détruit à Bilohorivka après avoir franchi la rivière. Début juillet, les Russes ont finalement réussi à passer sur l’autre rive en s’emparant de la ville de Lisichansk, mais en adoptant une tactique beaucoup plus lente et coûteuse, celle de vagues d’infanterie lancées contre les positions fortifiées ukrainiennes et appuyées par de l’artillerie. Cette même méthode est toujours à l’œuvre à Bakhmout, lieu des plus sanglants combats depuis le début de la guerre.

À Kiev, à Kherson et dans le Donbass, les coupures humides ont donc joué un rôle décisif. Et les enjeux actuels ne permettent pas de penser qu’il en sera autrement en 2023. Une nouvelle offensive russe dans la région de Kharkiv pour rejoindre la Donets ou a minima l’Oskil leur permettrait de solidifier la frontière de l’oblast de Lougansk et de peser par le nord sur la partie de l’oblast de Donetsk toujours tenue par les Ukrainiens. Inversement, pour ces derniers, relancer une offensive vers l’est pour franchir la Zherebets leur permettrait d’atteindre le cœur du dispositif russe dans le Donbass, qui pourrait être menacé d’effondrement. Au centre de la ligne de front, dans la région de Zaporjjia, c’est justement l’absence de coupure humide majeure qui rend une offensive russe ou ukrainienne envisageable. Elle permettrait aux Ukrainiens de rejoindre la mer d’Azov et de briser la continuité territoriale russe entre la Crimée et le Donbass, seul gain stratégique obtenu par Vladimir Poutine depuis février 2022. Pour les Russes, elle permettrait de remonter vers le nord pour élargir la profondeur de ce corridor et tenter de nouveau une manœuvre d’enveloppement du Donbass fortifié. 

L’enjeu de la Crimée

Quant au Dniepr, il demeure toujours la coupure humide la plus structurante. Son franchissement par les Ukrainiens à Kherson serait un camouflet pour les Russes et une menace directe pour la Crimée attenante. Elle ne peut être complètement exclue, car la géographie avantage l’occupant de la rive gauche : celle-ci décrit en effet des reliefs plus élevés en altitude que la rive droite qu’elle surplombe ainsi. Les Soviétiques le savent bien puisque la plus grande bataille du Dniepr, jusqu’à ce jour, eut lieu d’août à décembre 1943 lorsque 2,6 millions de soldats de l’Armée rouge durent franchir le fleuve alors que 1,2 million d’Allemands s’étaient repliés sur la rive gauche. Les pertes cumulées sont estimées entre 700 000 et près de 2 millions d’hommes. 

Du côté russe, la destruction des ponts sur le Dniepr – il en existe une vingtaine – pourrait constituer une action décisive, car elle entraverait très gravement la logistique ukrainienne. De même que la tête de pont russe de Kherson était devenue pour les Russes une sorte de presqu’île intenable, il pourrait en être de même pour les Ukrainiens dans tout l’est si ceux-là parvenaient à réaliser une telle action qu’ils n’ont pour l’instant jamais entreprise. Dans un contexte de livraison massive d’armes lourdes occidentales à Kiev, cette hypothèse n’est pas à exclure. Dans la mesure où les bombardiers russes n’ont pas la liberté de voler jusqu’au Dniepr en raison de la DCA ukrainienne, il reste néanmoins à savoir si les Russes disposent de missiles et de drones à long rayon d’action suffisamment précis et nombreux pour parvenir à une telle fin. Avec une nouvelle vague de mobilisation, très probable, la destruction des ponts sur le Dniepr apparaît en tout cas comme l’un des seuls moyens de la Russie pour mener une escalade conventionnelle face à Kiev et aux Occidentaux.

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Une telle action serait lourde de sens sur le plan stratégique et politique. Par ce geste défensif qui réduirait certes la probabilité d’une défaite russe dans l’est de l’Ukraine – scénario aujourd’hui dans toutes les têtes en Occident –, Moscou écarterait quasi définitivement l’hypothèse d’un nouveau franchissement du Dniepr – sauf à repasser par la Biélorussie –, processus engagé par le retrait de Kherson, mais qui serait ainsi confirmé. En termes d’objectif de guerre, cela reviendrait à reconnaître, pour Vladimir Poutine, que son gain maximal se limiterait à la rive gauche du fleuve d’Ukraine, transformé en frontière naturelle, comme du temps d’Alexis 1er et du traité d’Androussovo. En creux, la Russie ne pourrait plus prétendre dans le cadre de cette guerre au contrôle de l’ensemble du bassin du Dniepr, objectif qui paraît aujourd’hui complètement hors de portée des forces russes, mais qui est pourtant encore régulièrement cité par des responsables russes désireux d’une victoire militaire totale en Ukraine. Vladimir Poutine renoncerait ainsi à se mettre dans les pas de Pierre le Grand, tsar de Russie qu’il dit admirer le plus et qui fut justement le franchisseur du Dniepr. Inversement, pour les Russes, une victoire minimale viserait le contrôle du Donbass, littéralement la partie ukrainienne du bassin du Don. Depuis les coupures humides décisives en matière tactique jusqu’à la centralité stratégique, politique et historique d’un fleuve, l’opération militaire russe en Ukraine, si mal nommée, apparaît comme une vraie guerre, celle du Dniepr, dont le cours attire autant qu’il arrête les Russes et leurs ancêtres depuis un millénaire. 

À propos de l’auteur
Alexis Feertchak

Alexis Feertchak

Journaliste, diplômé de Sciences Po Paris, Alexis Feertchak est chef de service au Figaro et créateur du journal iPhilo.ff
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