<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La puissance et le territoire. Entretien avec Jean-Robert Pitte #8

8 avril 2022

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La puissance et le territoire. Entretien avec Jean-Robert Pitte #8

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Président de la Société de géographie, Jean-Robert Pitte consacre ses recherches à l’histoire de la géographie des paysages, de la gastronomie et du vin. Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques et auteur d’une œuvre abondante qui lui a valu plusieurs prix. Il fut également président de Sorbonne-Université (Paris IV) de 2003 à 2008.

Entretien réalisé par Louis du Breil.

Selon vous, sur quoi repose la puissance d’un pays ?

En évoquant la puissance d’un pays, on songe d’abord à son économie et chacun connaît l’aphorisme de Jean Bodin selon lequel « il n’est de richesse que d’hommes ». Le penseur de la Renaissance avait raison et son point de vue s’applique aussi aux armées, à la politique et à la culture, autres facettes de la puissance. J’ajouterais que ce n’est pas le nombre des hommes qui compte d’abord. Ceux-ci doivent être instruits, animés de curiosité et d’empathie envers leurs contemporains, respectueux de l’État de droit et, en analysant ces critères, Singapour, la Suisse ou le Luxembourg pèsent beaucoup plus que le Nigéria ou le Pakistan. Le reste, c’est-à-dire le climat, la richesse des sols cultivables, les matières premières, la facilité d’accès ne sont que des cerises sur le gâteau qui ne comptent pas très longtemps sans persévérance et projet structuré.

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La puissance ne repose pas que sur le PNB, mais aussi sur la capacité à se défendre ou à s’étendre par des moyens militaires. L’histoire démontre la fragilité de ces potentiels. Il est des pays dotés d’armées très entraînées qui sont des colosses aux pieds d’argile, comme la Corée du Nord et des pays neutres, sans véritable forces d’autodéfense ou d’attaque qui vivent dans la prospérité, comme la Suisse, les pays scandinaves ou Singapour. Les pays militairement puissants, comme la Chine ou la Russie, disposent de grandes ressources et d’armées pléthoriques, mais leurs dirigeants savent aussi ce qu’ils ont à perdre s’ils s’engagent dans des aventures militaires. L’immensité de leurs territoires est pour eux un défi permanent et le maintien de l’unité leur demande de grands efforts. Les rodomontades de leurs dirigeants vis-à-vis de Taiwan ou de l’Ukraine ne sont que des moyens plus ou moins illusoires de renforcer leur unité nationale. Il n’est pas certain que les peuples soient prêts à sacrifier leur pouvoir d’achat et leur confort à la gloire d’une conquête territoriale. Les nationalismes ont jadis galvanisé les peuples. Est-ce encore d’actualité ? Les conquêtes militaires réussies se sont appuyées sur un projet politique, culturel, économique séduisant pour les peuples conquis. Ce fut le cas de l’empire d’Alexandre ou de Rome, beaucoup moins pour les ambitions de Charles Quint, de Louis XIV ou de Napoléon, en aucune manière pour l’Allemagne nazie, le Japon impérialiste des années 1930, l’Union soviétique. Le découragement ne s’emparerait-il pas très vite d’armées puissantes constituées de militaires professionnels mal payés ou, à plus forte raison, de conscrits ? La question peut également se poser pour l’Iran.

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L’Allemagne est une grande puissance assez peu dotée sur le plan des ressources naturelles, mais elle dispose d’une industrie et de services performants rayonnant sur toute la planète. Du coup, ses dirigeants sont plus influents et écoutés que ceux de pays plus dépendants sur le plan économique. La puissance tient enfin au rayonnement de la culture d’un pays : de ce point de vue, le Japon qui a longtemps vécu en autarcie (de 1601 à 1868) s’est réveillé et exerce aujourd’hui une très grande influence dans tous les domaines artistiques et culturels. Ce qui est étonnant, c’est le contraste que l’on peut observer avec l’influence politique de ce pays et, plus encore, stratégique, sa capacité militaire reposant principalement sur l’alliance avec les États-Unis, comme celle de l’Allemagne sur l’OTAN. D’aucuns affirment que ce sont les conditions qui furent imposées par les Alliés à ces deux pays en 1945 qui leur ont permis d’économiser d’importantes dépenses militaires afin de développer le reste de leur économie. Ce n’est pas totalement exact lorsqu’on songe au rôle moteur des industries militaires dans le développement de la puissance économique des États-Unis, de la France ou d’Israël. Ce dernier pays est sans doute le seul – avec Taiwan – dans lequel la jeunesse serait prête à prendre les armes pour sauver son indépendance, son mode de vie et sa démocratie.

La géographie conditionne-t-elle la puissance d’un État ?

Probablement pas sa surface qui est souvent un handicap des très vastes États. Ceux-ci éprouvent de la difficulté à gérer et aménager leur territoire, à créer un réseau de transports efficace, à maintenir les périphéries dans l’alma mater, à protéger leurs frontières de flux migratoires non encadrés, à moins d’y dépenser beaucoup d’argent et de déployer des moyens policiers ou militaires colossaux. On le constate dans le Caucase pour la Russie, au Tibet ou au Xinjiang, voire à Hong Kong pour la Chine, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, en outre-mer pour la France à commencer par la Corse, pourtant officiellement métropolitaine.

Prenons d’autres exemples. Le Sahara et le nord du Sahel sont très mal contrôlés par l’Algérie, la Lybie, la Mauritanie, le Mali, etc. Le Brésil éprouve bien des difficultés à mettre sur pied une saine gestion de l’Amazonie et c’est encore bien plus problématique pour d’autres pays dotés de forêts denses équatoriales, en Afrique centrale ou en Indonésie. Mais les raisons sont plus à rechercher dans le mode de gouvernance de ces pays et dans le développement culturel et technique de leurs populations que dans le climat.

Dans une lettre au roi de Prusse du 10 novembre 1804, évoquant la Russie, Napoléon écrit cette phrase qui a été reproduite et déformée à l’envi : « la politique de toutes les puissances est dans leur géographie ». Je n’y crois pas du tout ; c’est une vision très déterministe de la réalité géopolitique.  Je crois beaucoup plus à ce qu’écrit Vidal de La Blache en 1903 dans le Tableau géographique de la France : « L’histoire d’un peuple est inséparable de la contrée qu’il habite ». Il va de soi que les données environnementales ont une influence sur la manière dont un État aménage son territoire et gère son économie, mais elles peuvent faire l’objet de multiples choix qui relèvent du savoir-faire et du bon vouloir des habitants et de leurs gouvernants, en un mot de la liberté humaine. Comme Pierre Gourou l’avait bien montré, les zones tropicales humides d’Afrique ou d’Amérique latine sont très peu peuplées et mal développées, alors que plusieurs centaines d’habitants vivent sur chaque kilomètre carré des deltas et plaines d’Asie du Sud-Est grâce à la riziculture et à l’encadrement social. La carte de l’analphabétisme est très proche de celle de la misère, corrélation qui est une causalité et qui n’a aucun rapport avec le climat ou avec tout autre facteur environnemental.

Les gisements de pétrole et de gaz naturel représentent des richesses naturelles colossales dont bénéficient depuis des décennies les pays du Golfe. On peut cependant prédire sans grand risque que cette manne ne durera pas éternellement et que seuls les États concernés qui auront investi dans l’éducation supérieure de leur jeunesse et dans le développement d’activités industrielles et de services tireront leur épingle du jeu le moment venu.

L’indice de développement humain est un critère majeur de différenciation entre les pays, plus intéressant que la puissance qui laisse de côté bien des aspects de la vie des habitants. Il repose sur l’espérance de vie, la richesse et le niveau d’éducation des populations. Parmi les dix premiers pays de la planète, certains disposent d’une réelle puissance économique et politique, mais d’autres non : Islande, Norvège, Japon, Suisse, Finlande, Suède, Australie, Allemagne, Danemark, Pays-Bas. Force est de constater qu’en dehors de l’Australie peu nombreux sont ceux qui possèdent des ressources énergétiques ou minérales abondantes et que la plupart, hormis l’Allemagne, ne sont pas favorisés par leur environnement qui est subpolaire, montagnard, marécageux ou régulièrement affligé de cataclysmes.

Enfin, l’ouverture des pays sur le monde dépend davantage de leurs choix politiques, stratégiques et culturels que de leur géographie physique. Par exemple, l’insularité n’est en aucune manière déterminante. Certes la Grande-Bretagne a toujours joué une carte différente de celle de l’Europe continentale et le Japon s’est renfermé sur lui-même de 1601 à 1868, ce qui aurait été plus difficile s’ils n’étaient pas des États insulaires. Mais leur ouverture internationale est incontestable tout au long de l’histoire. Par ailleurs, d’autres îles comme Singapour, Maurice, Taïwan ou même Chypre ont une histoire largement ouverte sur les échanges. Même constat pour les pays très montagnards : le Népal est largement ouvert sur le monde alors que le Bhoutan voisin est presque totalement fermé.

Comment l’aménagement du territoire reflète-t-il la puissance d’un peuple ?

Plus qu’au service de sa puissance, le bon aménagement du territoire d’un État doit être pensé au service du plus grand nombre de ses habitants. Il doit satisfaire leur sécurité, leurs besoins économiques, leur mobilité, mais aussi leur bien-être. Cela est rarement le cas dans le monde. Les pays qui n’ont songé qu’à leur puissance ont privilégié les complexes militaro-industriels qui ont rarement servi leur population. C’est le cas dans les États totalitaires ou dictatoriaux : hier l’Allemagne nazie ou l’Union soviétique, aujourd’hui la Chine populaire, la Russie, la Corée du Nord, l’Iran, le Pakistan. Parmi les pays démocratiques, seuls les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, Israël disposent de puissantes industries d’armement et d’armées susceptibles d’intervenir efficacement dans un conflit sans que ce soit au détriment du bien-être de leur population. Dans plusieurs pays, ces activités sont même créatrices d’emploi et de richesse, puisqu’elles sont largement exportatrices. Elles stimulent également le développement des hautes technologies dans des domaines pacifiques comme l’aéronautique, l’électronique ou les télécommunications.

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Dans les pays pauvres, le territoire est fort peu aménagé. L’urbanisation est galopante et spontanée, aboutissant à des villes monstrueuses où règne la précarité, l’insécurité, l’engorgement, la pollution. Elle résulte d’un exode rural contraint par la misère paysanne et l’illusion de l’eldorado des villes. Les moyens de transports sont archaïques et incomplets. Cela aboutit à la création de zones entières qui ne sont pas contrôlées par les États. On le constate presque partout en Afrique, dans plusieurs pays du Proche-Orient, dans une moindre mesure dans certaines poches de divers pays d’Amérique Latine, tous affligés de guerres civiles meurtrières et souffrant d’un manque total de gouvernance.

Tous les pays riches n’ont pas pour autant pensé leur aménagement du territoire au service du plus grand nombre. Ainsi en France, depuis le milieu du XXe siècle, la DATAR ou ses avatars ont, certes, un peu décentralisé l’industrie de l’Île-de-France avec raison, mais pensé l’aménagement en privilégiant les grandes métropoles et les liaisons rapides entre elles. Elles ont largement négligé l’espace rural qui représente pourtant une très large part du territoire français, lequel est très peu peuplé et constitue un vaste désert éducatif, médical, commercial, culturel. Jean-François Gravier l’avait signalé dès 1947 en publiant son essai intitulé Paris et le désert français. En matière touristique, l’État a favorisé la spécialisation de certaines régions (Alpes du Nord, Côte du Languedoc) laissant beaucoup d’autres au tourisme diffus et spontané qui dispose d’une faible capacité d’accueil alors que son potentiel est immense à l’échelle européenne et mondiale du fait de la haute qualité de ses paysages (Massif Central, Pyrénées, Alpes du Sud, etc.). La déprise agricole risque dans les années à venir d’aggraver encore un peu plus ces contrastes déjà très vigoureux. Compte tenu de la répartition de la population, ce problème pèse peu sur le plan électoral en France, en particulier à l’occasion des présidentielles ou des législatives, un peu plus lors des sénatoriales.

Vous avez dirigé l’université Paris IV, aujourd’hui Sorbonne-Université, de 2003 à 2008. Comment l’université française pourrait contribuer à la puissance éducative du pays ?

J’ai présidé une université qui s’appelait alors Paris-Sorbonne, un nom voulu par son premier président, Alphonse Dupront, qui voulait faire revivre le prestige de l’un des plus célèbres collèges de l’Université de Paris au Moyen Âge à l’emplacement duquel nous étions implantés. Pendant quelques décennies cette université a fait rayonner dans le monde entier les humanités et les lettres francophones en privilégiant l’exigence, l’élégance intellectuelle, l’esprit critique, le respect mutuel, la transmission sans concessions. Elle a peuplé de ses diplômés les universités françaises et de nombreuses universités étrangères. Grâce à son nom prestigieux et à son niveau élevé d’enseignement et de recherche, elle a pu ouvrir en 2006 une antenne à Abu Dhabi qui forme en français une partie de l’élite des Émirats Arabes Unis et du Proche-Orient. Je suis heureux d’avoir pu mener à bien ce projet dans des délais très brefs.

Il ne m’appartient pas aujourd’hui d’évaluer une maison qui fut la mienne pendant un demi-siècle et au rayonnement de laquelle je me suis consacré avec passion depuis le temps de mes études. Ce que je peux dire, c’est qu’elle doit demeurer fidèle à sa réputation bientôt huit fois séculaire. Elle ne peut se contenter d’accueillir les étudiants que les formations sélectives de l’enseignement supérieur ne choisissent pas, ne vivre que des subventions d’État qui seront toujours forcément limitées si une partie de ses étudiants décrochent dans les premières années de leur cursus et qu’un certain nombre de ses diplômés se retrouve au chômage ou dans des emplois sous-qualifiés. Elle doit également se garder des modes intellectuelles venues des campus d’outre-Atlantique. La réforme « parcoursup » appuyée sur un livret scolaire étoffé et l’expression d’une motivation du futur étudiant va dans le bon sens, mais son application est lente dans beaucoup d’universités. La puissance d’un pays repose aussi sur ses grandes universités, ce qui est le cas dans la plupart des pays développés. En France, hélas, les universités ont renoncé à la formation de l’élite et laissent cette mission aux « grandes écoles », précédées des classes préparatoires, institutions qui sont une spécificité française, certes de grande qualité, mais dans lesquelles la recherche est une préoccupation souvent secondaire. Il est dommage qu’à la différence de l’Angleterre, des États-Unis ou du Japon, l’élite de la France soit rarement diplômée dans le champ des humanités, des lettres et des arts, pourtant lié à la tradition et au rayonnement de la France, au respect qu’elle inspire, à l’affection qui lui est vouée et donc à sa puissance.

Fondée en 1821, la Société de Géographie que vous présidez est la plus ancienne du monde. Dans le contexte de la mise en application du congrès de Vienne et de l’intensification des explorations géographiques, sa création fut-elle le fruit d’une certaine conception de la puissance ?

Napoléon avait dit en 1807 : « Si dans un point central tel que Paris, il existait plusieurs professeurs de géographie qui pussent rassembler les connaissances éparses, les comparer, les épurer, qu’on fût dans le cas de les consulter avec sécurité pour être instruit des faits et des choses, ce serait une bonne et utile institution. » . Ce manifeste, issu de l’esprit de curiosité des Lumières, aboutit en 1821, quelques mois après le décès de l’empereur déchu, à la création de la Société de Géographie vouée tout d’abord à la connaissance du monde, au comblement du blanc des cartes qui occupe encore le cœur de tous les continents à cette époque. Bien entendu, des commerçants, des missionnaires, des militaires, des administrateurs civils profiteront de ces nouvelles connaissances pour déployer leur activité sur tous les continents et constituer des décennies plus tard un vaste empire colonial. On peut donc dire que la puissance de la France au tournant du XXe siècle n’aurait pu s’affirmer sans la mise en œuvre de stratégies fondées sur une solide connaissance de la géographie des terres émergées et des mers du monde entier.

L’enseignement de la géographie paraît aujourd’hui négligé. D’où vient selon vous ce manque d’intérêt public pour la géographie ? Est-ce préjudiciable pour la compréhension des Français de leur propre territoire et de la puissance française dans le monde ?  

L’enseignement de la géographie a beaucoup évolué ces dernières décennies. Malheureusement à vouloir s’ancrer dans des bases théoriques peu accessibles au commun des mortels, à la différence de l’histoire, elle a en partie perdu sa capacité à faire rêver, à émouvoir, à nourrir un regard émerveillé sur le monde. Rien n’est perdu et certains enseignants continuent à passionner leurs élèves et leurs étudiants. On le constate en particulier dans le domaine de la cartographie qui suscite un intérêt grandissant dans le Secondaire, le Supérieur, la presse, la télévision. En tout cas, il est certain que l’ignorance géographique entraîne la méfiance, voire le mépris vis-à-vis d’autrui. Elle est même dans une certaine mesure une arme de destruction massive. Les progrès de la géographie sont indispensables à ceux de la paix dans le monde et de son unité dans la diversité.

Pensez-vous que la puissance doit se déployer ou bien plutôt s’assumer dans le rôle que les pays doivent jouer ?

Un pays puissant est respecté et joue pleinement une partition originale dans la mondialisation. Il n’a nul besoin de montrer ses griffes, même si chacun sait qu’elles existent et qu’il peut en user le cas échéant. Trois pays, les États-Unis, la Russie, la Chine, sont aujourd’hui en train de jauger mutuellement leur puissance. Le premier manifeste plutôt une lassitude face à son rôle de gendarme du monde, ce qui enhardit les deux autres qui jouent dangereusement à effrayer leurs populations et leurs voisins. Quant à l’Europe, elle peine à s’unir, à jouer un rôle politique et à constituer une véritable armée, ce qui est très dommage pour la paix du monde. Ou bien, elle avancera vers davantage de cohésion, ou bien elle se désagrégera en vol en créant de nombreux dégâts en son sein et autour d’elle. Ceux qui ont connu la Seconde Guerre mondiale ont pratiquement tous disparu et la culture historique de leurs descendants est trop élémentaire : hélas, les peuples ont la mémoire courte et retombent trop volontiers dans leurs ornières favorites. Un peu plus de culture historique et géographique ne saurait leur nuire !

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