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Aïn Djalout, pourquoi le monde n’est pas devenu mongol

Pierre Royer De Pierre Royer
28 août 2020
Dans Asie, Asie de l'Est, Conflits armés, Moyen-Orient
5 Minute de lecture
Aïn Djalout, pourquoi le monde n’est pas devenu mongol

Le nom d’Aïn Djalout (aussi orthographié Aïn ou Ayn Jalut) ne dit pas grand-chose aux Occidentaux, pourtant son importance historique est indéniable puisque cette bataille marque un coup d’arrêt à l’expansion mongole, qui paraissait jusqu’alors irrésistible, et préserve le Proche-Orient d’une invasion qui s’est étendue au reste de l’Asie. Elle a donc le même statut mémoriel dans le monde arabo-musulman que Poitiers a pu avoir en Occident.

 

Au début du xiiie siècle, un ouragan venu des steppes d’Asie centrale déferle sur le « Vieux Monde » (Europe, Moyen-Orient, Chine, Corée…) : les Mongols. Plutôt qu’un peuple au sens ethnique, le terme désigne une coalition de tribus nomades qu’un chef exceptionnel réussit enfin à fédérer, par la force autant que par son charisme ou sa diplomatie : Temudjin, proclamé en 1206 Tchingis Qaghan, c’est-à-dire « roi universel », titre que ses ennemis transformeront en « Gengis Khan ».

 

Conquête foudroyante et terreur

 

Temudjin conquit de son vivant la Corée, la Chine du Nord, laissant seulement subsister les Song au sud ; à l’ouest, ses armées envahirent l’Iran et poussèrent jusqu’à la Volga. Après sa mort, en 1227, ses successeurs continueront vers le sud et surtout vers l’ouest : sous Ögödei, son 3e fils et premier successeur, le raz de marée submerge les plaines russes, polonaises, hongroises ; sous Möngke, petit-fils de Temudjin et Khan de 1251 à 1259, les Mongols parviennent jusqu’à l’Adriatique. Möngke relance aussi les conquêtes au Proche-Orient et fixe l’Égypte comme objectif ultime à son frère Hulagu qui confirme la conquête de l’Iran et ravage la Mésopotamie – Bagdad tombe en 1258, sa population est massacrée (1) et le dernier calife abbasside est mis à mort. Alors que les armées mongoles commencent à envahir la Syrie, la mort de Möngke suspend leur avancée.

Comment expliquer une avance aussi irrésistible ? Les succès mongols sont largement dus à l’organisation rigoureuse mise en place par Temudjin, qui dispose d’une armée quasi professionnelle et très mobile, à base de milliers de cavaliers à la fois capables de choc et excellant avec leurs arcs composites, puissants et maniables. La discipline de ces troupes et leur remarquable autonomie logistique donnaient à leurs raids un rayon d’action et une puissance de concentration ayant peu d’équivalents, en particulier dans les armées de type féodal qu’ils affrontèrent en Asie centrale ou en Europe. Enfin, mis en difficulté au départ face aux fortifications – Temudjin buta deux ans sur la Grande Muraille – les Mongols surent s’adapter à la guerre de siège, qu’ils menaient sans pitié et en utilisant l’arme psychologique de la terreur qu’ils inspiraient, n’hésitant pas à massacrer les habitants des villes qui leur résistaient ou à utiliser des prisonniers de leurs précédentes campagnes pour combler les fossés ou déjouer les pièges et économiser ainsi leurs propres soldats.

 

A lire aussi : De l’empire mongol à l’Eurasie

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

 

Une fois le califat abbasside détruit, il ne restait plus guère de puissance politique au Proche-Orient que l’Égypte. Ses maîtres sont les Mamelouks, des soldats d’élite de statut servile à l’origine, et composés de jeunes recrues « raflées » parmi des populations pas nécessairement musulmanes – les Ottomans utiliseront le même principe pour alimenter leur infanterie d’élite : les janissaires. Au milieu du xiiie siècle, ils sont majoritairement issus des Kiptchaks, peuple turcophone nomade des steppes entre mer d’Aral et Caspienne.

Le nouveau sultan mamelouk, Baybars, décide de marcher contre les Mongols affaiblis par le départ d’une partie de l’armée avec Hulagu en vue de la succession du Khan. Contre toute attente, il reçoit le soutien du royaume latin « de Jérusalem » (en fait limité à la côte syro-libanaise), qui l’autorise à passer par son territoire pour surprendre les Mongols et assure même la logistique de sa forte armée (évaluée à 20 000 hommes, sensiblement plus que les troupes restant au gouverneur mongol de Syrie, Ketboga). Que ses adversaires se déchirent ne peut qu’améliorer les espoirs de survie du faible royaume chrétien !

Comme souvent à cette période, le récit de la bataille est difficile à préciser, d’autant que les antagonistes ne recherchent pas forcément le choc, mais plutôt l’attrition, en usant leurs ennemis par leur mobilité et les harassant de leur tir. Mamelouks et Mongols se ressemblent en effet, mais les premiers doivent pouvoir compter, grâce aux milices locales, sur des archers à pied en plus de leur cavalerie. Chaque armée tente de provoquer la charge des meilleurs éléments ennemis vers un leurre et une concentration de tirs qui l’épuisera. Après un premier succès mongol, ce sont les Mamelouks qui prennent finalement l’ascendant, semble-t-il pour des raisons psychologiques avant tout. L’armée mongole est acculée au Jourdain et Ketboga est tué, dans la bataille ou juste après.

 

Les faiblesses de l’empire mongol

 

Comme pour la bataille de Poitiers (2), le statut mémoriel d’Aïn Djalout est discutable : si les Mamelouks récupèrent la Syrie, ils devront encore affronter deux fois les Mongols avant la fin du siècle ; comme pour Poitiers, il est cependant compréhensible, car avec le recul, Aïn Djalout est bien le point extrême de l’avancée mongole au Proche-Orient et la première grande défaite en rase campagne d’une armée qui semblait jusqu’alors invincible. Cela dit, les Ilkhanides – les descendants d’Hulagu – resteront présents au Moyen-Orient plus d’un siècle.

Au-delà des péripéties militaires, la victoire des Mamelouks, et plus largement l’effacement de la menace mongole, s’expliquent par l’extrême fragilité du système successoral chez les Mongols et par le dualisme entre une culture nomade, où le chef accompagne ses troupes lors des conquêtes, et les exigences d’administration sédentaire, plus ou moins centralisée, d’un aussi vaste empire : le système de succession, qui exigeait la réunion de l’assemblée des grands chefs, le qurultay, donc le retour d’une grande partie des conquérants vers la capitale de l’empire, témoigne de cette schizophrénie géopolitique. En outre, l’absence d’ordre de préséance dans la succession héréditaire suscitait des rivalités entre les candidats et leurs clans. Cette confusion provoqua l’éclatement de l’empire en quatre entités géographiquement plus limitées et plus cohérentes : la Chine, dont Kubilaï achève la conquête en 1279 ; le Djaghataï en Asie centrale ; le royaume ilkhanide, de l’Afghanistan à la Mésopotamie et enfin la Horde d’Or, au sud de la Russie.

Toutes ces crises dynastiques et rivalités d’héritiers furent autant d’occasions d’affaiblir l’élan initial de la conquête et de permettre aux peuples conquis de se révolter et de recouvrer, au moins provisoirement, leur indépendance. Les États issus des dynasties mongoles auront cependant une certaine longévité, mais assimileront autant les cultures des peuples conquis qu’ils imposeront la leur, comme en témoigne la « sinisation » de Kubilaï et de ses descendants, les Yuan.

 

  1. À l’exception des chrétiens car la mère et la femme de Möngke étaient nestoriennes.
  2. Voir Conflits, n° 9.
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Tags: abonnegéographieHistoireMongolieMoyen-Orient
Pierre Royer

Pierre Royer

Agrégé d’histoire et diplômé de Sciences-Po Paris, Pierre Royer, 53 ans, enseigne au lycée Claude Monet et en classes préparatoires privées dans le groupe Ipesup-Prepasup à Paris. Ses centres d’intérêt sont l’histoire des conflits, en particulier au xxe siècle, et la géopolitique des océans. Dernier ouvrage paru : Dicoatlas de la Grande Guerre, Belin, 2013.

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