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Se débarrasser d’un passé ? – Les répercussions en Espagne de la dégradation de statues aux États-Unis

Nicolas Klein De Nicolas Klein
30 juin 2020
Dans Amérique du Nord, Europe occidentale
5 Minute de lecture
Se débarrasser d’un passé ? – Les répercussions en Espagne de la dégradation de statues aux États-Unis

La statue de Christophe Colomb juste avant d'être détruite par les antiracistes à Saint-Paul, dans le Minnesota, témoigne de l'attaque antiraciste à la contribution espagnole de l'histoire des Etats-Unis © Evan Frost/AP/SIPA AP22463403_000016

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Les attaques contre les statues conduites aux États-Unis touchent aussi l’histoire de l’Espagne tant les personnes attaquées appartiennent à l’histoire des deux rives de l’Atlantique. Ce qui se passe aux États-Unis a donc des répercussions politiques et intellectuelles en Europe et notamment en Espagne.

Ces dix à quinze dernières années, ont fleuri les ouvrages visant à relativiser, voire à démonter la « légende noire » de notre voisin ibérique(1). Ce dernier souffre en effet d’une image historique désastreuse qui mêle exagérations, déformations, mensonges et ignorance. C’est ainsi qu’elle empêche non seulement de contextualiser le rôle passé de cette nation, mais également d’en reconnaître les apports positifs(2). L’Espagne devient par conséquent le principal, voire l’unique responsable de génocides plus ou moins démontrés parmi les populations indigènes du continent américain.

A lire aussi: Que veut le mouvement « Black Lives Matter »?

Peu importe, dès lors, que l’historiographie ait, depuis des décennies, fait le lit de ces simplifications et de ces erreurs, car de tels stéréotypes sont ancrés au moins depuis le xviiie siècle. Que ce soit en Europe (particulièrement au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne) ou dans l’ensemble de l’Amérique, ces clichés ont été tellement véhiculés qu’ils ont fini par être acceptés sans recul dans l’imaginaire collectif(3). Nombre d’Espagnols ont eux aussi fini par y croire, bien aidés par une tendance naturelle à l’autodénigrement et de fortes divisions intérieures(4).

Une sélection soigneuse du passé

Les récents événements aux États-Unis, pays traversé par de considérables tensions raciales, réactivent cette légende noire. La dégradation et le déboulonnage de nombreuses statues outre-Atlantique(5), bien qu’il ait aussi concerné des personnages du passé anglo-saxon (George Washington, Thomas Jefferson, Jefferson Davis, Theodore Roosevelt), se sont concentrées sur l’héritage hispanique, depuis Christophe Colomb (qui était certes génois, mais a entrepris son voyage de 1492 sous l’égide et avec le financement des Rois catholiques) jusqu’à l’écrivain Miguel de Cervantes en passant par le missionnaire franciscain Junípero Serra.

De quoi nourrir en Espagne le sentiment que c’est davantage l’histoire hispanique des États-Unis que leur histoire tout court qui est ainsi attaquée, privant au passage l’importante communauté latina de ses racines et de sa fierté(6). De fait, la première puissance mondiale s’est construite sur la colonisation WASP venue de l’est. Par conséquent, elle a pendant longtemps effacé l’apport fondamental d’un front pionnier méridional, catholique et espagnol qui, remontant depuis l’actuel Mexique, a contrôlé une frange plus large du territoire que celle jamais peuplée par les Anglais (ou les Français), et ce bien plus tôt. De la toponymie en passant par bien des mœurs et traditions consubstantielles à la culture américaine (importance du cheval et du bétail, apparition et développement de l’univers des cow-boys, création du dollar, etc.), la contribution hispanique à l’histoire et au présent des États-Unis est essentielle. De la même façon, la collaboration militaire entre les Treize colonies « originelles » et l’Espagne de Charles iii (1759-1788) dans le cadre de la guerre d’indépendance américaine (1775-1783) a été cruciale(7), mais longtemps mise sous le boisseau(8). La valorisation de personnages espagnols comme Bernardo de Gálvez(9) ou Diego Maria Gardoqui(10) par l’État américain est récente, mais témoigne de l’ampleur prise par la récupération de ce passé.

A lire aussi: L’Espagne connaît-elle une montée de l’euroscepticisme ?

Pourtant, comme le prouve cette crise raciale, aussi bien l’establishment démocrate que républicain cherche à minimiser, voire à éliminer ce souvenir, pour des raisons à la fois idéologiques et politiciennes. N’oublions pas que si les soutiens de Joe Biden sont à la manœuvre, notamment dans les États et les villes qu’ils contrôlent(11), Donald Trump et ses partisans n’ont jamais fait mystère de leur rejet de la culture espagnole et des Hispaniques(12).

Un phénomène inquiétant

L’offensive contre les statues que l’on observe depuis les mois de mai et juin 2020 est donc loin d’être isolée ou le fait d’un seul camp. En effet, il y a trois ans déjà, des représentations artistiques de Junípero Serra avaient été prises à partie par des manifestants en Californie(13).

Les accusations dont souffre ce personnage (et que subissent aussi bien d’autres acteurs de la colonisation espagnole outre-Atlantique) sont mensongères, ce qu’ont parfaitement démontré les historiens. Le missionnaire franciscain a d’ailleurs fait plus pour les indigènes que toute l’histoire anglo-saxonne des États-Unis réunie(14). Pourtant, une fois encore, l’Espagne est la cible facile de graves reproches (génocide, esclavage, imposition religieuse) qui permettent d’évacuer les questions qui fâchent et de laver en très grande partie l’image des autres nations européennes.

Toute l’histoire américaine telle qu’elle est racontée aux habitants de ce pays repose de plus sur l’opposition simpliste entre colons (settlers) pacifiques du Mayflower et conquérants (conquerors) cruels et sauvages venus de péninsule Ibérique(15). Même Christophe Colomb a vu son identité hispanique écrasée au profit d’une récupération par la diaspora italienne(16).

Mais cette « post-vérité » n’est pas l’apanage de la première puissance mondiale. Les mouvements indigénistes et le socialisme du xxie siècle jouent depuis une vingtaine d’années une partition tout aussi délétère, qui consiste à rejeter le passé colonial de l’Amérique latine. Ce dernier représente pourtant au moins la moitié de l’identité régionale. En 2004, la destruction de la statue de Christophe Colomb du golfe Triste de Caracas a été organisée par des organisations proches du pouvoir chaviste. L’une d’entre elles se nomme Coordenadas Simón Bolívar, rendant ainsi hommage (comme Hugo Chávez et Nicolás Maduro eux-mêmes) au père de l’indépendance vénézuélienne, un raciste notoire dont les crimes sont de notoriété publique.

A lire aussi: Des Lumières en Espagne ou le développement de la philosophie au XVIIIe siècle outre-Pyrénées 3/3

Ce discours est favorablement reçu par la gauche « radicale » espagnole, qui encourage la condamnation violente de l’essentiel du passé national(17). C’est au fond le plus préoccupant dans cette affaire et les molles protestations du gouvernement de Pedro Sánchez à la suite des récentes attaques contre l’histoire espagnole ne trompent pas grand mondeThis triggers the tooltip : il existe outre-Pyrénées un problème identitaire qui mine toute la société.

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Tags: Black Lives MatterEspagneÉtats-UnisHistoire espagnole
Nicolas Klein

Nicolas Klein

Nicolas Klein est agrégé d'espagnol et ancien élève de l'ENS Lyon. Il est professeur en classes préparatoires. Il est l'auteur de Rupture de ban - L'Espagne face à la crise (Perspectives libres, 2017) et de la traduction d'Al-Andalus: l'invention d'un mythe - La réalité historique de l'Espagne des trois cultures, de Serafín Fanjul (L'Artilleur, 2017).

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