<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La Suède : géopolitique  d’une grande petite puissance

5 janvier 2020

Temps de lecture : 10 minutes

Photo : La côte paradisiaque du Bohuslän sur la façade ouest de la Suède, Auteurs : ARDEA/MARY EVANS/SIPA, Numéro de reportage : 51332215_000002.

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La Suède : géopolitique d’une grande petite puissance

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La Suède est un des plus vastes et un des plus anciens États d’Europe. Ses côtes étendues ont naturellement fait de ses habitants une nation de marins. La domination de la mer Baltique a ainsi été au cœur des ambitions de ce peuple énergique bien que d’autres options aient été explorées. En retrait des confrontations armées depuis deux siècles, cette puissance demeure cependant active dans les affaires du monde et dans la politique internationale.

 

Trois territoires forment le berceau de l’État suédois : le Svealand où se trouve Stockholm, le Götaland autour des grands lacs, enfin l’île de Gotland. Pour les Suédois, il ne fait pas de doute que les peuples germaniques qui mirent fin à l’Empire romain comme les Goths, les Vandales ou les Burgondes aient été leurs aïeux. Une seconde vague fut celle des Varègues, à la fois guerriers et marchands qui franchirent la Baltique, la « mer de l’Est » (Östersjön) des Suédois, à la fin du viie siècle et suivirent le cours des fleuves jusqu’en Crimée.

L’épopée des Varègues n’est plus qu’un souvenir, mais de tels souvenirs participent aux représentations géopolitiques. De fait, jamais les Suédois n’ont perdu de vue l’autre rive de la Baltique. Si leur présence ethnique dans l’archipel d’Åland, sur le littoral de la Finlande et dans les îles de l’Estonie, remonte à des époques immémoriales, la soumission des Finnois païens au royaume de Suède s’est produite au xiie siècle. L’expansion de l’État suédois trouva pourtant une limite sur les rives de la Neva où Alexandre Nevski, prince de Novgorod, fut victorieux en 1240.

 

L’impossible unité scandinave

Il n’y a jamais eu d’État scandinave ; pourtant le sentiment d’une identité scandinave existe bien. Les trois peuples, suédois, danois, norvégien, se ressemblent par leurs origines, leur langue, leur religion, leurs conditions de vie. À la fin du Moyen-âge, leurs pays étaient intégrés à l’espace économique de la Hanse. Ils proclamèrent même leur union en 1397 à Kalmar. Mais les Suédois, conscients de leur identité nationale et de leur priorité géographique baltique, reprirent leur indépendance en 1449. En 1523 Gustave Vasa s’empara de la couronne, enterrant définitivement les espoirs d’unité scandinave. Au même moment pourtant l’influence culturelle allemande explique le ralliement de toute la région à la Réforme luthérienne.

Sur la rive orientale de la Baltique, la Réforme eut une autre conséquence géopolitique, la dislocation de l’Ordre Teutonique. Ce basculement offrait un nouveau champ d’expansion aux rêves conquérants de la Suède qui prit pied en Estonie à partir de 1561, à Riga en 1621, puis dans toute l’actuelle Lettonie en 1629. Face aux Polonais catholiques et aux Russes orthodoxes, la noblesse germano-balte qui avait elle aussi fait le choix de Luther se rallia à la Suède et s’intégra à ses élites.

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Une puissance industrielle et militaire

Au xviie siècle, le destin de la Suède fut exceptionnel. Peuplé d’à peine un million et demi d’habitants, le royaume devint la principale puissance du Nord et la première force militaire de son temps. Comment expliquer ce phénomène étonnant ?

La Suède pouvait d’abord compter sur son armée, fondée sur une conscription en symbiose avec le monde paysan. Le roi Gustave-Adolphe en fit un outil redoutable, discipliné et très mobile ; ses talents de stratège et d’organisateur contribuèrent également aux succès suédois. La foi protestante contribuait à la cohésion des troupes et justifiait les ambitions suédoises.

La Suède bénéficiait aussi des ressources tirées de ses mines et de ses forêts. En 1620, elle produisait la moitié de la production mondiale de cuivre, indispensable à la fonte de canons en bronze. Par ailleurs, de nombreux États, dont la Suède elle-même, abusaient de la monnaie de cuivre. Le fer, 40 % de la production mondiale en 1650, était d’une qualité remarquable. L’État suédois percevait un dixième de la production et interdisait l’exportation de fer brut. Des entrepreneurs, parfois étrangers, comme le Liégeois Louis De Geer, firent alors passer l’industrie métallurgique suédoise au stade du proto-capitalisme. Ainsi se constitua un véritable complexe militaro-industriel facilité par les liens avec les Provinces-Unies, autre puissance protestante qui avait évincé la Hanse.

Le troisième atout de la Suède reposait sur sa flotte, indispensable pour la concentration des forces et leur projection au-delà des mers. Le royaume produisait en abondance des bois de charpente et des résineux destinés en priorité aux constructions navales de même que de goudron et de poix pour le calfatage et la corderie. La construction d’un arsenal moderne à Karlskrona, un port toujours libre des glaces, fut également liée à l’assistance technique des Hollandais. Malgré leur rivalité féroce, Suédois et Danois étaient de connivence pour ne souffrir aucune autre flotte de guerre en Baltique.

 

La Baltique, lac suédois

L’effondrement de l’État russe au cours du « Temps des troubles » favorisa évidemment les ambitions suédoises. En 1618, la Suède reconnaissait Michel Romanov comme tsar. Elle recevait en échange des territoires jusqu’au lac Ladoga et s’assura ainsi la maîtrise de tout le golfe de Finlande. En revanche, Stockholm ne put mettre la main sur la Pologne. De 1587 à 1668, des princes de la Maison de Suède régnèrent sur ce pays mais ils se divisèrent entre la branche cadette, suédoise et protestante, et la branche aînée, polonaise et catholique. Gustave-Adolphe espéra être couronné à Cracovie avec le soutien français, mais la profonde rupture née de la Réforme rendit ce projet impossible.

C’est dans la guerre de Trente Ans qu’il trouva l’occasion de réaliser ses ambitions. La Suède intervenait maintenant directement au cœur de la grande histoire européenne et non plus sur les marges du continent. Maître d’une partie de la Baltique, elle souhaitait y ajouter le contrôle des embouchures des grands fleuves allemands, l’Oder, l’Elbe et la Weser. Gustave Adolphe ne comparait-il pas la Suède à un château, la Baltique au fossé qui l’entoure et les rivages allemands au coffre de contrescarpe nécessaire à la sécurité de l’ensemble ?

Malgré la mort de leur roi lors de la bataille de Lützen (1632), les armées suédoises parcoururent le Saint Empire et parvinrent jusqu’en Alsace, en Autriche et en Bohême. Mais cet effort immense était surdimensionné par rapport aux ressources du royaume et le financement de la guerre dut inclure d’importants subsides français négociés par Hugo Grotius, le père du droit international, alors ambassadeur de Suède à Paris.

Par les traités de Westphalie (1648), la Suède se vit confirmer son statut de grande puissance. Elle obtenait des ports et des terroirs agricoles en Allemagne du Nord ainsi qu’un droit de regard sur les affaires germaniques. Une décennie plus tard, le Danemark, vaincu à son tour, dut céder plusieurs provinces dont la riche Scanie et l’île de Gotland. La Suède était désormais à l’abri de « frontières naturelles » facilement défendables. Elle était parvenue à l’hégémonie dans la Baltique et avait conquis un accès à la mer du Nord où fut fondée la ville de Göteborg. Ses ports étaient les exutoires naturels pour les matières premières exportées de son territoire mais aussi pour celles dont regorgeaient les plaines allemandes, polonaises et russes.

 

L’épopée de trop…

La guerre pouvait apparaître comme l’industrie nationale de la Suède, ce qui n’était guère moral. Pourtant elle entendait conserver la direction de sa politique extérieure. En 1682, après un demi-siècle d’alliance, le roi Charles XI ne renouvela pas le traité de subsides avec Versailles. Dès lors, dans les grands affrontements entre Louis XIV et ses ennemis, la Suède opta pour la neutralité, ce qui préfigurait son avenir.

Sa situation stratégique était en fait dangereuse. Son hégémonie multipliait ses ennemis : Danemark-Norvège, Russie, Pologne, Saxe, Brandebourg-Prusse, Hanovre, tous avaient de légitimes revanches à prendre. L’avènement du jeune Charles XII précipita la formation d’une coalition dont son génie militaire ne put que retarder la victoire finale. Durant deux décennies qui marquèrent profondément la mémoire collective, ses soldats, les « Carolins », combattirent à un contre sept.

Une opération amphibie, chef-d’œuvre de conception et d’exécution, fit d’abord mettre bas les armes aux Danois dans leur capitale. Puis, le roi de Suède reprit la mer et débarqua contre toute attente en Estonie où il écrasa le tsar Pierre à Narva (1700). Il se lança ensuite vers le sud et occupa Varsovie. Un protégé de la Suède, Stanislas Leszczynski, y fut désigné comme roi. En 1706, les troupes suédoises victorieuses firent irruption en Saxe. Charles XII aurait pu alors devenir l’arbitre de l’Europe en pleine guerre de succession d’Espagne. Malgré bien des sollicitations, le nouvel Alexandre préféra lancer son armée vers Moscou. Le tournant eut lieu en Ukraine, lors de la bataille de Poltava qui vit sa défaite totale (1709).

L’étonnant souverain fut finalement tué en 1718 en Norvège et ce ne fut peut-être pas une balle norvégienne qui mit fin à sa vie. Son royaume, absolument épuisé, n’avait plus ni allié, ni commerce, ni crédit. Ses vieilles troupes si redoutables avaient péri. Plus de cent mille Suédois étaient prisonniers dans les États du Tsar et presque autant avaient été vendus comme esclaves aux Tatars et aux Turcs. En 1721, la Suède dut abandonner les provinces baltes à Pierre le Grand, Stettin à la Prusse et Verden au Hanovre. Elle perdait le contrefort qui assurait sa sécurité en Baltique.

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De l’expansion guerrière à la neutralité

La Suède parut ensuite tourner le dos à ce passé glorieux. Elle évolua peu à peu vers la neutralité, se rapprocha de l’Occident, mais resta hantée par le « danger russe ».

Dès le xviiie siècle, elle évita de choisir entre France et Royaume-Uni et toucha les dividendes de sa neutralité : sa flotte marchande parvint au cinquième rang mondial. Göteborg, fenêtre vers le grand large atlantique, devint progressivement le premier du pays, rééquilibrant ainsi ses intérêts vers l’Ouest.

Même si la Suède ne représentait plus véritablement une menace pour la Russie, ses possessions finlandaises, à 140 km de Saint-Pétersbourg, pouvaient servir de tremplin à une autre puissance pour frapper la capitale des tsars. Aussi, en conséquence de l’alliance scellée à Tilsit entre Napoléon et Alexandre Ier, la Russie envahit-elle la Finlande en 1808. Cette perte fut un traumatisme, le point le plus bas jamais atteint dans l’histoire suédoise. Pourtant, en 1814, le traité de Kiel récompensa la Suède, qui avait rejoint le camp des Coalisés quoique gouvernée par l’ancien maréchal de France Bernadotte. Elle obtint le royaume de Norvège dans le cadre d’une union personnelle. La situation nouvelle confirmait la réorientation des intérêts suédois vers l’ouest au moment où le régime parlementaire triomphait à Stockholm. Depuis cette date, la Suède n’a plus participé à aucun conflit armé, même au moment de la guerre de Crimée (1853-1856) à l’occasion de laquelle elle pouvait espérer récupérer la Finlande.

 

Le ralliement progressif à la neutralité

Le xixe siècle, s’il fut celui des nationalismes, fut aussi celui du scandinavisme. Le mythe du Nord, la grande patrie commune, rassembla la jeunesse universitaire à partir de 1840. Ce mouvement, qui semblait prendre les apparences d’un nationalisme scandinave, venait réveiller l’écho lointain de l’Union de Kalmar. Il adoptait des accents antirusses, à cause de la Finlande, et antiallemands à cause du conflit germano-danois. Il fut cependant un échec. En 1864, à la grande déception des Danois, la Suède n’apporta aucune aide militaire au Danemark attaqué par la Prusse. La faillite du scandinavisme devait aller plus loin. L’Union suédo-norvégienne qui battait de l’aile, éclata en 1905, la Norvège reprenant pacifiquement son indépendance.

Une grande partie de l’opinion suédoise regardait alors vers l’Allemagne, première puissance européenne, première destination des exportations suédoises et patrie de la social-démocratie. Par hostilité à la Russie, le gouvernement suédois multipliait les gestes de bonne volonté envers Berlin, soutenu en cela par l’explorateur Sven Hédin et par le politologue Rudolf Kjellèn, un des pères de la géopolitique. En 1914, la Suède, comme les deux autres royaumes nordiques, réussit à maintenir sa neutralité. C’était conforme à ses intérêts économiques, très liés aux échanges avec les principaux belligérants. En 1917, les regards restèrent tournés vers la Finlande qui profita de la chute du tsar pour proclamer son indépendance malgré la résistance des bolcheviks. La Suède demeura officiellement neutre dans la guerre civile finlandaise mais un millier de volontaires, dont de très nombreux officiers d’active, furent autorisés à s’engager du côté des Blancs.

En octobre 1939, les trois républiques baltes furent occupées par l’armée rouge, puis, le 30 novembre, l’URSS attaqua la Finlande. Malgré l’émotion populaire, le gouvernement refusa catégoriquement d’intervenir. Des armes, du matériel et cette fois plus de 10 000 volontaires passèrent tout de même la frontière. Puis les Franco-Britanniques entreprirent de couper la route du fer suédois vers l’Allemagne, laquelle passait par les eaux norvégiennes (Narvik). En réaction, les Allemands occupèrent le Danemark et la Norvège en avril. La Suède qui n’était plus germanophile, fut totalement coupée des Alliés, mais réussit à préserver son indépendance et sa neutralité au prix de concessions telles que le transit de troupes allemandes. En 1945, elle put considérer que, somme toute, sa politique d’équilibre lui avait été profitable.

 

Une nouvelle Suède ?

En choisissant la neutralité, la Suède a donné l’impression d’avoir tourné le dos à son passé glorieux. Les choses sont un peu plus compliquées, car il s’agit d’une neutralité armée qui résulte d’un choix national, et non d’un accord entre grandes puissances comme dans le cas de l’Autriche. Après 1945 Stockholm confirma cette politique qu’elle appela « non-participation aux alliances en temps de paix visant la neutralité en cas de guerre ». Mais elle entretenait en même temps une puissante armée pour garantir son indépendance. Une doctrine de défense totale fut adoptée, prévoyant une résistance à outrance en cas d’invasion. L’industrie militaire, dont l’avionneur SAAB et le fabricant de canons Bofors étaient les fleurons, tournait alors à plein régime.

La fondation de l’ONU avait suscité en Suède autant d’espérance que celle de la SDN. Elle s’inscrivait dans une tradition de préoccupations morales et idéalistes qui s’étaient exprimées notamment dans le testament de l’industriel Alfred Nobel en 1895. La Suède a participé jusqu’à aujourd’hui à une trentaine de missions dans le monde, mettant à disposition de l’ONU plus de 80 000 soldats. À ce sujet, le discours de certains politiques suédois, notamment socio-démocrates, semble parfois être dicté par les principes luthériens de solidarité, d’égalité et de culpabilité. Au sentiment de culpabilité généralisé chez les nations riches du Nord, « coupables » d’exploiter le Sud, s’ajoute un remords plus secret : la non-participation aux deux guerres mondiales qui a contribué à enrichir le pays.

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La Russie, toujours…

La dissolution de l’Union soviétique créa une situation géopolitique nouvelle pour la Suède. Tous les partis s’accordèrent pour tailler dans les importantes dépenses militaires du royaume et la vénérable conscription fut elle-même supprimée en 2010.

Ces événements amenèrent Stockholm à accentuer le mouvement de glissement vers l’Ouest. En 1991, la Suède demanda à rejoindre l’Union européenne ce qu’elle fit en 1995 sans adhérer ensuite à l’union monétaire. Parallèlement elle se rapprocha de l’OTAN, sans en être membre. Depuis une décennie, elle a renoncé à sa référence à la neutralité pour celle de « non-appartenance à une alliance militaire permanente ». Le Riksdag (Parlement) a précisé en 2009 qu’« elle ne resterait pas passive si une attaque frappait un autre pays de l’UE ou un pays nordique » (la Norvège n’est pas membre de l’UE). Membre actif du Partenariat pour la paix, elle s’associe à certaines opérations de l’OTAN (Kossovo, Afghanistan, Libye). Elle est aussi l’un des rares pays à avoir participé à toutes les opérations de l’UE. Enfin, la Suède prend activement part à l’élaboration de la politique de sécurité et de défense dans le cadre européen, en particulier pour les aspects civils de la gestion des crises.

C’est que la Russie redevient la principale source d’inquiétude. En 2009, la Suède a été avec la Pologne à l’origine du programme dit « Partenariat oriental » qui prévoit un rapprochement de l’UE avec six pays de la sphère d’influence russe dont l’Ukraine. Un nouveau Livre blanc de la défense suédoise a finalement été publié le 15 mai 2014. La Russie y est clairement présentée comme une puissance « imprévisible et déstabilisante ». Il est vrai que la Suède peut sembler en première ligne : chaque année, 50 000 navires croisent au large de ses côtes baltiques et 40 % du commerce extérieur de la Russie y transite, notamment par le biais du gazoduc Nord Stream.

Depuis le xviiie siècle, la Suède s’est progressivement orientée vers l’Europe de l’Ouest dont elle est proche par son niveau de développement, sa modernité et ses choix politiques et sociaux ; en même temps elle a renoncé à son rêve de dominer la mer Baltique. Aujourd’hui, sa géographie la rattrape : comme autrefois, sa sécurité se joue en Baltique et les craintes viennent de l’Est.

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À propos de l’auteur
Éric Mousson-Lestang

Éric Mousson-Lestang

Ancien directeur de l’Institut français de Kiel sur la mer Baltique, professeur d’histoire-géographie, journaliste indépendant, membre associé de l’IHEDN, Éric Mousson-Lestang travaille sur l’Allemagne et les pays nordiques où il a vécu de longues années.

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