Le Rwanda et la RDC ont signé un accord de paix il y a quelques jours. Le Kivu n’en est toutefois pas à son premier traité depuis la fin formelle de la Deuxième guerre du Congo (1998-2003). Raison pour laquelle il convient de se montrer prudent quant aux déclarations dithyrambiques sur le règlement du conflit. Il est d’ailleurs probable que les choses ne changent guère à court et moyen terme. Reportage exclusif au Kivu.
Par Pierre d’Herbès, expert en intelligence économique et sécurité internationale. Envoyé spécial au Kivu
La signature de ces accords est sans conteste un jalon nécessaire vers la résolution de la crise qui secoue l’est de la RDC. Cela ne doit en revanche pas masquer la réalité du terrain, ses enjeux et ses antagonismes profonds qui contrebalancent des visions parfois trop optimistes.
Pourquoi ? Parce que le traité n’inclut que marginalement la question d’un acteur principal : l’AFC/M23. Les négociations sont toujours en cours, sous l’arbitrage de Doha, entre le groupe et Kinshasa. Ce qui mène à un second enjeu de poids : l’aptitude de la RDC à déployer une gouvernance capable d’arbitrer et d’apaiser les tensions d’une région instable depuis non pas 30 ans, mais bien plus de 60 ans. N’oublions pas en effet que le M23 est loin d’être le seul groupe armé actif dans la région.
Les racines du mal
À la fin du mois de mai 2025, nous partons de bonne heure de Goma vers le Masisi, une région en altitude, située à quelques heures de pick-up. En sortant de la ville, nous longeons les abords volcaniques et verdoyants du lac Kivu. La région est encore marquée par les combats qui s’y sont déroulés, il y a tout juste quelques mois : bâtiments détruits, baraquement abandonné, etc. Nous traversons la ville de Saké, autrefois totalement militarisée par les forces congolaises (FARDC) et leurs alliés, les Wazalendos, amas de groupes armés communautaires locaux. Depuis que la région est tombée aux mains de l’AFC/M23, ses habitants peuvent à nouveau parcourir ses routes.
Au bout de quelques kilomètres seulement, la route bitumée laisse place à une piste cabossée. Difficile d’accès, elle n’en n’est pas moins sillonnée par des centaines d’individus chevauchant motos et charrettes surchargées, voire des camions. Les véhicules traversent péniblement les pistes boueuses à flanc de colline. Brusquement, nous nous extrayons des cultures et des eucalyptus pour découvrir un paysage de cimes, d’alpages et de vaches qui rappellent la Suisse ou l’Irlande.
Or, si l’environnement local dégage une forme de tranquillité, le Masisi est en réalité un des principaux épicentres du conflit ancien et complexe qui déchire le nord-Kivu. Notre destination est le village de Nturo, à majorité tutsi. Brûlé en 2023, il est caractéristique du type de guerre qui se mène dans le Kivu, depuis des décennies. À savoir de faire fuir ou de massacrer des populations jugées “illégitimes” sur un terroir donné. Des perceptions nourries par presque un siècle de conflits fonciers, de rivalités communautaires et de trafics illégaux.
Contrairement aux idées reçues, la crise ne date pas [seulement] des suites de la Première Guerre du Congo (1996). Elle débute au lendemain de l’indépendance du Congo, alors que le jeune pays est frappé, entre 1961 et 1965, par une série de tentatives séparatistes (Katanga, Kasaï, Congo-Stanleyville, rébellion des Simba, etc.). C’est au cœur de ce chaos que débute, en 1963, la « Guerre des Kinyarwandas ». Elle oppose les Banyarwandas (populations de langue rwandaise : Tutsi et Hutus) aux autres communautés de la région : Hunde, Nandé et Tembo. Ceux-ci les considèrent comme allochtones et veulent restreindre leur poids politique.
Pourquoi un climat si tendu ? Puisque de facto, les Banyarwandas sont installés au Kivu depuis des siècles, notamment dans Rutshuru. Dans les années 1930, l’autorité coloniale belge “transplante” depuis le Rwanda voisin – déjà très peuplé -des dizaines de milliers de cultivateurs dans le Masisi. Jusqu’en 1960, ce sont près de 200 000 Banyarwandas, en majorité des Hutus, qui s’y installent. Or, la région est alors majoritairement peuplée de Nandés. Il en découle un choc culturel et démographique qui déclenche plusieurs années de tensions foncières.
Le déséquilibre s’accentue entre 1959 et 1965. Cette fois-ci, ce sont des Tutsis qui fuient le Rwanda, dont la monarchie a été renversée par le Parmehutu de Grégoire Kayibanda. C’est à cette époque qu’on recense dans les pays les premiers massacres de Tutsis. Les réfugiés s’installent alors dans le Kivu, où ils ne tardent pas à investir des fonctions importantes dans l’administration, l’éducation et le tissu économique local. Dès les premiers mois des conflits, ces derniers, dont les autochtones, sont d’ailleurs renvoyés de leur poste.
Compétition foncière
C’est l’arrivée au pouvoir du président Mobutu en 1965 qui met fin à la guerre des Kyniarwandas. Le conflit a fait des centaines de morts et les Banyarwandas ont été victimes de répressions sévères de l’État congolais. La principale conséquence de ce conflit demeure la méfiance durable qu’il fait naître entre les communautés.
En 1972, les Banyarwandas du Kivu sont naturalisés par Kinshasa. Du moins,les populations arrivées avant 1950 (comprendre les “transplantés”). Cette naturalisation, couplée avec la promulgation de la loi foncière de 1973, leur donne maintenant un accès sécurisé à la propriété. Jusqu’ici, leurs droits étaient assujettis aux autorités coutumières “autochtones”. Problème, les contours flous de cette réforme, qui “nationalise” le sol zaïrois, fragilise aussi les droits fonciers des autochtones et contribue progressivement à les marginaliser économiquement.
En cause, la corruption de l’administration congolaise et le clientélisme des chefs coutumiers. De nombreuses terres du Masisi sont alors consacrées à l’élevage, sous l’égide de grands propriétaires tutsis. La région connaît un boom économique important et voit naître des frustrations au sein des populations de cultivateurs autochtones.
Il en résulte de fortes tensions qui, en 1981, poussent Kinshasa à déchoir les Banyarawandas de leur nationalité. Une mesure qui frappe également les banyarwandas autochtones. Peu suivie d’effets, cette disposition est confirmée lors de la Conférence Nationale Souveraine (1991). Elle est organisée par le président Mobutu, dans le cadre de la “démocratisation” du pays. De fait, cette décision isole les populations banyarwandas qui sont devenues progressivement majoritaires dans le Masisi et représente entre le quart et la moitié de la population du Nord-Kivu. En conséquence, ces derniers annoncent entrer en désobéissance civile et ne plus répondre aux autorités coutumières et à l’administration.
C’est en mars 1993 que l’irréparable se produit. Des milices paysannes nandés lancent des attaques sur les Banyarwandas, qui ripostent à leur tour. En quelques mois, on compte environ 10 000 morts. Un an avant le génocide rwandais et ses conséquences sur le Kivu, la région fait face aux prémices de la guerre civile, sur la base de motifs communautaires. À la lumière de ces événements, on comprend mieux la portée des propos que nous tient Serge, un petit pasteur tutsi, habitant de Nturo, d’une soixantaine d’années : « Je suis natif d’ici ».
Le M23, cet inconnu
Nous poursuivons notre conversation avec Serge. Il nous dit avoir été présent lors de l’attaque du village, en 2023, par les miliciens des FDLR, une milice hutu créée en 1999 par les ex-génocidaires ayant fui le Rwanda. Désormais, il est rassuré par la présence des soldats de l’AFC/M23.
En effet, la défense de la communauté tutsi fait partie de l’ADN du groupe armé. Comme le détaille un rapport de l’IPIS de 2024, l’activité du M23 dans les territoires qu’ils contrôlent consiste principalement à garantir la propriété foncière des tutsis. Il organise également des travaux communautaires, construit des infrastructures, tout en mobilisant des ressources (péages, taxes et revenus miniers). Selon le rapport, ces actions témoignent d’un ancrage et de préoccupations très locales ainsi que d’une forme de transition proto-étatique.
Durant tout notre trajet, nous sommes accompagnés par des soldats du M23. Nous les avons rencontrés la veille, lors de la visite de l’aéroport de Goma. Jeunes et athlétiques, leur regard est alerte. Ils obéissent immédiatement aux ordres de leurs cadres et se déplacent en formation. Si l’on n’atteint pas les standards de l’armée française, il est évident que ces derniers ont reçu une formation rigoureuse. Leur équipement est révélateur : si les treillis et les brelages ne sont pas tous uniformisés, on note une tendance à la standardisation. L’AFC/M23 se veut être une armée et non pas une milice. Le groupe possède également plusieurs camps d’entraînement.
Fondé en 2012 par d’anciens officiers du CNDP, le M23 est en quelque sorte l’héritier des groupes armés à composante tutsi – mais pas seulement – qui évoluent dans le Nord-Kivu depuis 1996, dont le RCD Goma (1998-2006) et l’AFDL (1996-1998). Ils se forment dans le contexte des deux guerres du Congo qui déchirent l’Afrique centrale entre 1996 et 2003. Ces conflits font des millions de morts et constituent le creuset de l’instabilité chronique de la RDC orientale depuis 30 ans, de l’Ituri au Kivu.
Trente ans de guerre
Le Kivu ne fait pas que souffrir des conséquences des guerres du Congo. Il en est l’une des causes ainsi qu’un boutefeu. Dès le début des années 1990, les tensions foncières et communautaires atteignent leur paroxysme, non seulement entre les Banyarwanda et les communautés dites “autochtones”, mais aussi au sein même des Banyarwanda, divisés par la guerre civile opposant le FPR de Paul Kagamé au régime de Juvénal Habyarimana, qui culminera avec le génocide des Tutsis.
Lors de l’été 1994, alors que les massacres se terminent à peine, surgissent depuis le Rwanda entre un et deux millions de réfugiés hutus. Ils sont encadrés par des miliciens génocidaires Interahamwe et par les débris des ex-forces armées rwandaises (FAR). Ils fuient l’avancée du FPR qui a mis progressivement fin au génocide des tutsis. Les réfugiés s’établissent, avec l’accord du Zaïre, dans des camps autour de Goma où ils bénéficient de l’aide humanitaire internationale.
Le Nord-Kivu est alors proche de la rupture. Les réfugiés hutus du Rwanda pactisent avec les Hutus congolais et combattent les autres ethnies de la région, en particulier les Nandés et les Tutsis. Des dizaines de milliers sont contraints à l’exil au Rwanda. En outre, les Hutus organisent depuis les camps de réfugiés des opérations d’infiltration de combattants au Rwanda, afin d’y préparer la reconquête du pays.
Sans surprise, la situation provoque la réaction de Kigali. Aux côtés de Kampala, le régime rwandais soutient l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), composée notamment de Tutsis congolais réfugiés et menés par Laurent-Désiré Kabila. Quelques mois plus tard, l’AFDL, soutenue par les armées rwandaise et angolaise, s’empare de Kinshasa et met fin au régime de Mobutu. L’année suivante, Laurent-Désiré Kabila se retourne contre ses anciens alliés, qu’il soupçonne de vouloir maintenir leur présence dans l’est du pays. Il réarme alors les milices hutues du Kivu, provoquant ainsi le déclenchement de la deuxième guerre du Congo, à laquelle prennent également part l’Angola, le Zimbabwe et le Tchad. Dès lors les groupes armés, tels que le RCD-Goma, les FDLR (issues des ex-Interahamwe et des ex-FAR), les milices Mai-Mai et les autres groupes d’autodéfense vont proliférer dans ce que l’on appelle parfois la “Première Guerre mondiale africaine”.
Aujourd’hui, le Kivu compte plus de 150 groupes armés qui alimentent un cycle perpétuel de conflit. Ils parviennent à mobiliser des ressources via la prédation sur les matières premières et la population. Cette donne est dopée par l’implication directe du personnel politique provincial et national de la RDC : les fameux « Big Men » dont les intérêts convergent avec statu quo chaotique au Kivu. Un rapport du département d’État américain, datant de 2021, établit même la complicité des agents du gouvernement dans les circuits de contrebande.
Les impasses de Kinshasa
À partir de décembre 2021, la paix signée à Nairobi en 2013, suite à la première prise Goma par le M23 (2012), vole en éclats. Depuis, le groupe rebelle n’a cessé de gagner du terrain. Bousculant les FARDC – et ses groupes armés alliés régionaux, les Wazalendos (dont les FDLR) ainsi que les mercenaires roumains – le M23 provoque une déflagration mondiale en s’emparant de Goma et de Bukavu, chefs-lieux des nord et sud-Kivu en janvier et février 2025. C’est donc avec la maîtrise du terrain que le groupe armé commence en avril 2025 les négociations avec Kinshasa sous l’égide de Doha. Une réelle avancée que le régime de Tshisekedi a longtemps refusée.
Rappelons que, jusqu’au début de l’année 2025, le président congolais refusait le principe même de négociation avec un groupe considéré comme « étranger », un « pantin du Rwanda » et même « terroriste ». La posture de la RDC est problématique, car elle revient à donner un caractère strictement international et sécuritaire à la crise. L’appui militaire du Rwanda au M23 donne indéniablement une nature internationale au conflit, mais il n’en est pas la seule variable, de loin. Cette posture de la RDC crée aussi de la méfiance du côté du M23, conforté dans sa perception d’appartenir à un groupe historiquement discriminé dans le pays.
De facto, on l’a vu, les ferments de la crise tels que les conflits communautaires, le foncier, la mauvaise gouvernance et la corruption sont eux intrinsèquement congolais. Quand bien même le M23 et le Rwanda seraient retirés de l’équation, le chaos ne changerait pas dans la région. Ajoutons que la présence de l’État congolais sur place à environ 1500 km de Kinshasa, est au mieux anecdotique, au pire prédatrice. Sa manifestation la plus visible demeure les FARDC. Une force minée par la corruption, mal-encadrée, sous-entraînée et payée au lance-pierre. Un cocktail explosif qui pousse le groupe armé à se comporter comme n’importe quel autre : pillages de ressources, extorsion de civils et viols ponctuent leurs errances quotidiennes. Une étude de 2019 montre ainsi que les forces congolaises sont le principal auteur d’ « interférences armées » sur les sites miniers du Kivu.
Groupe armé ou proto-État ?
La corruption et la mauvaise gouvernance de Kinshasa sont exploitées par le M23 qui en fait un argument de légitimation de leur action, dans le discours, tout comme dans les actes. Par exemple, la création, à Goma, de l’évacuation des déchets et la mise en place de travaux d’intérêts généraux obligatoires est un acte symboliquement fort. L’enjeu pour le M23 est bien de montrer sa capacité d’administration. C’est la raison pour laquelle le groupe est aussi actif sur le plan de la relance économique. Cela malgré le gel des avoirs bancaires des habitants de Goma par Kinshasa, depuis la prise de la ville. Parmi les projets les plus saillants, la construction d’un tronçon bitumé devant relier Goma à Bukavu. Pour Bertrand Bisimwa, le président de l’AFC/M23, il est question de “stimuler le secteur privé et l’entrepreneuriat des jeunes. Cela passe par des routes pour désenclaver les communautés”. Il précise que le groupe veut encourager le secteur agro-pastoral et industrialiser le secteur minier.
Administrer n’est pas chose aisée, surtout dans le cadre d’un conflit ouvert et dans un environnement humain qui n’est pas automatiquement favorable au groupe. Premier problème, la sécurité. L’évacuation précipitée des FARDC a laissé la ville inondée d’armes. Un observateur français sur place nous confirme leur omniprésence dans les rues après la chute de la ville. Problème, ces armes sont rentrées dans les circuits du marché noir et entre les mains du banditisme ou des gangs. Si le centre-ville est bien tenu par les soldats du M23 et n’a “jamais été aussi sûr” selon des journalistes locaux, ces derniers nous disent qu’il n’en va pas de même dans les quartiers plus éloignés. Même son de cloche à Saké, où les habitants nous confient leur peur une fois le soir venu. Raison pour laquelle le désarmement de la ville est pour le M23 une priorité absolue: “Nous voulons que la ville retrouve sa quiétude d’antan. Nous n’avons aucune raison de nous rendre impopulaires”, explique Bertrand Bisimwa.
La popularité est en effet un point cardinal, surtout si le groupe veut réussir à prouver que sa gouvernance est plus efficace que celle de Kinshasa. Il n’en demeure pas moins que le groupe reste communément associé à la communauté tutsie. Le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, l’assure pourtant fermement : “Nous nous battons pour tous les Congolais”. De facto, le groupe tente de recruter parmi les autres ethnies locales, comme le RCD-Goma, qui employait, par exemple, des cadres hutus. Si la nécessité politique et opérationnelle du M23 est d’être perçu comme “neutre” sur le plan communautaire, peut-il réellement y parvenir dans un climat ethnique aussi antagonisé ? La coalition de groupes armés communautaires derrière les FARDC, dont les FDLR, habituellement en conflits, est en soit représentatif. Seul l’avenir le dira. La lassitude des populations après des décennies de conflits et mauvaise gouvernance pourrait en revanche, in fine, profiter au groupe. En attendant, il doit rappeler sa congolité, au sens national du terme, comme du temps ou le RCD-Goma faisait partie du gouvernement de transition de Joseph Kabila (2003-2006). C’est d’ailleurs tout l’enjeu du rapprochement avec ce dernier, actuellement dans le Kivu. La création de l’’Alliance Fleuve Congo” (AFC), participe de la même logique.
En tout état de cause, rien ne permet donc de savoir si la paix signée à Washington sera durable. Concernant les négociations de Doha, elles piétinaient encore il y a quelques semaines. Ont-elles de bonnes raisons d’avancer ? En position de force sur le terrain, méfiant envers Kinshasa, il est peu probable que l’AFC/M23 quitte ses positions sans de solides garanties. La RDC, elle, n’a accepté les négociations que dos au mur, en situation de déroute militaire et sans pouvoir espérer la réaction internationale massive que la prise de Goma de 2012 avait déclenchée. Le résultat de 15 ans de lassitude face à une crise qui n’en finit pas. Par ailleurs, quelles garanties la RDC pourrait-elle donner ? Quelle légitimité pour un des pays les plus pauvres et les plus corrompus du monde, qui traite le Kivu comme une périphérie, sauf en cas de rupture du statu quo ? Seule une réforme profonde de l’administration et des FARDC pourrait produire des résultats, mais ce slogan est répété depuis des années sans résultats concrets.
En tout état de cause, les parties en présence semblent surtout gagner du temps. La RDC doit refaire ses forces après plusieurs déroutes et trouver des alliés. De son côté, le M23 doit pouvoir raffermir son contrôle des territoires conquis tout en mobilisant des ressources indispensables à sa lutte, au risque de s’essouffler. Bref, malgré les efforts des parties prenantes, les accords de Washington resteront sans lendemain si rien de concret ne débouche de Doha, dans les semaines et les mois qui viennent.